Le monde est immense, pour autant, il n'est pas absolument nécessaire de le parcourir dans le seul but de faire des découvertes, il suffit parfois d'aller à deux pas de chez soi. C'est ainsi que ce matin, nous partons encore une fois de la maison pour emprunter notre petit sentier qui monte droit dans la montagne du Mont Rachais, avec pour objectif de passer par un nouvel itinéraire qui démarre au dessus du Mont Jalla. Nous sommes souvent passés devant ce chemin en nous demandant bien où pouvait-il conduire? C'est un beau jour pour une nouvelle exploration ! Après quelques centaines de mètres, un panneau annonce la couleur : Danger éboulement ! Effectivement plus loin nous tombons sur un effondrement, impossible de poursuivre... Pas question pour nous de faire demi-tour. Alors nous nous enfonçons dans l’épaisse forêt en amont sans hélas trouver de solution. C'est revenant un peu en arrière et en aval que nous trouverons un semblant de chemin qui serpente entre les parois abruptes, il finit par rejoindre le sentier initial en dessous de l'éboulement. Nous poursuivons la descente quand soudain un véhicule tout-terrain se fait entendre... Vite on se planque, des fois que ce soient des flics à l’affût d'un innocent randonneur. Fausse alerte, c'est un chasseur fainéant qui est monté en 4X4 au mépris des difficultés et des interdictions. Comme il ne peut plus avancer, il finit par renoncer et disparaît vers la civilisation, nous laissant la voie libre.
Bientôt nous atteignons Lachal et ses sentiers que nous connaissons bien. Le kilomètre autorisé est déjà bien distendu, il est raisonnable de revenir vers la maison. Plus bas encore, à une intersection, un sentier inconnu part vers La Bastille, décidés à explorer tous les secrets de la montagne, nous bifurquons. Le chemin nous mène aux anciennes carrières des ciments Vicat. Les traces d'exploitation minière sont encore nombreuses, certes, il faut franchir deux clôtures équipées de panneaux d’interdiction, mais les Boussinades, on y aime. Alors par de petits contournements nous suivons les traces de rails et arrivons bientôt à ce qui devait être une autre station de téléphérique, probablement à l'usage du transport du calcaire vers la vallée. C'est ici, dans une solitude totale qui devait être une fourmilière il y a cent ans, que nous pique-niquerons, juste au dessus de Saint Martin le Vinoux et notamment de notre maison. Il n'est décidément pas possible de se lasser de ces balades à la découverte d'un monde perdu, celui de nos aïeux, ceux d'avant les deux guerres !