Pic de Douly Versant Sud depuis Ferrère

Attéro de Ferrère

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 28-07-2008
  • 3h00
  • 1000 m

J’avais déjà fait ce sommet il y a une dizaine d’années avec de belles turbulences par un vent de sud-est trop fort, j’en garde le souvenir de mon vol le plus turbulent ! Ce coup-ci la météo annonce du sud faible à modéré. Pas question de monter trop haut. Le pic de Douly mérite donc une nouvelle visite. Les sommets de la Barousse ne sont pas difficiles, ce sont des montagnes aux lignes douces et couvertes de forêts. De belles prairies sur les sommets autorisent des décollages faciles.

Je commence par me gourer de chemin au départ et me retrouve à batailler dans un sous bois raide. J’arrive à une vielle maison isolée dont le calme apparent n’est troublé que par les jappements nourris d’un chien de chasse. Une vieille mémé sort de la grange en robe de chambre, elle rappelle Toby au pied, manifestement je suis le bienvenu, comme j’ai la carte à la main, elle me remet dans le droit chemin, m’explique l’itinéraire et me met en garde contre les serpents venimeux, nombreux sur ces coteaux. Moi qui en ai horreur, c’est bien ma veine !

Immersion complète dans le passé entre les granges d'une époque révolue posées ici et là. Les chemins autrefois empierrés disparaissent aujourd’hui sous des tapis épais de feuilles mortes, la vie pastorale devait être riche et intense. Moi qui cherchais la solitude, je suis servi. Plus âme qui vive dans ces sentiers (sauf peut-être en période de chasse), j’arrive dans les prairies sommitales tandis que le vent commence à poindre par-dessus la cime des frênes noueux maintenant clairsemés. Les derniers mètres parcourus sur la crête arrondie me rassurent toutefois quant aux conditions.

Ce sommet est en bordure de plaine au nord. Malgré son altitude modeste, l’horizon est à l’infini vers le nord, tandis qu'en direction du sud, les hauts sommets pyrénéens apparaissent derrières des plans successifs d’alpages légèrement brumeux, magiques. Alors que je paresse, des cris me tirent me ma rêverie, une femme jure et gueule tant et plus dans le lointain, manifestement il se passe quelque chose de pas clair dans une bergerie, elle ne semble pas demander de l’aide mais en veut a la terre entière. Même dans les endroits les plus reculés la vie semble se dérouler, pas toujours dans la joie et la bonne humeur.

Cet intermède me trouble tellement que j’en oublie le vent qui commence à forcir, Ah non, pas encore un vol turbulent ! Alors je me prépare en vitesse et décolle comme une fleur dans une brise tout de même drôlement laminaire, signe d’une relative stabilité. En effet en l’air c’est bon même si la masse qui m’entoure me fait dériver vers le nord. Finalement le vol est calme et heureux.

J’atterris dans cette toute petite vallée verte et sauvage, celle de l’Ourse de Ferrère. J’adore ce coin, la Barousse est peut-être le massif dans lequel je me sens le mieux, cette solitude totale, ce calme des vallées, l’absence totale de touristes (sauf moi), tout concourt à une plénitude que je ne retrouve nulle part ailleurs.

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