sortie : Monts du Lyonnais, première !

Croix Rouge

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 25-02-2018
  • 10 h
  • 840 m

Jusqu’à ce jour, j’avais toujours dédaigné randonner dans les Monts du Lyonnais pourtant tout proches de mon domicile stéphanois ("même pas des montagnes à vaches !"). Mais des amis, grands randonneurs provisoirement contraints à de plus modestes dénivelés, m’ont récemment soumis cette destination trouvée sur internet, dans le cadre d’une rando assez brève en aller-retour à partir de la Gachetière. Ignorant tout, et pour cause, de ces lieux, j’ai donc déplié ma carte IGN… et très vite je me suis pris à mon jeu favori : un départ inédit, une belle boucle, un honnête dénivelé cumulé… Le terrain, à ma grande surprise, semblait s’y prêter, si bien qu’au terme de ma recherche du plus bel itinéraire il ne me restait plus qu’à attendre une météo propice.

Vu la grisaille persistante et déprimante de cette fin d’hiver, j’ai dû attendre un bon bout de temps. Jusqu’à ce dimanche promis à des "éclaircies", où je me lance enfin. Mais dès le départ, ça parait rapé : très froid, tout gris, bouché, plombé, aucune vue (un comble pour un tel itinéraire, ouvert sur les lointains !). Tant pis, j’y suis j’y reste. Évidemment, j’ai encore une fois sous-estimé le temps nécessaire, en partie à cause des pièges de tracés IGN parfois disparus du terrain. Dès le début, vers 7h45, trouver un parking me pose problème, ainsi que le tracé à partir du pont sur le Langonand : à gauche, ça ne débouche sur rien, donc premier demi-tour (au cours duquel je vois un gamin balancer sous les yeux de son père des dizaines de miches de pain à leurs vaches… moi qui croyais que les vaches mangeaient de l’herbe ?!), et j’essaie à droite, et là ça passe !

Peu à peu, je me prends au jeu : le saute-mouton avec le Langonand au fond de son vallon, le doux vagabondage en sous-bois après Maubeu, jusqu’à la trace IGN disparue mais indispensable pour changer de vallon, et dont je trouve par chance une raide et pittoresque réplique un peu plus loin, puis la recherche permanente d’itinéraire avec ces innombrables croisements et paysages successifs noyés dans la brume, je ne m’ennuie pas une seconde ! Et évidemment, une fois arrivé là-haut et franchie la crête vers Valfleury, et une fois trouvé le site du Rosaire dans son petit bois au-dessus du village, on bascule dans un autre monde, un monde enchanté et naïf, voire surréaliste, à chacun de juger. Il vaut mieux prendre son temps pour visiter ces vestiges d’un autre temps, avant de se hisser sur les "sommets" respectifs de la Chaise de la Vierge et de l’Observatoire…

Je n’ai rencontré que peu de monde tout au long de cette longue journée en immersion dans l’extrême ouest des Monts du Lyonnais : personne à la montée, une femme en prière aux pieds de la vierge, quelques promeneurs sur le bout de GR7 sous le Crêt St-Georges, et à la descente un jeune coureur, puis une petite famille en balade qui m’ont à chaque fois aimablement conseillé à un croisement pas très évident de chemins.

Le plaisir que je prends à cheminer en sous-bois du Rosaire jusqu’au pied du Crêt St-Georges cesse brusquement lorsqu’il s’agit de trouver l’emplacement précis de ce modeste sommet du jour. Heureusement me dis-je, il y a enfin quelques pékins qui errent par ici, je vais tout savoir. Mais non, pas un n’est au courant ! Il y a bien un tracé sur IGN, mais sur le terrain, rien ! Et à l’endroit où le chemin va redescendre, il y a une vaste propriété privée toute enclose… Je me résous finalement à remonter parallèlement à la clôture de cette propriété (un peu pénible), jusqu’à la crête (peu marquée) du monticule. Et là, après avoir fouiné un bon moment, je tombe soudain sur LA borne, tout près de la clôture en fait, à peine visible sous les genêts. Victoire… mais  relative, car une purée de pois persistante bouche toujours toute vue. Pour me consoler je dégage un peu "ma" borne (y a-t-il seulement des gens qui montent jusqu’ici ?), puis rejoins mon chemin en suivant la crête quasi horizontale à gauche, puis en redescendant à angle droit dans les genêts, facile, mais là non plus, pas vraiment de trace…

