Sortie : Mouflons, chamois et marmottes

Après bien des glissades et les chaussures toutes crottées, nous arrivons bientôt au Collet, juste au-dessus de la combe de Vallonbré. En général ce vallon abrite une faune particulièrement riche en espèces. Effectivement, juste en face de nous trois beaux spécimens de mouflons broutent tranquillement au soleil sur les pentes abruptes qui soutiennent le Charmant Som. Instants magiques de voir ces bestioles tranquilles, loin du bruit et de la fureur des hommes. Après une courte pause roborative, nous repartons sur le sentier devenu caillouteux, il traverse les dalles de calcaire si particulières puisque des voies d'escalade la sillonnent de bas en haut.

Cette partie pas très roulante nous fait monter le palpitant dans les tours. Trois chamois fins et racés détalent juste devant nous alors que nous sommes maintenant sur la prairie terminale, juste au-dessus des barres. Là encore nous sommes émerveillés par la beauté de ces bestioles qui, en hiver, ne doivent pas avoir la vie facile. Leur brusque fuite ne me permet pas de les saisir en photo. De toute manière sans zoom, inutile d'essayer de faire de la photographie animalière. C'est bête parce que trois mètres plus loin, c'est une grassouillette marmotte qui déboule juste sous mes pas. Décidément voila une journée placée sous le signe des bêtes à poils. Il ne nous reste plus qu'à remonter la prairie sèche comme un paillasson, mais aussi couverte de belles jonquilles en fleur, on se régale à chaque point de vue, le sentier en revanche est redevenu boueux et glissant.

Un énorme cumulus nous accueille au sommet, on n'y voit plus que dalle du côté de Saint Hugues mais vers le sud c'est tout dégagé, aussi ne tardons nous pas à étaler les parapentes, d'autant plus que la brise thermique est déjà puissante, on n'aura pas trop à courir. Inutile de bien étaler les voiles, les tourbillons du diable ne cessent de les retourner pendant que nous démêlons les suspentes. Quand Hélène est prête, on attend une accalmie pour ne pas se faire arracher du sol et dès que c'est bon, go vers le haut. Il est onze heures mais les ascendances sont déjà vigoureuses, monter au dessus du sommet n'est pas difficile. Je saute dans ma sellette et ne tarde pas à la rejoindre dans les airs. Comme Zaho de Sagazan, nous traversons les nuées, il fait toujours beau au-dessus des nuages !

La fin du vol est beaucoup plus tranquille après un détour du côté du bois du Grand Logis. On atterrit pile poil pour midi au son de l'angélus après un beau vol au-dessus des prairies désertées par les mouflons, les chamois et les marmottes. Ils ont dû trouver refuge dans les sous-bois rafraîchissants.