C'était pas gagné ! (mais c'était sans compter sur Orionde la généreuse)
Au sommet règne un calme étrange. Sous ce ciel gris et sombre, les contrastes se sont évanouis, le paysage semble terne comme une vieille carte postale jaunie par le temps. La neige, tombée il y a quelques jours, ne couvre pas encore pleinement la montagne, tout au plus bouche-t' elle les interstices , les creux où le vent ne l'aura pas délogée, spectacle peu avenant. Pourtant, malgré la grisaille, je suis heureux, Pourquoi ? Parce que cette sérénité est propice au décollage !
En effet depuis hier tout les paramètres météo annoncent une présence gênante du vent pour le promeneur aérien que je suis. Même la carte des vents communiquée par Jérôme ne donne pas envie, d'ailleurs depuis le temps que je vois passer ces graphiques j'ai meublé la soirée à tenter d'obtenir les mêmes résultats sur le site météoblue, ce n'est pas tant que ce soit difficile, mais en face des nombreuses options paramétrables, on est un peu comme une poule devant un couteau. Finalement le site est assez bien foutu et au bout d'une heure mes requêtes graphiques sont enregistrées, prêtes à l'emploi.
Ce matin donc, découragé par les petites flèches grasses et perfides sur les massifs environnants, j'ai opté pour une balade terrestre tout autour d'Orionde. Une montée par le sud, sans doute pelé par le soleil et le vent, et à travers le col du Raffour, une descente ludique en ramasse par le versant nord déjà skié en poudreuse légère www.skitour.fr/sorties/orionde,16689.html#sortie.
Cependant par acquis de conscience, ce matin un dernier coup d’œil sur le nouveau bulletin météo de maitre Caplain (celui qui ne fait pas grève) bouleverse mes plans.... Pas de vent! Il faut prendre la voile, c'est une certitude, mais c'est bien la seule! Alors en avant.
Au départ, sous le col des mouilles tout est calme, si l'on excepte un concert de tronçonneuses qui couinent dans la forêt. cette cacophonie n'est pas sans rappeler ce tube : www.youtube.com/watch?v=DGf8cDsEdXY&feature=related . La balade est plaisante parmi les larges et nombreux sentiers qui maillent les bois, je suis maintenant en terrain connu, puisque c'est ma deuxième visite par ici. C'est au col, en haut de la forêt que j'ai repris espoir.... la sérénité perdure ! pourtant l'endroit est exposée aux vents les plus âpres. L'espoir d'une balade aérienne renait, du coup je mets le turbo pour profiter du calme ambiant. Évidemment cela ne va pas aussi vite que je ne le voudrais mais qu'importe, le plaisir d’être en montagne est suffisant.
Au sommet, la neige a gommé les aspérités du sol pourtant peu nombreuses sur cette pente faite pour l'envol. la voile s’étale facilement et les suspentes sont aisément démêlées. Passer de la terre au ciel est facile aujourd'hui, le vol est calme. Pourtant après une première partie tranquille, le GPS m'indique une vitesse de 60km/k ! C'est un peu rapide pour un parapente.... Orionde est elle protégée des vents ? sans doute, car ici, au dessus du col des Mouilles, ça pulse ! Mais heureusement, la brise est laminaire, il suffit d'attendre que cela se passe, face au vent, néanmoins, en matière de vol, vent est synonyme de danger aussi j'abrège un peu la deuxième partie et me pose non loin de chez Luc, où un paysan à judicieusement allumé un feu de broussaille me fournissant par la fumée une précieuse indication sur la teneur du vent au sol.
A l'attéro je passe boire un thé chez Lætitia et Francky, il ne reste plus qu'à remonter par ce non moins délicieux sentier sous le col.
En ce moment je redécouvre les Cantates de Bach par l'excellent Masaaki Suzuki (non pas les motos, mais bien le chef japonais) Y a du nouveau sous le soleil ! J'en veux pour preuve ce duo pour soprano et basse tiré de la cantate 131... Absolument prodigieux. Les Cantates restent pour moi le summum de l'art musical, et quand des japonais l'interprètent aussi bien , je ne peux croire qu'en l'universalité de la musique !