Rochers du Ranc des Agnelons Par la Vire
des Agnelons

Situation

Le Grand Pré, vu de son extrémité nord
  • Altitude départ : 1240
  • Altitude sommet : 1974
  • Dénivelé : 900
  • Temps de montée : 5h
  • Temps de descente : 3h
  • Orientation : Ouest
  • Balisage : Jusqu'au col Vert (vert-jaune)
  • Itinéraire :
    • en boucle
  • Accès : Route de Villard de Lans, puis celle de la station de ski (niveau des Glovettes)


Proposé le François LANNES

Itinéraire

Départ au parking des Glovettes de la station de ski de Villard de Lans.

Monter au col Vert (2h).

Suivre l’arête du Ranc des Agnelons, sur environ la moitié de sa longueur (1h). Il faut dépasser le point côté 1921 m, et arriver au-dessus du début des vires herbeuses du flanc ouest.

Dépasser le point bas de l’arête qui surplombe le tout-début de la vire. Faire une vingtaine de mètre encore, et basculer côté ouest. Descendre une dizaine de mètres dans une pente herbeuse/terreuse, dominant une barre (exposé). Départ du rappel de 20 m. Arrivée sur une vire étroite mais confortable. Suivre cette vire étroite vers le sud sur 30 m, puis descendre à droite un couloir raide, mais dont les mottes de terre font de bonnes marches (bâton rigide utile). On est arrivé dans les grandes pentes d’herbe de la vire des Agnelons.

Première zone = le grand pré

Petit intermède

Deuxième zone = les montagnes russes (ne peut se comprendre que si le soleil éclaire la zone).

Deuxième intermède = Amphithéâtre romain miniature

Troisième zone = les deux toboggans parallèles

Raccord avec le couloir montant à la double brèche

Quatrième zone = l’autoroute

Fin de la vire = le col de la Bascule (parce qu’à partir de ce col, la vire bascule du flanc ouest au flanc est de la montagne ; mais la suite de cette vire, c’est un autre niveau de difficultés) (environ 2h, non compris les temps de photos) = repos bien mérité. Les grimpeurs qui font la traversée du Gerbier passent aussi à ce col.

Tout au long du parcours, il faut trouver la meilleure trace possible. Elle ne se voit pas beaucoup, mais en général se trouve sous une barre rocheuse (souvent la dernière barre vers le haut).

Le toboggan de gauche est bien raide à remonter, à la fin : Ouf ! Mais des 2, c'est celui qui me semble le plus intéressant à emprunter car la suite au sud est plus jolie, et un peu aérienne.

Une fois coupé le chemin qui monte à la double brèche, la trace de la vire devient très nette et confortable. Même dans la zone de l’autoroute, c’est bon (probablement du fait des randonneurs qui utilisent ce chemin… ??).

La descente se prend en repartant sur la vire, et en tournant de suite sous le col de la Bascule dans un cône herbeux tentant. Rapidement la difficulté s’impose : un mur de 3-4-mètres est très délicat à descendre. Le premier rappel de la descente se trouve juste après ce mur, en rive gauche. Rappel dans des pentes d’herbes entrecoupées de mur rocheux de quelques mètres. Deuxième rappel au bout des 40 mètres, en rive droite. Ce dernier rappel franchit un premier mur, puis amène dans un étranglement rocheux, qui lui-même domine une dalle de 25 m en excellent calcaire vertical. Arrivée sur une très bonne terrasse. (tous les spits sont en place) (1h).

Descendre la zone d’éboulis en tirant vers la gauche. Rejoindre la pente herbeuse confortable qui amène au sentier Péronnard.

Retour au Glovettes par la combe des Charbonniers et la bergerie de la Fauge (2h environ depuis le dernier rappel).


Précautions

Le rappel n°1 mesure 20 mètres pile. Les rappels n°2 et n°3 mesurent 39 mètres ! Vérifier la longueur de votre corde avant de partir. Les spits de rappels sont en place. L'ensoleillement sur la vire est tardif (après 12h fin juillet début août)

Difficultés

Randonnée du vertige comportant 3 rappels (20 m; 40 m; 40 m). L'arête du Ranc des Agnelons est R3, comporte plusieurs passages où les mains sont utiles + passages (souvent facultatifs) très proches du vide côté ouest. La vire des Agnelons proprement dite est R2, même si les traces des bêtes sont bien maigres, mais il n'y a quasiment pas d'exposition au vide. L'accès au premier rappel est R4 et très exposé au vide (bâton rigide très utile). L'accès au deuxième rappel est R5 (bâton rigide indispensable - ou bien corde).

Commentaires itinéraire

Sortie : La réalité peut parfois rejoindre les rêves

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Il ne me reste plus qu’une dizaine de mètres à remonter dans ce couloir pierreux, terreux, pour en arriver au bout, et je pourrai enfin savoir ce qui se cache derrière son collu. Oui, je suis pressé de savoir car je crains que son autre versant ne soit compliqué à franchir. Les analyses que j’ai tentées, d’après des photos faites de loin, m’amènent à penser qu’il pourrait y avoir là une zone terreuse également, pentue, voire très raide, étroite, et au-dessus d’une barre rocheuse. Je n’aime pas du tout ces pensées… Au pire cela pourrait signifier l’empêchement de continuer !  

