Sortie : Longtemps je me suis levé de bonne heure.

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Données de la sortie

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  • Date :
  • Dénivelé :
  • Distance :
  • Temps de vol :
  • Plafond max :
  • 17-05-2022
  • 1030 m
  • 5 km
  • 45' m
  • 2100 m

Données de l'itinéraire

  • Massif :
  • Cotation :
  • Topo :

En effet au printemps il est préférable de mettre le réveil à l’aube car l’instabilité de la masse d’air est telle que le moindre rayon de soleil suffit à déclencher des ascendances qui forcissent dans la journée. Ce matin encore je commence la marche depuis le hameau du Curtillard sur les coups de 7h30, par le charmant petit sentier bucolique qui monte vers le sommet du Grand Rocher. C’est un sentier en sous-bois, ce qui est une bonne chose puisque cette balade se déroule sur les flancs surchauffés de la montagne, il grimpe par le versant oriental inondé de lumière dès les premières lueurs du jour. Hélas ce beau sentier se dirige ensuite vers le col au nom disgracieux du Merdaret… Plus que son nom, le long détour que fait le chemin ne fait pas très envie en terme de distance. Alors il faut quitter la confortable plateforme et s’engager sur les pentes raides couvertes de rhododendrons et de genévriers, la marche devient alors assez pénible. Toutefois me voilà bientôt sur l’arête sommitale, au nord du Grand Rocher. Il suffit alors de suivre le sentier de crête.

Côté est, le thermique tourne déjà à plein régime, il est 9h30 ! Décoller sur ce versant n’est pas facile, notamment en raison de la clôture électrique qui court le long de l’arête. Heureusement les bêtes ne sont pas encore là et le fil est démonté, il traîne au pied des poteaux. Du coup je m’installe sur l'antecime nord à l’altitude 1914, soit 12 mètres plus bas que le vrai sommet, on ne va pas chipoter pour si peu. Je prépare donc le matériel et me paye même le luxe de virer la clôture puisque justement à cet endroit elle est discontinue. La voile est dépliée sur une petite selle gazonnée rigoureusement plate, la cassure de pente est franche et une fois installé dans la sellette, mes pieds sont enfouis dans les rhododendrons en pleine pente. La flamme indique une brise parfaitement orientée quoiqu’un peu forte par moment. 

C’est au moment d’une accalmie que j’entame la procédure de décollage. La voile sous le vent de la cassure rechigne à monter, je ne dois le succès de l’entreprise qu’au puissant thermique qui s’est engouffré dans les caissons pour finalement dresser la voile au dessus de ma tête. L’envol s’est fait sur place. Si la clôture fibre-métallique ne m’a absolument pas gêné puisque je l’ai déplacé, un vieux fil de fer hors d’usage qui trainait dans les plantes grasses s’est entortillé autour de ma chaussure. Je ne dois mon salut que par un mouvement rotatif de mon pied promptement rabattu sous mes fesses afin de me libérer de ce piège. C’est bien la peine d’avoir pris soin d’éloigner la clôture de l’aire d’envol !

Quant au retour dans la vallée par la voie des airs, il a commencé par une longue et douce ascension le long de ce versant immense et brûlant de soleil. Il n’était pas encore 10 h quand j’ai quitté le plancher des vaches mais bientôt je tourne au dessus de la croix du Grand Rocher. La vallée de l’Isère, de l’autre côté de la montagne, se découvre avec l’altitude. Encore un vol superbe. Décidément ce mois de mai réserve de bonnes surprises. Après quelques allers-retours, il est temps de filer vers la vallée verte et riante du Breda. De beaux chalets apparaissent pendant la descente tandis que les plus hauts sommets, tout blancs de neige, irradient une lumière éclatante. 

Encore une fois l’herbe détrempée à l’atterrissage me fait poser la voile sur la large route plutôt que dans la prairie afin d’éviter un séchage du parapente laborieux plus tard à la maison. Pour en revenir au titre de la publi, ce n’est pas Proust que je lis actuellement mais Zola, avec l’intégrale des Rougon Macquart. J’ai terminé hier le cinquième tome «La Faute de l’abbé Mouret» avec délectation. Il s’agit plus d’un poème d’amour que d’un roman. On retrouve la même passion que dans le vibrant opéra de Wagner «Tristan et Isolde», sauf que l’action se passe dans un jardin plutôt que sur la mer. Ce matin encore alors que je marchais au milieu des gentianes de toutes sortes, j’avais l’impression de pénétrer dans le Paradou, le jardin merveilleux de Zola !

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