Si le départ de la balade du jour se situe à Lumbin au pied du funiculaire en ruine, au milieu de nombreux parapentistes moins paresseux que les autres puisqu'ils montent aussi à pied, nous ne tarderons pas à nous retrouver entièrement seuls. En effet arrivés sur le Plateau des Petites Roches, nous délaissons les aires de décollage surpeuplées pour grimper en haut des pistes de la petite station de Saint Hilaire du Touvet. On y trouve là-haut un décollage confidentiel que personne ne pratique. C'est bien pour cela qu'on l'apprécie d'ailleurs. Une fois là-haut, nous faisons une petite pause pour nous remettre de ces plus de mille mètres de dénivelé et commençons sans plus tarder à déplier les parapentes.
C'est à ce moment qu'apparaît notre ami Fabien ! Il sort du bois alors qu'Hélène est fin prête à décoller ! Quelle heureuse surprise, c'est toujours un plaisir que de croiser celui qui nous a presque vendu nos motos chéries avec lesquelles nous avons parcouru l'Europe dans tous les sens jusqu'au fin fond de la Roumanie ! C'est maintenant un parapentiste aguerri, d'ailleurs il nous indique un autre décollage sans doute plus pratique que le nôtre. Mais comme nous sommes déjà prêts à nous envoler, on essaiera son tuyau la prochaine fois.
Malgré l'absence totale de vent à notre endroit Hélène décolle a merveille, je ne tarde pas à lui emboîter le pas. Décoller sur cette piste étroite est impressionnant, on commence le vol entre deux rangées d'arbres, il s'agit de bien contrôler la trajectoire. Ensuite il suffit de rejoindre les pentes plus ensoleillées à droite du décollage pour trouver un petit thermique qu'enroule déjà un rapace, il est royal dans ses trajectoires. J'enroule avec lui avec beaucoup moins de succès, ralentissant simplement ma descente inexorable. Nous retrouvons plus bas le site de Saint Hilaire et sa foule bigarrée. La stabilité généralisée ne nous permet pas de tenir bien longtemps sur le plateau. C'est plus bas que nous trouverons quelques bulles de champagne, des bulles plutôt toniques dans lesquelles le confort est plus que spartiate. Un gun enroule comme une bête, les autres s'enfoncent inexorablement.
C'est plus bas encore que nous entendons siffler deux projectiles, ce sont deux base-jumpers qui n'ont rien trouvé de mieux que de foncer à 150 kilomètres/heure au milieu des parapentistes, comme si la falaise n'était pas assez large pour qu'ils exercent leurs excentricités ailleurs. Sans doute sautent ils ici pour être bien vus des autres et se la péter à l'atterrissage. Bref c'est le cirque de Saint Hilaire.
Contents de notre balade sauvage où nous n'avons croisé que Fabien, nous prolongeons cette balade ensoleillée par un délicieux pique-nique (même si notre jambon persillé de l'Intermarché n'arrive pas à la cheville de celui de Verot découvert par Vincent)