Trois pas encore. Deux pas…

J’y suis.

Tout essoufflé d’avoir accéléré le rythme de montée sur la fin, le cœur battant beaucoup trop de cet effort imposé, les yeux ne sont plus capables de voir les choses ni les lieux. Je dois m’appuyer sur les bâtons et baisser la tête pour retrouver l’oxygène qui fait maintenant défaut à l’organisme.

Une goulée.

Une deuxième goulée…

Çà y est je peux ouvrir à nouveau les yeux, et lever la tête. Pour voir, enfin.

Ouf, tout va bien. La surprise est bonne, et la difficulté du passage n’existe en fait pas ! C’était une analyse erronée tout simplement.

Il s’agit donc d’un petit cirque, conique, large en partie haute et se resserrant vers le bas, comme un entonnoir dont les formes sont parfaites. En haut, la partie terreuse est en fait minime, et une trace de bêtes y est bien nette. La traversée ira donc très facilement. En partie basse, de l’herbe, verte et épaisse donne à ce lieu un air de perfection. Plus tard, en y réfléchissant, j’ai compris ce que  m’évoquait cet endroit : il m’évoquait un amphithéâtre romain, en miniature. Et la scène, où se déroulerait le spectacle, bien sûr inexistante en bas de l'amphithéâtre, aurait été renvoyée à un kilomètre de distance, sur la crête, en face, de l’autre côté du vallon de la Fauge.

Magique !

 

L’enchaînement des découvertes, sur cette vire des Agnelons, ne fut qu’un crescendo dans les bonnes surprises, et dans le plaisir qui en découlait. Chaque éperon, fermant la vue sur la suite, fournissait lorsqu’on y parvenait un panorama saisissant de beauté, où l’accueil chaleureux de ces près d’herbe épaisse se mélangeait à la sauvagerie des falaises du dessus. Nul doute que les sensations fournies par ces lieux, dans lesquels quelques sapins venaient mettre une touche de sérénité, procuraient un bien-être profond, et une joie hilare.

Je ne m’en privais pas…

 

Comme pour d’autres précédentes fois, l’idée de ce parcours de vire m’était venue en fin d’automne l’année dernière. C’était déjà bien trop tard dans la saison pour aller sur place voir ce dont il retournait. J’en étais réduit à faire des photos de ce versant, à chercher d’autres photos ailleurs, afin de comprendre ces lieux, et d’en imaginer la solution possible.

Imaginer…

C’est là tout le problème.

Car imaginer c’est inventer des idées. Peut-être est-ce aussi se « faire des idées ». Mais ce n’est pas forcement connaître la réalité, la réalité du terrain. Et donc cela mène à se raconter des rêves. Rêves dont on craint ensuite qu’ils ne fassent déchanter, quand l’été sera venu.

Mais imaginer, c’est aussi tout l’intérêt.

Car ces rêves poussent l’esprit à rester en éveil, à être actif, tout au long des nombreuses soirées de l’hiver, ces soirées où l’on n’a d’autre possibilité que de réfléchir et de préparer, car les vires en question ne sont pas  fréquentables en ces mois-là.

 

Voilà.

Huit mois ont passé.

Aujourd’hui je suis sur place, dans la réalité. Et cette réalité est magnifique. Aussi belle que mes rêves hivernaux les plus fous me l’avaient faite espérer.

 

Aujourd’hui, pour cette première fois, je suis passé par la Double Brèche, qui marque la séparation entre les rochers du Ranc des Agnelons au nord et la crête du Gerbier au sud. Monté par le côté est de la brèche, je suis redescendu côté ouest, d’une cinquantaine de mètres, pour arriver à hauteur de la vire. Et puis j’ai suivi, direction nord, le cheminement que les couches calcaires ont tracé, il y a quelques millions d’années plus tôt. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Toutefois, cette façon de procéder a un inconvénient : elle n'est pas idéale car il faut faire un aller-retour sur la vire. Ce n’est pas que ce soit laid, non, mais un parcours en boucle, montant d’un côté et redescendant de l’autre est plus élégant, et varié. Aujourd’hui je n’ai pas fait une boucle. Ce sera donc l’objectif d’une prochaine fois.

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Le Grand Pré toujours, mais au niveau des herbes
Le Grand Pré encore, mais cette fois vu de son extrémité sud
Petit intermède
Les Montagnes Russes, telles qu'elles me sont apparues
Les surprenants sillons des Montagnes Russes
Les toboggans parallèles
Sorties des toboggans du côté du couloir sous la Double Brèche
L'Autoroute qui mène au col de la Bascule
Le Grand Pré, vu de son extrémité nord
  • Date : 30-07-2019
  • Durée : 8h
  • Dénivelé : 1050 m

Commentaires

yougs
14-08-2019 14:46:56

Oui, de la lecture saine! merci

Luc
12-08-2019 10:09:44

Autres sorties

Date Titre Auteur
08-08-2019

Mise en place de la boucle, pour la vire des Agnelons

François LANNES
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