Sortie : Souvenir d'une belle rencontre

Hameau du Chirat

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Distance :
  • 09-04-2021
  • 3h30
  • 440 m
  • 8 km

Données de l'itinéraire

  • Massif :
  • Cotation :
  • Topo :

Pour ma seconde mini-rando de reprise j’ai concocté cette petite boucle inédite autour de la Roche de la Rivoire. Ce promontoire, je l’avais déjà visité une fois en passant, mais je n’en ai pas gardé un souvenir marquant, au point de l’avoir quasiment oublié.

Comme la semaine dernière, je pars en début d’après-midi. Il est pile 15h à mon départ de Chirat. Je suis en terrain connu, mais par rapport à ma rando d’entrainement « Salvaris depuis Saint-Chamond-Izieux », en partie commune, ça fait déjà 300m de D+ et de D- de gagnés !

La météo a prédit un temps d’« éclaircies », frais mais sans pluie, ça me va. Comme d’hab je prends ma variante préférée du Grand Plâtre, où je ne rencontre jamais personne… sauf aujourd’hui où je croise un couple de vététistes un peu perdus sur la crête éponyme : « Péalussin c’est de quel côté, par ici ou par là ? ». Je les renseigne d’un ton assuré de vieux connaisseur du coin : « C’est bien par ici ! ». L’homme acquiesce, la femme doute. Je reste inflexible. Mais une fois qu’ils sont partis je me rends compte que Péalussin est accessible des deux côtés, par ici ET par là. Ben tant pis, z’avaient qu’à avoir une carte ou un GPS…

Arrivé sous le déco des parapentistes, je constate que la raide trace qui m’avait permis pendant des années de le rejoindre et de le remonter par son côté droit a maintenant totalement disparu. Et chaque fois que je passe ici je me souviens : lors de ma dernière redescente de ce déco (le 7 septembre 2019), alors que je bartassais péniblement dans les genêts et les ronces juste en-dessous pour rejoindre mon chemin, j’avais vu soudain à une bonne vingtaine de mètres à ma droite un tout jeune cerf qui me regardait. Nous étions à la même hauteur. Stupéfait je me suis aussitôt immobilisé et ai commencé à lui parler, doucement, calmement. La minute (ou bien plus?) qui a suivi fut inoubliable : ni lui ni moi n’avons bougé. Nous sommes restés figés, les yeux dans les yeux, comme hypnotisés l’un par l’autre. J’admirais tout en lui parlant ses petites cornes naissantes déjà ramifiées et ses formes si gracieuses. Ce n’est qu’au bout d’un temps qui m’a paru interminable, au moment où je me demandais ce que je pouvais bien lui raconter d’autre, qu’il a tourné la tête vers le haut, m’a re-regarde, puis a fait un quart de tour à gauche face à la pente. C’est alors qu’en quelques bonds il a disparu à mes yeux tout en poussant ce fameux cri disharmonieux, cette sorte d’aboiement qui va si mal à ces superbes animaux… Que pouvait-il bien signifier, ce cri ? Un adieu ? un signal de retour à la vie sauvage ? un appel à ses congénères ? Je ne le saurai jamais, mais je n’oublierai jamais cette rencontre magique.

Ensuite, bien sûr, je poursuis ma montée, toujours seul sur ces chemins que je connais par cœur. Mais à partir du carrefour du Muret, sur un itinéraire que j’ai peu fréquenté, il me faut redoubler d’attention pour ne pas manquer l’endroit de la Roche de la Rivoire. Un petit cairn à droite attire mon attention, mais mon alti marque 30m de plus que l’altitude attendue. Curieux, j’y vais quand même. Et j’ai bien fait d’insister car je découvre bientôt derrière le fouillis des fourrés et des arbustes un terre-plein assez bordélique avec au bout une grande dalle suspendue au-dessus du vide. Je ne me souviens pas d’un aussi vaste et superbe panorama !

En ayant pris plein les yeux je reviens vers le chemin d’accès et découvre ce faisant avec surprise à ma gauche, cerise sur le gâteau,  un très grand et beau cairn en forme de tour circulaire. Comblé, je reviens vers mon chemin, où je tombe sur un jeune couple qui le remonte. A ma demande, ils m’informent qu’ici ce n’est pas la « vraie » Roche de la Rivoire, qui se situe, elle, un peu plus bas. Me voilà rassuré ! Je la trouve en effet sans problème, au bout d’un sentier d’accès parfaitement tracé. C’est une corniche plus typée, encadrée par deux beaux éperons rocheux, mais la vue plongeante y est sensiblement la même qu’au-dessus. C’est sûrement celle que j’avais eue lors de ma précédente rando dans le coin, un peu oubliée aujourd’hui…Tout compte fait, j’ai bien fait de revenir, je trouve l’endroit beaucoup plus pittoresque et sauvage que dans mon souvenir.

Il me reste à revenir à Chirat, par un petit itinéraire inédit dont je fais mes délices pour parachever mon programme du jour. Carte et boussole ne sont pas de trop pour venir à bout de ce mini-labyrinthe que je me suis imposé pour le seul plaisir de la découverte. Si bien que j’arrive à Chirat peu avant 18h30. C’est-à-dire une demi-heure avant le couvre-feu : juste le temps nécessaire à mon retour chez moi à Sainté, pile poil à 19h. Je suis le roi du timing !

Creative Commons licence
Croix du Chirat
A la dalle de la Roche supérieure...
Grand cairn derrière la Roche supérieure
Eperon gauche de la Roche de la Rivoire...
Eperon droit de la Roche de la Rivoire...
Le lieu de la rencontre, en-dessous du déco
Roche de la Rivoire depuis la vallée du Ban

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