Hier soir nous avions prévu de descendre en urgence à Toulouse. Heureusement les bonnes nouvelles à 23 heures nous rassurent, nous pouvons envisager une randonnée volante demain matin, d'autant plus qu'une rapide et tardive étude des différents organes météorologiques nous indique le spot à ne pas rater demain matin, La Croix du Leat dans le Haut-Bréda.
A six heures nous voilà donc au petit déjeuner léger, léger en raison de la charcuterie corse abondamment dégustée lors notre récent voyage ... Il faut se ressaisir sans délai. En arrivant à La Ferrière, la hauteur des foins nous inquiète sérieusement, ce n'est pas le moment de piétiner les champs. Alors nous poussons au-dessus du village pour découvrir une immense pâture où broutent paisiblement cinq ou six bovins. Bingo, l'endroit est idéal pour atterrir sereinement tout à l'heure.
Les mille mètres de dénivelé sont remontés lentement, la faute aux centaines de fraisiers au bord du sentier rouge de fraises des bois absolument délicieuses. Heureusement ni les framboisiers ni les myrtilliers sont en mesure d'offrir leurs fruits mûrs, sinon on ne serait jamais arrivé en haut. Durant l'ascension le vent quoi que faible ne nous semble pas favorable, c'est seulement cent mètres sous le sommet que la brise s'est correctement orientée, me redonnant du courage pour en terminer, je n'ai pas vraiment la caisse en ce moment.
Là-haut nous sommes juste au-dessus des fumées canadiennes, la vue est fantastique sur les sommets de Belledonne, par ailleurs les conditions sont excellentes pour s'envoler. Hélène décolle parfaitement, je lui emboîte le pas à peu près aussi bien. Aujourd'hui la pompe à couillon est hors service alors sans plus attendre nous traversons la vallée pour accrocher le versant Est du Haut-Bréda, bonne pioche, juste au-dessus de la jolie cathédrale électrique naît une belle ascendance permettant de prolonger sensiblement la durée du vol. Voyant Hélène se diriger vers le pâturage de La Ferrière, je ne m'attarde pas trop, dès qu'elle est loin mon désir de la retrouver est trop fort.
On se pose l'un à côté de l'autre au milieu des bouses de vaches, comme c'est romantique. Après avoir plié les voiles dans le vent de vallée bien installé, nous filons à l'épicerie du village, on y trouve tout un tas de spécialités locales délicieuses. Il est toujours agréable de faire fonctionner ces petits commerces de village plutôt que les infâmes supermarchés à la solde de quelques richissimes propriétaires aux idées funestes à la communauté.
Au passage d'Allevard je propose un pique-nique au bord du lac, accepté d'emblée par ma douce, toutefois la validation par une baignade n'est pas à son goût, aux eaux saumâtres et vaseuses du lac de la Mirande elle préfère les eaux pures et fraîches des îles Lavezzi dont le souvenir nous est encore vif et doux. J'ai beau lui dire combien la baignade est délicieuse, rien à faire, j'irai tout seul dans la vase.