Le Chapeau par le versant nord est, depuis
le Bourg

Situation

Un cadran solaire dans la vallée de la Séveraisse, non loin du Chapeau
  • Altitude départ : 1167
  • Altitude sommet : 2372
  • Dénivelé : 1300
  • Temps de montée : 4h
  • Temps de descente : 15 mn de vol
  • Orientation : Nord-Est
  • Balisage : Un vieux jaune en bas et au dessus de 1500m plus rien.
  • Accès : Grenoble > Corps > à gauche 10 bornes plus loin dans la vallée du Valgaudemar > la Chapelle > 3 km plus loin parking du Bourg avant la rivière.


Proposé le Michel Pila

Trace GPS

  • Distance : 6.549 km
  • Dénivelé - : 1320 m
  • Dénivelé + : 0 m
  • Téléch. : 265 fois
  • Description: Itinéraire qui démarre du bourg plutôt que du Rif du Sap car de cette manière on est plus près de l'attéro...
Proposé par Michel Pila

Itinéraire accès

Du parking, ne pas entrer dans le bourg (c'est bourré d'interdits) mais prendre à gauche une piste qui mène à un grand champ, le traverser en légère descente et une fois au bout, longer 100m le lit de la rivière. Quand ça ne passe plus, escalader la rive et à 20 mètres au dessus, on retrouve le sentier qui longe la rivière. Ne pas le perdre car plus haut il traverse une barre rocheuse. Il y a même une vieille échelle. À 1500m on rejoint le chemin classique du Chapeau. Ce chemin, en bien meilleur état, vient du Rif du sap et monte paisiblement en lacets jusqu'à une cabane de berger située à 1750 m , puis partir en traversée ascendante à droite sur une croupe herbeuse. Grimper assez haut le long de cette épaule pour atteindre 2070m.

Là il faut partir dans une longue traversée descendante (on y perd 100 m de dénivelé) le chemin est très étroit par endroit et traverse des pentes raides, soyez vigilant. On abouti sur une vaste combe suspendue, le sentier quoique bien tracé est couvert de verdure. On passe sous le Pic de l'ours et le sommet du chapeau est atteint par un bout d'arête débonnaire.

Autre itinéraire par Navette


Itinéraire vol

Décollage : parfaite aire de décollage en Nord-Est. Le sommet est arrondi et il est possible d'étaler la voile vraiment au sommet. En cas de vent d'ouest laissez tomber le sommet et allez plutôt sur l'arête Est de l'Aiguille de Morges qui vient mourir ici, il y a un peu plus haut de belles pentes bien exposées. (idem en sud) Vol RAS, y a du gaz ! Attéro : en contrebas du Bourg, de champs bien plats mais jamais très grands (le seul potable est traversée par une ligne électrique disgracieuse)A2. Sinon à la Chapelle la vallée est plus large et pourvue d'immenses prairies.A1

Précautions

Vol autorisé toute l'année si vous atterrissez a la Chapelle, sinon l'autre attéro décrit est autorisé de Juillet à Octobre inclus

Difficultés

Ce topo n'est absolument pas redondant avec le Chapeau depuis Navette, puisqu'il passe par le versant opposé Balade dans le superbe vallon du Valgaudemar

Commentaires itinéraire

Sortie : Tuer le temps ou vivre l’instant ?

L’avantage de mal dormir c’est que le réveil devient un accessoire inutile, c’est à 4h du matin que j’émerge, et plus moyen de se rendormir. Alors plutôt que de ressasser des problèmes existentiels sans réponse, à 5h c’est le branle-bas de combat, direction La Chapelle en Valgaudemar, dans la profonde vallée de la Séveraisse qui pénètre au cœur même de l’âpre massif des Ecrins. J’arrive à pied d’œuvre au lever du jour. Un berger sympathique m’accompagne au début du sentier afin de me préserver des patous qui surveillent le troupeau endormi, ils sont sur le départ et attendent le camion de la transhumance, la fin de la saison est là.

