L'Aupillon en boucle par son versant Sud

Col de l'Âne

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 30-08-2013
  • 4h00
  • 1100 m

Rien ne laissait présager une course problématique : grand beau, bonne forme, super projet… Pour cette dernière journée bas-alpine en montagne, je m'étais en effet concocté un programme de rêve : montée à l’Aupillon depuis la vallée de l’Ubaye, traversée du sommet puis descente sur le versant opposé jusqu’au lac de Sainte-Marguerite, remontée vers le Col de l’Âne, re-descente dans le vallon du Rioclar et retour au point de départ par le chemin forestier.
Sauf que…
Tout avait très bien commencé, même les derniers 5 km en voiture avant le "parking", sacrée galère pourtant, enfin surtout pour ma voiture et un peu pour mes nerfs, mais bon, depuis le temps je me suis fait à ces pistes à trous, bosses et ornières dans les montagnes du coin.
À 8h pile, je démarrais. Un peu frais à plus de 2000m, normal et très agréable. RAS jusqu’au vallon de la Bonne Fontaine, où le berger a retenu ses 2 chiens, parfaitement obéissants, à mon approche. Son vaste troupeau paissait paisiblement là-haut au col de l’Âne, justement, avant d’en redescendre à bonne allure ("comme moi tout-à-l’heure, tiens!"). Plus haut, la découverte inattendue du "grand" lac de l’Aupillon quasi à sec m’a peiné : triste spectacle… Heureusement que j’ai aperçu ensuite, encore plus haut, en me retournant, le petit lac supérieur, tout pimpant dans sa cuvette ! C’est quand, arrivant au collet après la rude grimpette dans les caillasses, j’ai vu monter rapidement de là d’où je venais une immense vague de brouillard que j’ai commencé à m’inquiéter, un peu… Mais il en fallait plus pour m’empêcher de grimper sur l’arête sommitale, un petit plaisir en soi que la nebbia qui enveloppa le sommet peu avant que j’y accède ne parvint à gâcher que parce que je n’y voyais strictement plus rien, sauf mes pieds ! Pas la première fois, certes, mais tout de même !
Un peu inquiet quand même, je décide de ne pas faire la traversée prévue mais de redescendre illico par l’itinéraire de montée. De retour au collet, le brouillard y est si dense que je ne retrouve même pas le débouché de la vague trace que j’avais suivie pour y monter. Ben alors, c’est par où que je suis arrivé ? Je m’acharne, je ratisse, je commence à descendre dans la purée de poix, rien, j’explore, à droite, à gauche. Rien. Ni trace, ni cairn. J’essaye de me souvenir, mais je ne trouve aucun repère. Alors je descends à l’aveuglette, 30, 40m… Toujours rien, et la pente devient inquiétante... Bon, je remonte.
Mais je n’arrive pas à croire que là-dessous je ne retombe pas tôt ou tard sur un cairn, une trace ?! Têtu, je redescends. Carte et boussole à la main. Mais toujours rien, et à nouveau, ça devient scabreux, ça plonge dangereusement … Cette fois, je renonce définitivement, et je remonte à nouveau au collet.
Là, je réexamine la carte ; il faut que je trouve une autre voie. Je me dis que dans le pire des cas je pourrai toujours descendre côté Les Orres/Embrun, curieusement épargné par le brouillard (et y passer la nuit ?). Par chance le téléphone portable passe parfaitement. Mais une autre solution se fait jour : suivre la longue crête vers l’ouest, qui d'après ma carte au 1/50000e (je les ai soigneusement gardées...) parait praticable, et ce jusqu’au col de l’Âne, où je pourrai redescendre comme prévu initialement sur le versant sud. Au moins me dis-je je saurai toujours où je suis, et puis quoi de plus facile à suivre dans le brouillard en montagne qu’une ligne de crête ? Soulagé, je me lance… et découvre émerveillé que les points oranges continuent de baliser l’itinéraire de crête !!
Le reste sera encore long, mais beaucoup moins stressant. Au moment où j’arrive enfin au col de l’Âne, je vois le brouillard y monter et l’envahir (ah non !!!), mais par chance il se dissipera assez vite, le temps que je sorte enfin un sandwich de mon sac (à presque 16h!) et que je me l’enfile tout en commençant la descente...
Je me débrouille comme je peux pour accéder au vallon tout en bas (je passerai en fait rive gauche, pas vraiment prévu mais ça passe, cf. mon topo !), et là je mets encore un peu de temps pour identifier le fameux chemin forestier que je vois sur ma carte. Et évidemment je suis tellement content d’être enfin sorti d’affaire que je loupe le fameux embranchement et que je me retrouve bien trop bas sur la "fausse piste" (d’où la mise en garde sur mon topo !) et que je suis obligé de remonter jusqu’au carrefour. Mais cette fois sera la dernière, et mon arrivée à la voiture sera un grand moment de la journée… à 8h du soir !

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Vallon de la Bonne Fontaine
Lac (Flaque...) de l'Aupillon
Les caillasses sous le collet
Campanules
Lac supérieur de l'Aupillon
Couleurs dans la grisaille
Arête sommitale
Arrivée au sommet
Sur la crête de descente
Lac de Sainte Marguerite
Sur la crête en arrivant au Col de l'Âne
Dans la descente du Col de l'âne

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