Voilà : c’est la fin des affaires désagréables.
Faut dire que le dernier pas en adhérence sur une dalle compacte, en me tirant avec les mains aux graviers fins a été un peu…….. ???
Je sais plus !
A peu près à mi-hauteur, je regarde le chemin des chamois. Il est clair que c’était bien trop difficile pour que je m’y risque, mais je les envie de pouvoir aller sur ces passages aériens et élégants alors qu’il me faut renfougner tantôt dans un dièdre de caillasse, tantôt sur des dalles lisses et parfois humides.
Chacun fait selon ses moyens…
Ce n’est guère réjouissant comme endroit.
Les chamois passent, eux, en diagonale de gauche à droite, pour arriver dans la zone au soleil, en crapahutant sur les dalles de rocher solide. Pour moi, ce sera trop raide.
Je me résigne donc à aller dans la gueule du loup, ce « truc » sombre et courbe, sur la gauche. Brrr…
Me voici sur le pierrier d’approche. C’est un des derniers moments où l’on peut voir la structure dans son ensemble : après ce sera fini, tout sera trop grand et trop proche.
Aux jumelles, une trace de chamois est bien visible, dans les quelques nappes d’herbe, en haut et à droite. Le tout est de savoir par où ils sortent … !
Sur cette vue d’ensemble, à peu de chose près au centre, l’Encoche attire l’œil, incontestablement. Ce relief si spécial me donne l’impression qu’un énorme cube s’est un jour détaché de la face, laissant ce creux aux formes tellement géométriques qu’il ne peut passer inaperçu.
Les couleurs pures de l'automne se mélangent en une symphonie fantastique...
Vue depuis l’intérieur du canyon.
Il n’est pas facile de rendre l’impression que provoque ce lieu particulier. On voit le soleil, tout en haut, et le jour de l’entrée, tout en bas. C’est un peu sombre, et un peu étroit.
A vous d’en voir la suite, et la fin, qui n’est pas la moins belle…
Photo prise en cours de matinée : le soleil arrive de l'est, donc, et traverse la lucarne. Il n'y a pas beaucoup de recul, pour donner une meilleure vue de l'endroit. L'ouverture fait environ trois-quatre mètres de haut, et deux bons mètre de large. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une arche, mais d'une fissure verticale qui s'est agrandit à cet endroit là. On peut deviner la fissure dans la partie à l'ombre de la photo.
Le principal n'est pas forcement ce qui est le plus gros, dans une photo...
Voir la suite dans le fil "Vallon Pierra, version originale".
Y a pas !!!
C'est maintenant qu'il va falloir y aller...
Mais par où ?
Le "crux", c'est droit devant !!!
Sur cette photo, prise en hiver, est tracé l’itinéraire que j’ai suivi pour remonter dans les Crances (grand merci à Scal pour son aide en informatique…).
Les traversées horizontales sont évidentes, et entre chacune d’elles se trouve ce que j’ai désigné par « les barrières » : la 1ère, la 2ème, la 3ème et la dernière, la 4ème qui permet enfin d’accéder aux pentes d’herbe. Ces barrières coupent le versant quand on veut le parcourir du bas vers le haut.
Mais il y a aussi les éperons, 12 selon mon décompte (en partant à gauche des Charances de Ferrand, jusqu’à droite, à ce que j’appelle l’arête des Ponches). Ces éperons hachent le versant, si on voulait le parcourir horizontalement entre les deuxième et troisième barrières. L’itinéraire, lui, remonte sur le 6ème éperon, puis traverse à droite jusqu’au 8ème éperon.
Le petit rond rouge tracé sur l’itinéraire correspond à une particularité.
Il s’agit d’un petit abri de pierres, à fleur de versant, dans les herbes, abri suffisamment enterré pour ne pas faire prise aux avalanches de printemps.
Sous les pierres il y a une boite en fer, une boite du même modèle que celles dans lesquelles on met le kilo de sucre en morceaux.
Dans la boite, il y a un crayon papier (cela résiste au gel !), ainsi qu’un petit carnet ; le tout est protégé dans un sac étanche.
Les pages 1 et 2 sont signées : par Scal à 6h30 le matin, au départ de nos balades respectives, et par moi-même à 11h30, une fois sorti des Crances et parvenu dans les herbes.
