Pic du Mas de la Grave en boucle par le lac Lerié et retour par les crêtes

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Distance :
  • 21-08-2010
  • 12h
  • 1500 m
  • 30 km

En réalité, ça a duré 3 jours et demi !
J'étais parti pour une tentative de traversée depuis le Lac des Quirlies. Sauf que j'ai vite eu l'intuition que la météo du jour n'était pas celle annoncée jusque là.
Pas très envie de me retrouver seul au Lac des Quirlies avec du mauvais temps. D'autant que je ne connaissais pas l'endroit...

J'ai donc posé la voiture au Chazelet et j'ai opté pour un premier bivouac au Lac Lérie ou au Lac Noir.
Bon, le Lac Noir est nettement plus accueillant, mais je suis quand même arrivé là avec de gros nuages.
Petit tour du propriétaire sous l'oeil d'une marmotte grassouillette aux aguets mais pas très farouche. Je me décide pour un emplacement un tout petit peu au dessus du lac et avec vue sur la Meije... en espérant un festival au coucher de soleil. Raté, temps couvert. Et le lendemain pluie tenace. Je ne bouge pas plus que les autres qui sont autour du lac.

Une fois l'averse enfin terminée, je pars. Premier objectif, trouver de l'eau. Direction Refuge du Rif Tord en passant par le lac Cristallin... tellement cristallin qu'on ne voit même pas l'eau. Au bout du chemin... refuge fermé. Pas d'eau. Pas plus qu'à la maison des bergers ou au Chalet juste en dessous.
Direction Refuge du Fay. Sous la pluie que j'ai vue arrivée du fond du Rif Tord. Pluie persistante. Je décide de passer la nuit au refuge. Si demain la météo est toujours aussi capricieuse, le plus sage sera de rentrer sous la couette!

Mais ça a été une nuit de grande lessive. Matinée (très) fraîche mais ciel limpide. Direction le Pic du Mas de la Grave par le sentier balisé qui descend du refuge vers le carrefour du GR et du sentier du Cristallin. Je remonte N/E par une trace à peine visible le long du Rif Blanc (mais portée sur la carte), puis N/O tout droit vers le gros chalet sous le refuge du Rif Tord. Ensuite, longue remontée des méandres tranquille du Rif Tord. Sur ce chemin, marcher est presque une méditation. Pas régulier, ambiance sereine.
Je poursuis jusqu'aux ruine du Rachas et je me pose près du gros caïrn. Il y a de l'eau pas loin. Des sources proches. Il n'y aura pas de problème pour l'eau.

Je monte la tente, allège le sac, et je monte au Pic du Mas de la Grave pour voir comment ça se passe.
Après la belle pente herbeuse et ses edelweiss, on passe sans transition à un univers minéral et austère. Drôles de forme d'érosion dans des schistes rubéfiés éclairés de coussins d'Androsaces sans doute.
Passé l'antécime qui offre déjà un vaste panorama, une traversée tranquille amène à un petit col. Au delà, c'est jeu de piste entre les dalles de schiste. Pas vraiment

aérien, mais il faut parfois "y mettre les mains", et chercher le meilleur passage. Mais rien de vraiment difficile.
Une fois au sommet... panorama à 360°, mais bouché par des nuages, peut-être mieux demain ?
C'est pas le tout, mais je suis là pour essayer de comprendre comment se passe la suite. Le début de la descente de l'arête Nord a l'air un peu délicat mais faisable. Ce

que je vois du côté de la Recoude et de la Roche Courbe semble tout à fait tranquille, de même que le Col de l'Infernet. L'arête qui descend de la Grande Buffe semble

aussi débonnaire qu'elle paraît austère. Mais le sommet Nord des Pics de la Buffe d'en haut est noir et inquiétant. On verra demain.
Je redescends, trouve les sources à quelques minutes de la tente. Popote, et ... passage planant de 5... 10... 21 vautours en recherche de carcasse à décortiquer.
Repas et coucher de soleil en technicolor. Les vallées d'abord se fondent dans l'ombre. Rougoiement de la neige et des hautes parois... Les arêtes se dessinent entre l'ombre et la lumière. Fondu au gris. Sous la lune qui veille.
Nuit calme, relativement douce et matinée juste fraiche.

La lumière sur les pentes de l'Agnelé est belle. Je traîne pour profiter de ces instants un peu hors du temps. Je ne pars pas assez tôt pour être seul au sommet. Tant pis, de toutes façons la vue est réellement magnifique ce matin.
Panorama à 360° Grande Rousse et Meije, bien sûr, ainsi que les Aiguilles d'Arve et le Goléeon. Mais aussi le Grand Veymont et les 2 Soeurs, les Aiguilles de l'Argentière et le Puy Gris. Et puis Le Mont Blanc et les Jorasses, la Grande Casse et les glaciers de la Vanoise, la Cime Caron et Péclet Polset, et derrière le Lautaret, Le Viso et Le Grand Rochebrune. Tout ça sous l'oeil de quelques vautours qui passent lentement dans le ciel.

Reste à voir la suite. Le début de la descente du Pic ne pose pas de problème. Mais très vite ça devient extrêmement chaotique, un peu instable et assez aérien. Un conseil, il faut très vite descendre dans le pierrier côté Valfredène, voire le prendre en retournant au col entre le sommet et l'antécime. Traverser ensuite à la hauteur de la Basse Sud de la Recoude. A partir de là, arête tranquille voire même molle jusqu'à la Recoude et au Col de l'Infernet.

Ambiance noire, inquiétante sous l'oeil d'un cyclope minéral (Basse Nord de la Recoude). J'ai un dôme de roches claires (cote 2780) au dessus de moi, et je ne sais pas ce qu'il y a derrière. Je contourne pour voir.
Ne monter que ce qui est nécessaire. Ca m'amène au début du problème. La crête qui mène au Sommet Nord des Pics de la Buffe d'en Haut. Je vais passer une énergie dingue à tenter d'arriver en haut. Peine perdue, ça sert à rien. Pente très pentue de caillasse très instable. A mon avis, arrivé au niveau des roches blanches (dolomies ?), il faut partir en traversée pour rejoindre les bancs rocheux qui descendent sur le col (2851) après le sommet. Ensuite, eh bien la pause casse croûte s'impose !

J'ai sous les yeux un long ruban grisâtre qu'il me reste à suivre. Ca monte et ça descend tranquillement. Le plus incroyable ce sont les traces de moutons. Ils sont pas un peu couillons, non ? Y a vraiment rien à brouter là haut ! Et j'en vois une grosse dizaine sous le col de Martignare, versant Arve. Arrivé à la Petite Buffe, il me faut songer à la descente. Suivre les 2 ou 3 cairns en contrebas au bout du sommet (ça évite au mieux une pente de caillasse pénible) puis les pentes herbeuses en visant une cabane et un reposoir à proximité d'un col. Arrivé là, on voit des ravines (pente S/E) qu'il est facile d'éviter en suivant des drayes qui mènent à ce qui doit être une ancienne piste. Ca descend presque tranquillement jusqu'à une petite barre qu'elle contourne. Quand ça part trop vers l'Ouest, suivre un petit thalweg bien pentu qui descend droit vers deux maisons.

L'aventure est finie. Suivre la piste jusqu'au parking en traversant les beaux hameaux du Rivet et la Meije majestueuse en face. Il était temps que ça s'arrête. J'ai surtout mal au pied en fait.
Mais ça a été vraiment une belle journée.

Cela dit, mieux vaut éviter certains passages (arête N du Pic, Sommet Nord des Pics de la Buffe d'en Haut), et certainement chercher à rejoindre les chemins qui démarrent au fond du vallon de Martignare. Ca devrait éviter les pentes herbeuses un peu raide des Orliers.


Commentaires

ced
03-09-2010 16:25:08

Oui sympa ton petit récit vivant ; j'ai plein de bons souvenirs aussi dans ce coin là.

Luc
03-09-2010 14:08:45

Merci pour cette petite pause, et avec mon petit café et chocolat, un délice ;-) [img:b8f3477811]http://lh6.ggpht.com/_A2VsvXXs1Qw/TIASS_dSH9I/AAAAAAAABg0/VwxHnauLG9g/s640/IMG_9333.JPG[/img:b8f3477811]


6beryeti
03-09-2010 14:01:13

Je vous invite à partager quelques images sur un album Picasa : [url]http://picasaweb.google.fr/jl.pinardon/MasDeLaGraveAretes?feat=directlink[/url]



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