On poursuit notre semaine de vacances itinérante et rando volante.
Hier soir, nous avons passé la soirée à Moline en Champsaur, petit coin de paradis sur terre.
Ce matin à l'heure où blanchit la campagne (vers 7H) nous partons.
Moline est encore endormi et nous nous enfonçons dans ce beau vallon qui est fermé par le Vieux Chaillol. Nous traversons le torrent à sec et fouinons pour trouver le départ du col.
Pour grimper, ah ça, ça grimpe, la montée est rapide. C'est lacet sur lacet et dré dans l'pentu.
On doit être les premiers à passer cette année, le micro-chemin est encombré de branches tombées cet hiver. Je fais mon colibri en faisant ma part d'entretien, en ôtant tout ce que je peux.
On traverse une cascade en même temps que l'arrivée du soleil, c'est splendide. Plus haut une longue traversée, à flanc de montagne, nous laisse tout loisir d'observer le paysage et la fameuse face nord du Vieux Chaillol encore toute enneigée, magnifique.
La dernière grimpette est parsemée de névés à la neige bien molle, un vrai casse-patte.
Le paysage au col est vraiment sympa d'un côté comme de l'autre. Une bonne brise d'Est nous décide pour un déco du col. D'après le topo de Sieur Pila, au sommet c'est nord et rien d'autre. Du coup on a peur d'avoir vent de cul au sommet du Cuchon.
Une petite contre-pente en herbe parsemée de blocs fera l'affaire. La place n'est pas immense mais nos petites voiles montagne s'y glissent à merveille.
Des arbres devant le déco seront à éviter par un savant virage sur la tranche dès l'envol.
Patricia maitrise parfaitement l'exercice et s'envole au milieu des faces environnantes.
Je suis après une petite frayeur au gonflage. Ma voile accroche un bloc, heureusement sans dommage. Je re-gonfle dans la foulée et go dans l'azur.
Le vol est somptueux au milieu de ces faces immenses. Les bulles thermiques sont encore bien désorganisées, nous traversons et longeons le versant opposé, pas trop près car nous sommes en limite du parc des Ecrins. Le vol se prolonge dans ce décor de rêve. Bientôt Moline est sous nos pieds, la brise est déjà présente et nous posons sur des oeufs.
Nous taillons la discute avec deux cyclistes, quand on voit débarquer du village le véhicule des gardes du parc. On nous demande illico d'où nous avons décollé et si nous avons bien respecté les limites du parc. Nous connaissons suffisamment la législation pour lui corriger gentiment certaines imprécisions et interprétations de sa part.
Elle finit tout de même par nous glisser qu'elle est assermentée pour verbaliser.
Sur ce, elle fait demi-tour et remonte au village distant de 100 m, euh et la pollution inutile, c'est verbalisable ?
Heureusement, la beauté de cette sortie dépasse ce petit désagrément.