Ce carnet attend, là, comme le ferait un cahier de refuge (mais sans le refuge), que d’autres, qui passeraient ici, y mettent aussi leur griffe.
Ce jour-là, je serai enchanté, vraiment heureux, d’offrir alors le verre de l’amitié au randonneur(euse), qui aura laissé sur ce petit carnet la trace de son passage.
Scal ne le savait pas, mais il a, en fait, déjà inauguré cette tradition nouvelle…
A bon entendeur !!!
Le retour avec Scal, retrouvé comme prévu à la Tête de Vallon Pierra, se fait par les pentes fleuries des Charances.
Ici, jaune, vert, bleu sont omniprésents.
Notre émerveillement est complet, et nous profitons à plein de cette journée "hors catégorie"...
Franchement, ce paysage n’est-il pas idyllique ?
Et je ne vous parle pas du moelleux de ce tapis vert, sous les fesses !!!
Sorti des Crances, voici enfin l’herbe souple et merveilleuse des Charances de Vallon Pierra. Le soulagement est fort. Devant, à cinq mètres tout au plus, il y a la cassure du relief, et les 700 mètres d’à-pics des Crances.
A côté de moi, toujours fidèle, le piolet. Il aura, une fois encore, bien rempli son usage ce matin.
Dernier ressaut, tout en haut des Crances.
En regardant vers le bas, l’ombre forme un spectacle surprenant, qui n’enlève rien des perspectives très fuyantes.
La troisième barrière est franchie.
Reste encore une pente de marnes/ pierrailles, et la sortie s'approche.
En bout de la traversée, un petit regard en arrière.
Le soleil commence à chauffer les éperons.
Le longue barrière de falaises est impressionnante.
Au dessus d’elle, ce sont les Charances du Ferrand
La brume lèche les éperons par le bas !
Heureusement, il ne s’agit pas là de l’annonce de la pluie, mais seulement de l’évaporation de l’humidité ambiante par la belle chaleur qui se prépare aujourd’hui.
A droite, on voit bien que le vide s’est creusé.
Sous la troisième barrière, il faut traverser vers la droite car, droit dessus, cela ne passe pas.
La sortie s’envisage sur le dernier des éperons que l’on voit depuis ici, celui qui finit en haut comme une crête de coq…
Traversée pas trop difficile heureusement, et très grande ambiance.
Je remonte sur l’un des nombreux éperons qui constituent la partie centrale du versant des Crances (en partant de la gauche, il s’agit ici du 6ème éperon !).
Monter sur l’herbe est vraiment agréable.
Vers le haut, dans l’exact prolongement de l’éperon, se devinent tout à peine, les pentes herbeuses des Charances de Vallon Pierra. L’effet de perspective est trompeur, et l’on ne voit pas la longueur de ces pentes supérieures. Entre elles et ici, il y a les deux dernières barrières rocheuses à franchir.
La deuxième barrière étant maintenant franchie, il reste encore de quoi faire : en haut, les troisième et quatrième barrières sont confondues en une seule falaise !!!
Il reste que le paysage devient grandiose, avec le Gd Ferrand qui domine, tout en haut, et avec ses nombreuses aiguilles, à son pied, que j'appellerai "les Santons"...
Y a pas !!!
C'est maintenant qu'il va falloir y aller...
Mais par où ?
Le "crux", c'est droit devant !!!
(Erreur de commentaire !!!
C'est pour cette photo qu'il faut lire :
"L'éperon herbeux et facile vient buter ici contre les falaises de la deuxième barrière : cela ne passe pas directement. Il faut aller sur la gauche pour trouver le passage qui permettra de la franchir. Le cheminement passe donc au pied du petit surplomb de forme triangulaire que l'on voit à gauche. Les choses se compliquent d'un cran, maintenant.")
Quant à la photo précédante, on pourrait écrire : "Sur la droite, c'et difficile. Bien trop difficile !!!"
L'éperon herbeux et facile vient buter ici contre les falaises de la deuxième barrière : cela ne passe pas directement. Il faut aller sur la gauche pour trouver le passage qui permettra de la franchir. Le cheminement passe donc au pied du petit surplomb de forme triangulaire que l'on voit à gauche. Les choses se compliquent d'un cran, maintenant.
