Dans ce mois d’avril absolument pourri, une embellie est promise pour ce 17 avril ! Et elle est lá !
Le 15 avril, il est tombé 1 mètre de neige au Bessat á 1200m d’altitude. Pour nous qui n’avons pas de hautes montagnes faisant barrage á l’air humide, l’obligeant á s’élever et ainsi á se refroidir en s’asséchant, c’est exceptionnel.
J’aurais bien voulu parcourir la 'Route des Crêtes' du Pilat. Mais le réseau routier est paralysé au-dessus de 900m d’altitude.
On sait qu’1 m3 de neige poudreuse peut peser 1 kg et qu’1 m3 de neige mouillée peut peser 1 t. Or la neige d’avril est mouillée et peut être les chasse-neige n’ont-ils pas pu pousser cette neige si lourde quand la couche atteint 1 mètre d’épaisseur.
Je me suis donc rabattu sur un col de plus modeste altitude. A 811m, la Croix de Montvieux, est lui, bien praticable.
Par contre, lá où j’ai eu faux, c’est en choisissant les bottes plutôt que les 'grosses' et les raquettes.
Ma randonnée va vite se transformée en exercice de creusage de tranchées. De plus en plus profondes en gagnant de l’altitude.
Lors de mon ascension de l’automne précédent, j’avais mis 1h00 du col au sommet. Ce jour, je vais mettre 1h40...et en prenant un raccourci !
Mais c’était magnifique ! On ne voyait pas les Alpes ! Mais toute cette neige fraîche et immaculée...c’était magnifique. Et le Soleil ! Le premier jour de beau temps depuis le 02 avril !
Mais la nature souffre ! Des arbres se rompent, d’autres ploient. Certains se relèverons, d’autre non. Et ceux qui vont se relever, ne resteront-ils pas un peu courbés, offrant donc une moindre résistance á une future chute de neige lourde ? Ne sont-ils pas finalement blessés á mort ?
J’aurais aimé déguster mon casse croute au sommet, en regardant le long sillon argenté du Rhône, le fleuve de mon enfance, lá-bas, tout en bas. Mais je dois traverser une forêt dense exposée au sud. Il est midi et les paquets de neige commencent á tomber des arbres. Et cela ne fait que commencer.
La descente dans la forêt, par la pente raide était assez facile, un vrai plaisir même, malgré la neige qui me tombait sur la tête. Mais ensuite, la partie plate me séparant du Collet de Doizieux, fut assez pénible, m’enfonçant profondément dans la neige.
Au Collet de Doizieux, des promeneurs redescendaient du Col de l’Œillon. Mais ils ne sont pas allés très loin. Le chasse-neige s’était arrêté brusquement. Les laissant cernés sur trois côtés par des murs de neige compacte.
Par chance, le chemin de retour par le nord, était tracé et damé par des raquettistes et le parcours rendu assez facile. Arrivé á la cote 868, où se trouve une habitation, un chasse-neige était passé, m’offrant un retour tranquille.
C’était une parenthèse. Ce soir la pluie sera de retour.