À la Croix Blanche, je ne m’attarde pas, le froid vif n’incite guère à la contemplation, d’ailleurs tout est toujours bouché et je renonce sans regret au "point de vue à 500m" indiqué sur la table… À partir de là commence la longue descente qui, d’après ce que j’ai pu voir, devrait être un enchantement permanent par beau temps clair, vu qu’elle se déroule toujours à découvert  (et le plus souvent en balcon) face à la vallée du Gier et au Pilat. Et même aujourd’hui, avec cette météo pourrie, j’y ai pris du plaisir, c’est dire !

Certes je me suis planté une fois lorsqu’en arrivant à la bien-nommée 'Glacière' (fin du GR) j’ai pris trop tôt, sans hésiter, le premier chemin à droite du panneau ; c’est au bout d’une montée régulière que j’ai eu des doutes ; l’altimètre et la boussole m’ont alors vite ramené à la réalité : demi-tour immédiat. De retour à la Glacière (14h15 ! J’ai sorti mon sandwich que j’ai englouti sans m’arrêter…), j’ai aussitôt trouvé le bon chemin, une superbe piste en balcon qui m'a donné l'envie de revenir ici un jour "avec vue"…

La suite, très variée, avec un final parsemé de fermes isolées et de petits hameaux sympas, n’a fait que me conforter dans ce projet. Et j’ai même eu droit à une petite récompense pour mon obstination : dans la montée entre Chavanne et Montgiraud, j’ai soudain assisté à la timide apparition d’un rayon de soleil sur la vallée du Gier ! Et même si ça n’a pas trop duré, j’ai pu terminer ma rando dans une étrange et fascinante luminosité, le soleil voilé n’étant jamais bien loin. En face de moi, Sorbiers se rapprochait doucement sur son promontoire telle une apparition dans un voile de brume. Et après la jonction avec l’itinéraire de ce matin, puis le retour au point de départ (à presque 18h, quand même !), ma décision était prise : je reviendrai…


Etang gelé
Rosaire, grotte 1
Rosaire, grotte 2
La vierge et l'observatoire
La vierge du haut de l'observatoire
Valfleury depuis la Vierge
Sommet  du Crêt St-Georges
Borne sommitale
Début de la montée le long de la clôture...
Début de la montée par les genêts
La Croix Blanche et sa table
Abri précaire dans la descente
Fugace rayon de soleil
Sorbiers en vue
Arrivée imminente

Commentaires

ced
06-03-2018 22:42:08

Et oui malheureusement plus de 2 ans déjà que j'ai dû repartir en région parisienne, d'où beaucoup moins de balades ici...

Profite bien en tout cas du Pilat, du Forez et des Alpes : des coins extraordinaires ; je le mesure d'autant plus en n'étant plus à côté !

Geoffroy Rémi
06-03-2018 20:29:30

Et moi qui te croyais toujours Lyonnais ? Mais tu as bien raison : même si bivouak est avant tout me semble-t-il un site de sportifs de haute montagne, il doit rester de la place pour des montagnes plus modestes, qui recèlent souvent bien des trésors méconnus et moins spectaculaires.

Même si j'espère bien pouvoir encore faire de belles découvertes dans les Alpes du Nord (et du Sud !), les aléas de la vie (et son cours naturel...) m'ont conduit maintenant à arrêter mes modestes courses d'alpinisme (avec leurs émotions si intenses !) et à limiter la plupart de mes randonnées aux montagnes de l'est du Massif Central. Mais ça laisse pas mal de marge ! Et j'ai été surpris d'y prendre autant de plaisir, différemment certes des émotions fortes des parois alpines, mais c'est incroyable tout ce qu'on peut y découvrir...


ced
05-03-2018 21:54:26

Bonjour,

Et bien ça ne m'étonne pas que tu aies aimé la balade.

A ma belle époque lyonnaise j'habitais un petit massif qui, même s'il n'était évidemment pas comparable aux Alpes, m'a procuré énormément de jolies balades plaisantes et intéressantes. Il y a quand même plein de coins supers dans ces collines !



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