Le renforcement du vent du sud en altitude dès la mi-journée nous incite à réviser nos objectifs à la baisse, c'est dommage, on commençait à s'habituer à la moyenne montagne. Alors plutôt que de ne rien faire, nous retournons à Montlambert pour deux raisons: sa légendaire situation abritée des courants d'air bien-sûr mais surtout son lac délicieux (où j'ai perdu les clés de la caisse lors de notre dernière visite). Peut-être retrouverons-nous le trousseau, quinze jours plus tard, on peut toujours rêver.
Après une charmante montée en sous-bois rafraîchissants au milieu de nombreuses variétés d'orchidées toutes plus belles les unes que les autres, nous arrivons au sommet, inquiets. Il n'y a pas un chat sur le décollage, pas un ! C'est louche un dimanche de mai, d'habitude il y a toujours une cinquantaine de parapentistes en quête de sensations. Nous posons les sacs pour scruter les moindres indices d'un coup fourré, site fermé, vent arrière, folle brise de vallée... Rien, tous les voyants sont au vert. Du coup, nous commençons à étaler les voiles dans une tranquillité peu courante à Montlambert. C'est sur ces entrefaites qu'arrive un gars avec un sac énorme, il passe à deux mètres de nous sans nous calculer quand son téléphone sonne. Il décroche, j'écoute la conversation d'une oreille distraite, je n'ai entendu que deux mots, PTV et arrêt de travail. On est bien en présence d'un parapentiste de site !
Plus sympathique, une jeune fille arrive ensuite, inquiète, elle nous salue gentiment alors que nous sommes prêts à décoller. Nous apprenons qu'elle va faire son premier vol en autonomie suite à son stage de formation. Le parapentiste chevronné accourt et commence une explication des arcanes de ce site tout en faisant autant saillir ses muscles que briller ses états de services. Nous nous contentons de souhaiter bonne chance à la jeune fille et quittons la terre pour un petit vol bien sympathique.
Nous assistons à l'atterrissage de la jeune fille parfaitement réussi quoiqu'un peu hors terrain.
Nous filons ensuite au lac de Carouge, si nous ne retrouvons pas mon trousseau de clés, en revanche nous profitons des eaux revigorantes du lac dont les 18° tranchent singulièrement avec le soleil de plomb.