Question temps ce n’est pas terrible, une couverture de nuages ☁️ recouvre entièrement la vallée telle une chape de plomb dans une ambiance plutôt glauque. Pourtant après une bonne heure de marche, me voilà soudain à percer ce brouillard humide pour brutalement me retrouver sous un soleil ☀️ éblouissant ! Ce changement de décor est proprement hallucinant ! Si la mort hantait les ombres de la vallée, la lumière éclatante communique au pèlerin d’un sentiment de pleine existence. Marcher dans un semblable décor devient un hymne à la vie, la joie de vivre remplit mes poumons et je me surprends même à rire aux éclats de me retrouver seul au milieu de ce paysage féerique. Comme une apparition mystérieuse, un magnifique spectre de Broken se dessine sur les brumes en contrebas.

Pourtant le suspens est encore entier... Cette mer de nuages que je domine maintenant est une barrière infranchissable avec un parapente, il s’agirait qu’elle se fragmente encore une fois pour me céder le passage. Mais peu importe, le sommet est un passage obligé, il est encore loin et le sentier bien incertain. Les rafales glaciales au débouché du brouillard s’estompent pour laisser planer maintenant une sérénité bienveillante. C’est au sommet que je me suis mis la rate au court-bouillon, en effet, la dissolution du brouillard est en cours ! Mais une couverture de haute altitude risque d’occulter les rayons solaires indispensables au changement d’état de l’eau en suspension plus bas, la marée blanche pourrait se refermer définitivement.

Dans ma précipitation, je n’étale pas la voile dans la bonne direction et foire lamentablement un décollage malgré les thermiques qui balayent le dôme herbu. Le palpitant est dans le rouge, il est temps de faire descendre la pression, alors tranquillement j’observe plus sérieusement les conditions avant de remettre la voile en place dans une nouvelle orientation. Le décollage est impeccable, il ne me reste plus qu’à me diriger vers le trou béant où se dessine maintenant le charmant village de La Chapelle en Valgaudemar, 1500 mètres sous mes pieds. C’est avec un plaisir consommé que j’atterris quelques minutes plus tard tout au fond de la vallée, hilare de cette réussite à laquelle je ne croyais plus.

L’atterrissage ayant eu lieu plus bas dans la vallée, il me faut remonter en stop. Je tente une nouvelle technique, elle consiste à ne pas plier la voile et la laisser ostensiblement traîner à mes pieds tout en levant le pouce benoîtement. Le succès est immédiat ! Un bus rempli de retraités en vadrouille s’arrête devant moi, la grosse porte s’ouvre dans un vrombissement électrique pendant que le chauffeur m’invite à monter avec tout mon bordel. Me voilà subitement la star du bus, au centre de tous les regards, assailli de questions diverses et variées auxquelles je m’applique à répondre le plus doctement possible. Plus loin je descends du bus sous les applaudissements nourris d’un public conquis à ma cause. 

 

C’est en passant devant un splendide cadran solaire que l’aphorisme suggérée au dessus du gnomon ne laisse plus planer aucun doute : il faut absolument vivre l’instant plutôt que de perdre son temps à le tuer.


Et soudain le brouillard se déchire
Spectre de Brocken
Gros plan flou sur le spectre
Au dessus de la mer de nuages le soleil brille sans partage
Vol impossible pour l'instant
Génial ! La mer se déchire
En l'air le spectre m'accompagne
Atterrissage réussi
Atterrissage à la chapelle
Pic de Turbat, Olan, Rouye encadrent le clocher
Magnifique église sous l'Olan
Un cadran solaire dans la vallée de la Séveraisse, non loin du Chapeau
  • Date : 06-10-2019
  • Dénivelé : 1300 m
  • Temps de vol : 20' m
  • Plafond max : 2400 m

Commentaires

François LANNES
08-10-2019 19:45:51

Effectivement, Michel, cela va plus vite en consultant les pages "parapente"...

Je me suis régalé à te lire, une fois de plus.

Et puis je constate que cette sortie, sur le Chapeau, est une pratique décénale en ce qui te concerne... !wink

Greg_
08-10-2019 07:17:39

Comme dirait les anglophones : you make my day !


Luc
06-10-2019 22:19:01

Hé merci pour tes jolis mots Michel ! 

Et quel spectre!!!! 

 Chapeau !!! smile



Autres sorties

Date Titre Auteur
08-09-2009

Pouvais pas laisser passer une journée pareille, aujourd'hui tout est...

Michel Pila
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