Salut !
Bon... ça fait un peu peur vos trucs... comme quoi, même les pilotes super expérimentés se font piéger. Du coup, j'hésite à en rajouter une couche en vous expliquant ce qui m'est arrivé hier au Parmelan. Avec Yohann, on est arrivés en haut vers 16h30, et la vue de quelques voiles parvenues jusque là en cross nous a persuadé que ça devait voler sans soucis. Pas de bol, le temps qu'on déplie, le vent forcit pas mal. Au bout de dix minutes, plus une voile à l'horizon. Pas grave, on se dit qu'on va plouffer, le vent est un peu fort mais pile dans l'axe du déco. Evidemment, vue la falaise dessous, première petite erreur d'appréciation : c'est loin d'être laminaire, ça turbule ! Quelques gonflages face voile nous mettent la puce à l'oreille : ça réagit bizarrement dans les caissons... Bon, je tente quand même le coup, je me retourne, je commence à décoller, pas de soucis. Sauf que la pente est très douce, du coup il faut que je relance un coup. La voile part à gauche, je me dis qu'elle va revenir dans l'axe en forçant un peu. A cet instant, j'aurais dû tout arrêter. Mais j'ai insisté, et compris un peu trop tard qu'un de mes trim s'était défait, ce qui expliquait ma tendance à ne pas aller doit. Quand je retouche le sol, trop tard : une rafale me rabat et me voilà en train de tournebouler dans l'herbe, avant de m'arrêter dans les rochers bien aiguisés du Parmelan (pour ceux qui connaissent les célèbres lapiaz du coin). Au passage, j'ai détruit mon portable soit disant incassable, j'ai arraché mon pantalon, j'ai une grosse douleur dans la cuisse et les quadriceps gauches, idem en moins fort côté droit, le coude bien touché également et pas mal de contusions ailleurs. Bref... on a ensuite tout replié tandis que les rafales forcissaient, et on a tenté une redescente à pied sur l'Anglettaz. Douleur trop importante pour moi, pas moyen de marcher, je n'arrive pas à poser correctement le pied, je pète un bâton à force de m'appuyer dessus... même si je me doute que tien n'est cassé, il subsiste un doute, et la crainte de rester en rade au milieu des Lapiaz l'emporte : on remonte au refuge. Et tout ça se termine par un tour d'hélico et trois heures aux urgences. Verdict, après radio : des contusions partout, mais rien de cassé. Ouf.
En attendant, grand merci aux personnes qui nous ont prêté le portable, et plus encore à l'hélico et aux sauveteurs, ainsi qu'aux urgentistes sympatiques. Première fois que ça m'arrive, pas pressé de recommencer, et je suis bon pour quelques remords sur le fait d'avoir fait déplacer l'hélico alors que je n'avais rien de cassé (j'aurais peut-être pu traîner ma carcasse tant bien que mal jusqu'à l'Anglettaz et y arriver avant la nuit).
Bon. Pas mal de leçons à tirer de tout ça, pour ma part. Concernant le matos (au moins la troisième fois que ce foutu trim me joue des tours). Et surtout concernant moi-même : analyse trop laxiste de la situation aérologique, maîtrise un peu hasardeuse de la voile et du gonflage, persistance à essayer de décoller malgré des avertissements francs. Bref, il y a des progrès à faire, et j'ai le temps d'y réfléchir vu que je suis cloué chez moi pour quelques jours ! :(
PS pour Bip-Bip, allez, refais-nous profiter de tes sorties sur Bivouak :wink: