Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le titre du topo, je n'ai pas pris de but au Genix... cependant il s'en est fallu de peu !
Mais d'abord il convient de monter au sommet dans un cadre bucolique et comme dirait Jean de Florette, c'est toute l'Antique Provence. Le sentier chemine à flanc, il est très bien tracé, et les quelques points dégagés permettent de voir l'augmentation progressive de l’altitude, les vastes champs vert foncé apparaissent de plus en plus étendus, ils ne sont pas encore grillés du soleil d'été. A l'embranchement à 1300... Alerte rouge... un coup de vent secoue les pins, ils sifflent comme pour annoncer un but en ma défaveur. Peu importe, on se promène alors à quoi bon déprimer, la balade est nouvelle, l'air embaume le thym et le romarin, les cigales chantent lascivement au soleil encore doux, poursuivons.
Au col de la Chau... nouvelle déception, c'est vent du nord... alors l'arête finale est parcourue en ruminant. Ce coup ci c'est le but assuré, ce vent de nord est bien trop fort - et surtout pas du tout prévu - , il fait vibrer les rares pins rabougris qui jalonnent la crête. En passant sur l'épaule finale, force est de constater que le décollage par vent de sud est magnifique. Hors de question aujourd'hui.
Au sommet le vent est encore nord, pas trop fort, mais beaucoup trop pour un décollage vent de travers sur cette pente exposé Est pas du tout raide. Après une petite pause au sommet, l'observation de la manche à air me redonne du baume au cœur, la brise mollit tout en infléchissant doucement sa direction... Nord-Est. De l'autre coté au dessus de Marignac, une dizaine de vautours tournent dans un thermique déjà puissant (il est 10h) ils montent trois cents mètres plus haut avant de disparaître vers d'autres horizons.
Ah comme j'aimerais voir partir un fusible... hélas il n'y a que moi... - et les charognards. Comme la bise est bien orientée pour faire du gonflage, j'étale sommairement la voile et commence une séance d'entrainement face voile. Le parapente fait office de girouette, il se cale dans le vent exactement à l'opposé du décollage sud d'où l'on est censé décoller... cependant pas de rafale, la brise est stable. Alors je finis par me retourner et Go, vers le plateau, si ça ne porte pas, j'irai me poser à la lisière de la forêt vers le nord. Finalement une main géante me cueille tout de suite et c'est très largement au dessus de la crête que je passe vent de cul. Y a des thermiques de partout. Les vautours sont au nuage, je file vers eux, mais pas trop vaillant... ce décollage pernicieux m'aura calmé... je leur laisse ce mégatomique ascenseur après quelques tours... direction l'attéro, la fin du vol est paisible.
Le but est marqué !
(les pins qui sifflaient à la montée, c'était déjà le thermique !!!!)