Sortie : Minirando pour miniforme

Près de 2 mois se sont écoulés depuis ma dernière rando digne de ce nom. Ma forme n’est pas au top, arthrose, tendinite et tutti quanti, toutes choses nouvelles pour moi, donc il me faut m’adapter. D’où ce tout petit retour à la montagne, une sortie "pour tous" on va dire, des plus jeunes aux plus âgés...
 Après une première et encore plus courte incursion sur les lieux avec Sylviane il y a quinze jours, j’y retourne aujourd’hui pour une boucle un poil plus élaborée.
Ce matin, à mon départ vers 11h, le temps est idéal, ciel tout bleu et petit vent sur les hauteurs, l’air est doux et sec et délicieusement odorant, surtout en sous-bois. Comme le circuit est très court et qu’évidemment je connais déjà mes objectifs par cœur, je vais pouvoir scruter et explorer à loisir tout ce qui me tombe sous la main – et sous le pied.
Il ne se passera rien de spectaculaire, mais comme c’est agréable d’avoir tout son temps pour regarder autour de soi ! Et là, on en découvre, des choses. Petites certes, mais souvent intéressantes, et parfois même surprenantes. À commencer par la Croix Drevet, que je ne connaissais pas encore il y a deux semaines. Je découvre aujourd’hui la belle traversée du bois de la Plapompaire, où ma solitude sera totale. Après Beaugirard en revanche, je vais croiser mes premiers randonneurs ou vététistes, dont le nombre va s’accroitre quelque peu, c’est logique, au fur et à mesure que je me rapproche de la ligne des Crêts du Pilat.
 À plusieurs reprises, ce sont quelques arbres qui vont me laisser littéralement scotché, tant la trajectoire suivie par leurs branches est hallucinante. J’en verrai un dont le mini-tronc, à peine sorti du sol, laisse s’échapper deux grosses branches qui vont filer à l’horizontale de chaque côté, et ramper par terre avant de se redresser enfin quelques mètres plus loin ; un autre dont les deux branches effectuent un cercle quasi complet à ras du sol avant de revenir à la raison, etc. Qu’a-t-il bien pu se produire pour qu’ils en soient arrivés là ? Au moment où je me trouve en arrêt devant l’un d’eux, un groupe de marcheurs se pointe ; je leur signale alors la chose, ça devrait les intéresser. Mais non, ils passent leur chemin sans même regarder : "Vous savez, dans le Pilat, il y en a plein"... Ils ne voient rien, n’entendent rien : ils tracent !
Avant d’arriver au Crêt de la Chèvre, je tombe sur le Crêt de l’Arnica, où j’ai dû passer une seule fois et que personne ne va voir, vu qu’il se caractérise par une simple bosse à peine visible sur la crête. Mais c’est un tort, car le panorama, quoique partiel, y est déjà exceptionnel.
Une fois au Crêt de la Chèvre tout proche, je savoure à nouveau la vue royale, même si comme attendu la chaîne des Alpes est toujours encore noyée dans les brumes. Mais cette fois-ci, vu que j’ai tout le temps devant moi, je ne résiste pas à la tentation de descendre pour la première fois dans le vaste et sauvage chirat en contrebas du promontoire. Comme je suis bien moins agile qu’il y a quelque temps, j’y vais doucement. Ce qui ne m’empêche pas de savourer mon exploration, entre champs de caillasses et gros blocs empilés. Certes, je ne trouverai pas le fameux "sphynx" dont j’ai une vague idée pour l’avoir vu en photo. Mais en fait je ne le cherche pas vraiment, tant le plaisir de vagabonder en toute liberté dans ce magnifique capharnaüm rocheux m’occupe à plein temps ! De toute façon, je reviendrai…
Mais avant de terminer ma boucle par le sommet de la Perdrix et un bout du GR7, il me reste un plaisir de choix : celui de retrouver sur mon itinéraire la superbe traversée en sous-bois qui y mène. Aujourd’hui comme il y a quinze jours, où je l’ai découverte avec Sylviane, ce sera pour moi un régal absolu, surtout le passage de la hêtraie. Je ne résisterai pas au plaisir d’y prendre mon pique-nique du jour. Après avoir choisi un rocher bien moussu en cuvette, je m’y installe confortablement et je savoure à la fois ma collation et la magie du lieu. Il y fait très frais, le soleil étant tamisé juste comme il faut par les épaisses frondaisons des arbres souvent disposés en bouquets, et la sono étant assurée en continu par les oiseaux.
Cela dit, il a bien fallu repartir. La sortie du bois en plein soleil face au Crêt de la Perdrix sonne la fin du rêve éveillé. Mais à droite du chemin de montée au crêt, un petit cimetière de pins, que je n’avais encore jamais remarqué lors de mes multiples passages ici-même, me rappelle une fois de plus que le Pilat mène souvent la vie dure à ses arbres…
Je serai de retour à la Croix Drevet vers 15h30.
Une toute petite boucle, mais un très grand plaisir.