Ce matin c’est depuis le Bonnet de Calvin que nous avons décollé en parapente après une rude grimpette par le versant Ouest de la montagne, celui qui surplombe Mens, la capitale du Trièves, berceau du protestantisme de la région. On y trouve des parterres de primevères en bas et des champs de crocus en haut. Entre les deux, les biches et autres gibiers à cornes pullulent et détalent à notre venue. Les 1100 mètres de dénivelé sont avalés en deux étapes après une halte réparatrice au col de la Brèche à une altitude de 1770 m. C’est facile à retenir, c’est l’année de naissance du grand Beethoven, pas le chien, non, mais l’immense compositeur dont la 7eme symphonie nous a enchantés dans la voiture.
Là-haut nous déplions les voiles dans une solitude absolue, le vent vient clairement du versant Est, il est probablement dû à une instabilité thermique naissante, il n’est pas encore 11h. L’envol est immédiat, l’ascenseur est en place, même pas besoin de contourner le sommet pour rejoindre le versant ouest, il suffit d’enrouler l’ascendance et de sauter par dessus le pompon du Bonnet de Calvin. Après quelques joutes dans des thermiques de plus en plus musclés, c’est une belle glissade côté ombre. Le survol de l’aéroport international de Mens est épineux, le trafic aérien y est intense. Deux jodel s’exercent aux manœuvres sur l’unique piste en herbe rase, nous ne les gênerons pas puisqu’ils finissent par s’envoler vers une autre destination alors que nous sommes en approche sur un terrain voisin.
Une fois posés à côté de la flamme laissée ce matin, nous nous congratulons mutuellement de ce vol magnifique, certes, le décollage fut un peu tendu avec cette brise thermique, mais le reste du vol fut une gourmandise dans ce cadre exceptionnel que nous offre le Trièves entre le Vercors et les Ecrins, somptueux !