Lumière cristalline et douceur apaisante au petit matin, la balade s'annonce jolie. Dans tous les fonds de vallons s’écoule un air frais massif, mais inutile de tirer des conclusions trop hâtives, nous verrons bien en haut... L'objectif du jour : prendre la température des Alpes après un intermède réussi en Pyrénées.
Le parking est encore désert à 8h et je commence sans précipitation. Deux constatations, c'est ici encore plus vert qu'ailleurs, on dirait la forêt d'émeraude, et la fin de l'été semble s'annoncer si l'on s'en réfère aux effluves lourdes et musquées qui commencent à s'échapper d'une végétation sur le déclin. Dans les jardins, c'est encore un bouquet de couleurs avec de centaines de grandes roses trémières en pleine floraison.
Grande animation à la cabane du berger, il semble que ce soit le temps des naissances, le berger est parti récupéré un nouveau né de la nuit, tandis que la bergère s'occupe des nombreux agneaux encore maladroits sur leur grandes pattes... Qu'ils sont patauds et trognons avec leurs têtes en peluche. J'ai craint un moment les patous, le troupeau ayant eu la mauvaise idée de se trouver au milieu du chemin, il va bien falloir que je traverse !
Hé bien non, je n'ai vu qu'un patou, et il avait l'air totalement inoffensif. Les autres chiens, des borders-colley, eux ne pensent qu'à jouer. Il faut donc se frayer un chemin entre tous ces agneaux qui gueulent après leurs mères. J'ai subitement pris peur en observant la cuisse de ces jolies bestioles, mais ce sont des gigots ! J'ai eu tout à coup honte de mon goût immodéré pour cette pièce de viande, fût-elle de Sisteron ! Imaginer tout ces agneaux qui sautillent et caracolent maladroitement se diriger vers un abattoir me fait froid dans le dos ! j'aurais jamais pu faire boucher !
Toutes choses égales par ailleurs, un sommet m'attend, comme à l'accoutumée ici, le vent ne se fait sentir que dans les derniers mètres avant le col. Le Sud est déjà bien présent, il est en avance... ça craint car il est annoncé forcissant. Je ne traine donc pas et file au dôme où le vent est souvent moins fort. Bingo, ce sont des conditions parfaites. Au loin les montagnes se découpent dans un ciel bleu azur, il ne reste plus qu'à décoller.
Hummm, c'est le Bellefont des grands jours, ça tient en dynamique, et c'est parfaitement laminaire, je passe et repasse devant le col avant de pendre appui sur les Lances, et puis il est temps de quitter ces lieux avant que cela ne devienne trop fort. Vol sans turbulence malgré la présence de ce maudit vent de sud, il doit y avoir une composante ouest !.