La météo est formelle aujourd'hui, grand beau avec un très léger vent du nord, un jour idéal à faire du parapente malgré les -5°. C'est ainsi que nous partons pour le Col du Baure, par les sentiers couverts de givre. Si le soleil est effectivement triomphant, un petit nuage inquiétant vient rapidement ceinturer notre objectif. Nous verrons bien. Nous ne croiserons pas grand monde durant la montée si ce n'est une paire de parapentistes qui nous doublent sans ralentir. Les nuages prennent de l'extension au fur et à mesure de notre progression. En débouchant au col c'est la déception, une belle mer de nuages vient mourir à nos pieds, c'est très joli mais peu engageant pour un retour par les airs. Nous arrivons dans le brouillard au terrain de décollage. Notre horaire matinal nous permet d'attendre une hypothétique amélioration.
Commence alors une attente glaciale. Heureusement les nuages nous offrent un spectacle exceptionnel en laissant parfois entrevoir de splendides montagnes enneigées, parfois au contraire ils produisent des contrastes mystérieux dans les branches gelées des arbres nus. Peu sensibles au merveilleux spectacle des brumes, les deux parapentistes déclarent rapidement forfait... Nous voilà seuls devant le ressac éthéré des nuages silencieux qui viennent doucement s'échouer devant nous. Une heure plus tard, trois autres parapentistes arrivent, des jeunes galvanisés plein de fougue et d'impatience, pendant que les nuages n'en finissent plus de passer pour nous masquer le paysage, cela devient lassant. Il est bientôt midi à l'heure solaire, on commence à avoir froid et puis il y a un rendez-vous incontournable. Alors à 13h pétantes nous décidons de descendre à pied. On aurais bien poireauté encore une heure de plus mais pas question de se cailler plus longtemps. Déçus, nous entamons la descente dans la forêt embrumée.
Hé bien tenez vous bien, cela ne faisait pas dix minutes que nous marchions que le fond de vallée est apparu, une éclaircie fulgurante nous baignant d'une chaude lumière. Trente minutes plus tard dansaient par dessus nos têtes les trois jeunes, dans un ciel complètement dégagé....
Frustration totale !
Une seule solution, au retour écouter le dernier Tool à s'en faire péter les tympans. À la deuxième plage, ils déchaînent les enfers !