Non pas que les conditions aient été extraordinaire, mais plutôt que ce jour de semaine est apparemment le seul convenable, il convient donc de s'aérer les bronches, avant le retour du mauvais temps qui nous harcèle tous les week-ends. Sans cette échappatoire, je deviens vite insupportable et irascible. La réserve de RTT est définitivement vide pour 2017, aussi s'agit-il de profiter au maximum de cette balade au Grand Colon.
Pour faire durer le vol le plus possible, je laisse la voiture tout en bas dans la vallée et monte en stop au départ de la marche. Malgré l'heure matinale, il est 7h30, trois voitures me prennent successivement en charge, l'une d'elle est d'ailleurs un taxi en route pour son travail... Il fait démarrer son compteur mais finalement refuse mon argent, il est lui-même parapentiste ! Bref, la marche débute dans la fraîcheur, sur un sentier confidentiel seulement connu des esthètes, il est jalonné de monstrueux bolets qui annoncent un automne généreux. N'ayant rien pour les ramasser, je me contente de les photographier.
Au sommet le berger garde ses 800 moutons, ça va pas être facile de décoller ! Il m'indique une pente à l'écart heureusement bien orientée. Une fois dans ma sellette, j'attends son feu vert, il attache son patou et me fait signe d'y aller. Une impulsion, la voile monte et hop par-dessus les moutons, je veille cependant à ne pas m'endormir. Mais franchement avec un tel paysage qui défile sous mes yeux, impossible de somnoler. C'est d'une beauté unique. Les rochers d'abord vertigineux, les immenses forêts ensuite sombres comme du velours et enfin plus bas, des campagnes riantes aux reliefs adoucis.
Après un vol fantastique d'une dizaine de kilomètres et 2300 mètres plus bas, je me pose à Murianette, rassasié d'images.