Sortie : L'épée de Damoclès

Après les terribles orages de la veille, il était à prévoir une certaine nébulosité du ciel, aussi n'avons-nous pas été étonnés de voir ce matin trainer près des reliefs d'importantes masses cotonneuses. Il n'en faut pas plus pour me démoraliser, je suis prêt à annuler tous les projets volants. C'est sans compter sur l'optimisme inoxydable de Jean-Pierre ! Malgré mon coup de téléphone matinal alarmiste, le programme est maintenu. 

Nous voilà tous les cinq partis vers le Larboust censé être favorisé par le soleil. Notre objectif est modeste, la Croix de l'Homme de Pierre pour les volants, pendant que le groupe de marcheurs rallie Cathervielle à Poubeau par l'ancienne voie romaine. Après une marche sportive, nous voilà bientôt à la croix sommitale. Beaucoup de nuages bas se sont formés dans la vallée mais la tendance est à l'amélioration, alors je commence à déplier la voile pour décoller rapidement, ce petit vol sera mieux que rien ! C'est à ce moment que Jean-Pierre me propose de pousser jusqu'au sommet de la Coume de Herrère puisque la couverture nuageuse sous nos pieds tend à ce dissoudre. 

Nous reprenons donc la route vers les hauts plateaux pendant que j'observe une autre couche nuageuse beaucoup plus haut, celle-ci a tendance à noircir méchamment par endroits... Je rumine le proverbe "Mieux vaut un tiens que deux tu l'auras", certes le bas est maintement dégagé mais là-haut c'est une véritable épée de Damoclès que nous avons au dessus de la tête. Après avoir salué les bergers très occupés à trier les troupeaux de moutons que les violents orages de la nuit ont mélangés, nous en terminons avec la montée. 

Assis sur nos sacs nous observons maintenant le ciel. Déjà la pluie tombe sur le Sauvegarde, mais ailleurs brille un soleil généreux, ça va le faire, cette opportunité inattendue me comble d'aise. Étaler les voiles sur cet énorme dôme à l'herbe rase est un régal, la pente est idéale pour s'envoler malgré l'absence totale de toute brise. Nous nous envolons tous les deux pour une fléchette jusqu'au terrain de sport de Oô. 

Hélène, Jennie et Marc ont fini leur balade et nous attendent depuis peu quand nous atterrissons. Les vilains nuages sont restés en Espagne et rien n'est venu troubler notre petite descente qui n'a pas duré plus de 10 minutes. Cette réussite malgré les conditions aléatoires suffit à notre bonheur, nous sommes pleinement satisfaits de notre matinée, la binouse chez JP n'en sera que plus agréable.