Montlambert depuis l'atterrissage

La surprise du jour aura été de voir au lever du jour un ciel pas si maussade, Il n'en faut pas plus pour aller se dégourdir les jambes. Pour changer un peu, une petite montée dans les vignes sera l'objectif du jour. Le sentier est maintenant bien signalé. Passer au cœur des vignobles de Savoie ne saurait donner une illustration complète de région sans une petite visite dans l'une des nombreuses caves qui jalonnent le coteau. Je jette mon dévolu sur l'exploitation de Bruno Carle, j'y ferai donc un saut juste après le vol... si vol il y a!

En effet il y a déjà un peu de vent de sud et surtout de nombreux nuages qui trainent et s'accrochent dans les branches des arbres dénudés. Je ne connaissais pas ce sentier, il grimpe agréablement et passe à une espèce de petite dépression qui forme un replat sauvage et boisé sous le hameau de Montlambert. Les feuilles sont maintenant presque toutes tombées formant un épais et uniforme tapis jaune. La balade n'est pas très longue, cependant, la perspective de voir le temps évoluer défavorablement n'engage pas à poursuivre vers le Charvet. Bien modestement je me contenterai donc du vol de MontLambert. Il y a des lustres que je n'ai pas déplié une voile ici !

Le Totem est toujours là, les indiens l'ont même repeint récemment, la brise est faible et totalement inconstante, tantôt de face tantôt arrière. Je me prépare dans la solitude de la prairie brune, il y a de la place sur ce site pourtant très fréquenté d'habitude. Seul un VTTiste vient me tenir compagnie le temps de la préparation. Une fois dans la sellette le vent est franchement arrière, le cycliste suit son chemin, me laissant seul avec cette maudite brise. Cependant par deux fois déjà une bonne bouffe de face est passée, alors pourquoi pas une troisième? un peu de patience! Belledonne en face est bien blanche et il doit neiger sur les plus hauts sommets. Quelques minutes plus tard les nombreuses flammes se sont toutes misent à faséyer dans le bon sens. Envol facile pour un petit saut de puce qui aura duré moins longtemps que l'attente des conditions favorables.

Une fois en bas, et comme prévu, je passe faire une petite visite dans cette petite exploitation mignonne et paisible sur les flancs lumineux des bauges. L'accueil est carrément sympathique, le vigneron travaille avec un casque Monster Beats sur les oreilles, je lui demande quelle musique il écoute, en fait il écoute France Culture, c'est pas banal. Malgré mon refus catégorique initial à déguster quelques nectars que ce soit, finalement je cède peu de temps après à l'enthousiasme de l'agriculteur passionné par ses vignes. Le Gamay est léger comme une plume, la Rousette délicieusement fruité et aérée, la Mondeuse capiteuse et boisée et pour finir le rosé, dont la fermentation n'est pas finie, laisse en bouche un délicieux parfum de fraise tagada... finalement je repars avec 12 bouteilles !