Les pentes s'accentuent un peu. Les surface d'herbe diminuent...
Au-dessus, les falaises marquent leur présence.
Sur la première vire, certains passages sont encore très accueillants.
Tout en haut, c'est le Grand Ferrand qui apparaît...
L'embranchement vers la cabane des Allières est bientôt dépassé. Sous peu, ce sera les domaine des Crances.
Il faut monter tout là-haut, dans ce qui est encore sous le blanc-bleuté des nuages. Pour le moment, seule la moitié inférieure du versant est visible !!!
Cette photo hivernale du versant nord ouest de la Tête de Vallon Pierra est la meilleure que j'ai pour rendre compte de l'ensemble de ce secteur. Bien sûr, la sortie qui correspond à l'itinéraire a été faite en été !!!
Le départ se fait en bas, dans le creux de la vallée, à l'endroit ou le blanc de la neige fait une pointe vers le bas au milieu du noir.
La sortie se fait en haut, à la Tête de Vallon Pierra.
Entre les deux, 700 m de dénivelé dans les pentes raides des marnes, plus 500 m dans les pentes d'herbe, vertes et douces.
Cette photo hivernale du versant nord ouest de la Tête de Vallon Pierra est la meilleure que j'ai pour rendre compte de l'ensemble de ce secteur. Bien sûr, la sortie qui correspond à l'itinéraire a été faite en été !!!
Le départ se fait en bas, dans le creux de la vallée, à l'endroit ou le blanc de la neige fait une pointe vers le bas au milieu du noir.
La sortie se fait en haut, à la Tête de Vallon Pierra.
Entre les deux, 700 m de dénivelé dans les pentes raides des marnes, plus 500 m dans les pentes d'herbe, vertes et douces.
Je me suis arrêté là...
Au-delà, je n'ai pas osé.
Au fond, ce trait gris que l'on voit, c'est le mur de béton.
Scal est à la manoeuvre !
C'est sûr que là, ce n'est plus de la randonnée du vertige, mais plutôt de l'escalade. Ce n'est pas trop difficile mais, s'il tombe un seul caillou d'en haut, c'est bon pour le casque !!!
Y a pas : y faut faire vite.
Scal lisait le compte-rendu du chasseur, qui disait : "J'aime pas le couloir de Grande Combe, parce qu'il y a beaucoup de chamois au-dessus..."
Je partage tout à fait ses craintes.
Il faut absolument être sûr de son équilibre quand on veut passer là !
Scal est sous l'Arche. Cela nous permet de situer les dimensions de l'arche.
Je vous laisse regarder...
Il faut quelques temps pour s'habituer.
Je sais, cela m'a fait pareil.
Voir l'histoire dans le fil "Les amis de pierre".
Parce que là, les terme "ami" n'est peut-être pas le mieux adapté...
En passant, au pied d'une falaise, j'ai eu tout à coup l'impression de ne plus être seul.
Je me retourne, et je le vois...
A n'en pas douter, c'est un Mohican !
Sur ces photo, j'ai tracé la zone dans laquelle je supposais qu'il y ait un "trou"...
Voici la photo qui fut à l'origine de l'envie de faire cette balade au-dessus du pré de l’Aupet. Elle est issue du site Internet geol-alp.com de Maurice GIDON, un site magnifique, rempli d'informations géologiques (entre autres), Maurice GIDON que je remercie pour son autorisation de mettre en ligne ici sa photo.
Sur cette photo est tracé l'itinéraire que Scal et moi avons suivi : à gauche pour la montée, à droite pour la descente. Le point rouge signale l'endroit où nous sommes restés, juste au-dessus des nuages, à admirer ce paysage si extraordinaire du Dévoluy. La falaise, infranchissable pour nous, se trouvait 30 m devant...
Longtemps nous avons regardé ces pentes d'herbes supérieures, sur lesquelles traverse le sentier de la Baronne, et que nous n’atteindrions pas aujourd’hui.
La face NW de la Tête de Garnesier, avec ses nombreuses traversées possibles.
Les vires en rouge et vert sont magnifiques et assez faciles de cheminement, bien que exposées.
Le tracé en bleu correspond, lui, à un passage de chamois très étroit, très exposé.
Le tracé en rose est le passage de l'Ane lui aussi très exposé, et sordide.