sortie : Piégé dans le maquis !

Saint-Martin-en-Coailleux dans le rétro

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 08-09-2021
  • 6h30
  • 570 m

Lors de ma sortie du 17 août dernier à Salvaris, j’avais croisé un habitant d’Izieux qui m’avait vanté la beauté du parcours du GR7 au départ de St-Martin-en-Coailleux. Or je ne connaissais ce GR que dans son trajet, agréable mais pas exceptionnel, entre la Croix du Planil et le Crêt de la Perdrix. Stimulé par la perspective de découvrir un tout nouveau parcours, je m’étais promis de le réaliser dès que possible. Et donc me voici parti ce beau matin pour aller explorer ce circuit, agrémenté d’un retour à ma façon par la haute vallée du Gier.

Et tout a très bien commencé, puisque dès mon départ de St-Martin à 9h30, je fais la connaissance d’une jeune et charmante habitante de St-Chamond, elle aussi partie pour randonner, mais comme d’hab « sans but précis au départ, au petit bonheur la chance… ». On fait un  bout de chemin ensemble, en devisant comme si on se connaissait depuis toujours, mais hélas nos chemins vont diverger au pied du sentier qui monte vers la Croix de Paraqueue… Et une fois à la Croix, force est de constater que c’est en effet un magnifique promontoire en tous sens. Sous un ciel tout bleu, c’est un tour d’horizon extraordinaire qui s’offre à moi.

C’est ensuite que les choses vont commencer à se gâter… En effet je me suis mis dans la tête de chercher les roches à cupules dont il est fait mention dans « Regards du Pilat ». Reparti du sommet à 10h50, mais ne me souvenant plus bien où elles se trouvent, je fais fausse route et cherche à m’approcher des rochers juste sous le sommet. Pas évident vu le nombre de buissons et de ronces qui les entourent. Je finis par renoncer et refranchir la clôture. C’est alors que je m’aperçois que je n’ai plus ma carte IGN (ça m’apprendra à m’obstiner à me passer de GPS !). Donc retour dans les ronces, hors trace évidemment. C’est un miracle que je la retrouve enfin, tombée dans les épais buissons au pied des barbelés.

Mais ce n’était rien en comparaison de ce qui m’attendait.  Reparti d’un bon pied vers 11h20, et bien décidé à monter sur le sommet 698, j’y arrive sans problème en passant par une vague trace à gauche dans le petit bois (final raide, il faut s’accrocher aux branches pour prendre pied sur le pâturage !). Une fois là-haut, et après avoir apprécié comme il se doit la nouvelle vue panoramique, je vais jusqu’au bout du plateau, franchis les barbelés et commence vers midi ma descente dans le versant W. Plein W, en principe, mais j’ai déjà commencé à dériver, et donc je rectifie.

Tout va bien jusqu’au moment où je me trouve soudain devant un mur de végétation foisonnante… C’est pourtant bien la bonne direction, donc j’insiste, j’écarte les branches, les lianes, les buissons, et je m’y enfonce. Mais ça ne va pas s’arranger, si bien que très vite je vais me retrouver enfoui et encerclé dans un épouvantable maquis, dense, touffu, absolument inextricable, et d’autant plus pénible qu’il est truffé de ronces et autres épineux qui finissent par me clouer littéralement sur place. Je m’obstine. En vain ! Me voilà beau ! Soudain conscient de mon erreur, je tente de rebrousser chemin. Impossible, c’est du pareil au même, il ne reste aucune trace de mon passage derrière moi, évidemment. Impossible d’avancer, impossible de reculer… Petit moment de panique… Je ne vais quand même pas appeler les secours, de quoi aurais-je l’air ? Je respire un bon coup, bon, pas le choix, il faut A-VAN-CER !

Je passe sur toutes les émotions qui m’ont traversé dans ce chemin de croix : c’était horrible !  Bien pire en tout cas que le seul maquis que j’aie eu à traverser de ma vie, c’était en Corse pourtant, un véritable maquis pas piqué des vers, lorsque dans ma redescente du Cinto j’avais tenté un petit « raccourci » après être sorti de la trace. Là, dans l’inoffensif Pilat, j’ai mis plus d’une heure pour avancer, reculer, re-avancer, centimètre par centimètre, sur les quelques dizaines de mètres de ce putain de maquis bourré d’épineux jusqu’à la gueule. J’essayais à chaque seconde de trouver un passage un peu moins dense, moins effrayant, le plus souvent peine perdue... Mais parfois j’en trouvais un, par exemple un petit carré dense de fougères géantes (plus de 2m de haut !) dans lequel j’étais noyé, sans visibilité aucune, mais avec un peu moins d’épineux…

Ce qui m’a permis de tenir le coup, c’est que je savais qu’un peu plus bas, il y avait forcément le GR, c’est-à-dire la délivrance, la fin du cauchemar. Et j’y suis enfin arrivé à mon GR… vers 13h30 ! Epuisé, j’avise une souche et je m’y affale : mon pantalon est en lambeaux, bon pour la poubelle, par chance il me reste le short, à peu près intact, lui ! Quant à mes jambes, elles sont griffées de partout et piquetées de haut en bas d’une myriade de petites étoiles rouges… Pas grave, je m’en tire bien, finalement…

Le reste n’a plus beaucoup d’importance : je sors mes petites provisions du sac, un vrai festin pour le coup ! Et je reprends peu à peu mes esprits …. Puis, d’abord tenté de rebrousser chemin vu l’heure (je n’ai pas encore beaucoup avancé par rapport à mon point de départ !), je finis par me décider à faire quand même un bout de chemin supplémentaire sur le GR7, histoire de me changer les idées.  Si bien que, reparti rassasié et ragaillardi à 14h, je finis même par arriver comme une fleur au col de  la Croix du Planil (je n’y croyais plus) vers 15h40 !

Ensuite, bien sûr, pas question de revenir par la boucle (nettement plus longue et  de surcroit presque entièrement à découvrir) de la « haute vallée du Gier » que je m’étais concoctée. Je me réserve cette gourmandise pour un autre jour…Déjà très heureux d’être parvenu au terme prévu de ma rando, chose totalement inespérée après les événements du jour, je ne songe qu’à revenir sur mes pas par le même GR7, mais cette fois de bout en bout. Ce sera chose faite moins de deux heures plus tard, encore tout ébahi par la beauté des paysages que j’ai pu voir au passage

Une journée mémorable, mais qui demande un nouveau et rapide retour sur les lieux...


Croix de Paraqueue
le nouveau et l'ancien monde...
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Date Titre Auteur
18-09-2021 Splendeur du Pilat mais... Geoffroy Rémi

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