Ce matin encore la météo nous sort prématurément du plumard, il s'agit une nouvelle fois de s'égayer dans une nature hospitalière. Compte tenu du vent du sud qui doit se lever, c'est un objectif somme toute modeste que nous nous fixons, Saint-Hilaire et sa cohorte de fidèles sera très bien pour la matinée. Comme le sentier du Pal de Fer permettant d'accéder au décollage par le bas est fermé suite aux éboulements du printemps qui ont également ravagé l'ancienne via ferrata, c'est par les rails du funiculaire que nous passerons. Vous noterez qu'il est interdit de suivre le câble depuis toujours mais cela n'a jamais empêché les sportifs en quête d'efforts violents de passer par là. En effet la pente d'abord débonnaire au départ de la gare inférieure n'en finit plus de se redresser jusqu'à atteindre l'inclinaison énorme de 95% au milieu du parcours. L'effort à fournir pour la progression est court mais colossal. Si jadis je réalisais l'exploit de trottiner tout du long en essayant de suivre Bruno, aujourd'hui, l'âge aidant, je me traîne lamentablement, aussi je propose à Hélène de bifurquer vers la moitié du parcours, à l'endroit où le sentier croise les rails par un petit tunnel.
Nous terminerons l'ascension tranquillement, à l'abri des chutes de pierres qui se produisent en aval de la bifurcation. Là-haut il n'y a pas grand monde, ce qui nous va très bien. Je vais néanmoins saluer un ancien collègue de boulot qui télétravaille, il est en réunion et j'en profite donc pour en saluer deux autres derrière leur écran. De retour au terrain d'envol, nous nous préparons succinctement pour prendre notre essor sans plus tarder. Je n'aurais peut-être pas dû sous-estimer la préparation car une fois en l'air je m'aperçois avec douleur que ma sellette string est mal enfilée... Elle n'est déjà pas très confortable en temps normal mais là c'est quasiment un supplice, et je vous passe les détails sur ma plus intime anatomie. Le vol qui s'annonçait grandiose a donc été grandement raccourci par une trajectoire qui évite soigneusement les thermiques plutôt que de les centrer, dans l'objectif urgent de me poser afin de mettre fin à mon calvaire, non vraiment le bondage, ça n'est pas fait pour moi !
Frustré par ce vol minute et devant l'éclatante luminosité du ciel, nous décidons d'adjoindre un troisième sport à notre sortie du jour, à la marche et au parapente va succéder la nage en eau vive. C'est donc au lac de la Terrasse que nous nous rendons pour y effectuer plusieurs traversées du plan d'eau. L'eau y est délicieuse et nous la partagerons avec plein de grenouilles et de petits poissons frétillants. Le temps est tellement beau que nous agrémenterons la séance de natation par un pique-nique pas si improvisé puisque nous avons à demeure dans la twingo le nécessaire de camping bidochonesque.
Le triathlon du jour nous a donné entière satisfaction, il serait intéressant de le proposer au comité olympique, nous y participerions volontiers, surtout si l'on conserve l'option pique-nique au soleil entre deux longueurs du plan d'eau.