Itinéraire suivi : départ du Pont de l'Alpe, montée à l'Alpe du Lauzet puis au point 2209 en direction du col du Chardonnet. De là GR57 jusqu'au col de la Ponsonnière puis au lac des Cerces. Suite au col des Cerces, au col des Rochilles puis au collet de la Fourche d'où je redescends au lac des Cerces pour le bivouac.
Le lendemain : du lac, montée au col de la Ponsonnière puis au col des Béraudes, et descente au lac des Béraudes. remontée au col des Béraudes et retour par le col du Chardonnet puis l'Alpe du Lauzet.
En 2004 je randonnais exclusivement en itinérance avec un copain en profitant de week-ends prolongés, et j'avais acheté à cet effet le livre de JP Nicollet "circuits de randonnées dans les Ecrins". J'avais beaucoup hésité entre adapter le tour du plateau Emparis ou le tour des Cerces dont un paragraphe sur les emplacements de bivouac très sympas avait attiré mon attention "ce parcours est d'une telle sérénité avec ses lumières exceptionnelles que l'envie de faire un bivouac trotte dans la tête de tout randonneur ! Les sites ne manquent pas, l'eau y coule en abondance et le lever de soleil sur la pointe des Cerces est une splendeur".
Nous étions finalement partis sur le tour du plateau Emparis à l'approche routière plus courte, et le tour des Cerces avait été remis "pour une prochaine fois"...
8 ans après (et aucune balade dans les Cerces effectuée), je cherchais un bivouac dans le Dévoluy et, ne trouvant pas l'itinéraire adéquat, voilà que je lis sur Bivouak le récit de la rando de Greg... Ca fait tilt, voilà enfin le moment venu d'aller faire un tour là-bas.
Départ ce mardi, la route est longue et j'arrive au plan de l'Alpe à 9h, parking bien rempli avec des bus qui larguent des cargaisons de randonneurs...
Belle ambiance en effet : pointes rocheuses effilées, cours d'eau en abondance... mais tout ça quand même vraiment gâché par la fréquentation : je navigue en gros entre un groupe de 20 randonneurs devant et un de 50 derrière...
Arrivé au col de la Ponsonnière je fais ma pause déjeuner : jolie vue mais encore que de monde, il en vient de partout... Je regarde la carte mais ne trouve pas d'idée d'itinéraire qui permettrait d'être plus au calme. Comme souvent en fait, il faudrait connaître suffisamment le coin pour s'affranchir des sentiers marqués en rouge sur la carte IGN.
Je descends au lac des Cerces : foule là encore, plein de familles avec enfants qui font trempette, pêcheurs... J'ai encore du temps devant moi donc je continue dans l'idée de faire le tour de la pointe de la Fourche et du pic de la Ceinture, en passant par le col des Rochilles. Il y a effectivement diverses aiguilles qui sont dantesques (aiguille Noire, pic de l'Aigle) mais vraiment je reste contrarié de la fréquentation : décidément les préalpes sont vides en fait !
Au camp des Rochilles (étonnant : en ruines ; qu'est ce ?) ; ça fait tilt et plutôt que de suivre le sentier qui ramène au lac des Cerces et où je vois encore plein de monde s'engager, je m'évade dans un petit vallon désert qui mène au collet de la Fourche, avec une dénivelée raisonnable tout de même. Je suis tout de suite ravi d'être passé là, enfin l'impression d'être "en montagne". Au collet je furette un peu aux abords du pic de la Ceinture mais c'est vite d'un autre niveau que le mien (une sorte d'abri est creusé à côté du Collet ; étonnant). Je profite un peu de la vue et du calme avant de redescendre vers les lac des Cerces qui se vide d'un coup de la foule ; enfin la tranquilité.
Néanmoins je ne jouirai pas du site comme Greg, nous sommes 4 tentes à bivouaquer. La nuit est sans histoires, et pourtant j'attendais le renard chapardeur de pied ferme !
Une fois le lever de soleil saisi sur l'appareil photo, je fuis à nouveau car il est 7h et ça y est : la foule est de retour ! Un premier groupe d'une dizaine de personnes repart en même temps que moi et en montant au col de la Ponsonnière, je vois des dizaines de randonneurs en approche.
Du col je pars vers le lac des Béraudes qui semble un joli coin et cette fois je suis tranquille sur ce sentier (fort joli en plus, dominé par le pic remarquable de la Moulinière). Le passage du col des Béraudes est plus dur que le reste et j'avoue hésiter avant de redescendre jusqu'au lac mais la raison l'emporte : je ne reviendrai sans doute pas de si tôt et j'ai le temps...
Un petit tour donc au bord du lac et je remonte, avec la foule à nouveau.
Peu après le col des Béraudes une sente doit regagner le GR57 par lequel je suis monté mais je prends le bon sentier qui monte à flanc jusqu'au col du Chardonnet. Heureusement d'ailleurs : on passe à côté d'une entrée de galerie de mine, et du col on profite d'une vue superbe sur les pics enneigés des Ecrins.
Enfin je redescends alors que la chaleur devient écrasante ; et je rentre par la route fastidieuse Grenoble Briançon (peu après avoir franchi le col du Lautaret, je me suis retrouvé dans un train de train de voitures derrière un camping car qui faisait du 30 à l'heure, et des cyclistes nous ont dépassés tranquillement, comme les motos)...
Bref que retenir pour ma part : de beaux endroits en effet mais vraiment gâchés par la fréquentation ; à faire plutôt hors saison (et quel contraste avec le tour du Plateau Emparis du bouquin de JP Nicollet où pendant un jour entier nous n'avons croisé qu'une personne : un berger)...