sortie : La cerise sur le gâteau

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Temps de vol :
  • Plafond max :
  • 07-01-2021
  • 2h
  • 700 m
  • 10' m
  • 609 m

Pour varier les plaisirs et devant le ciel qui s'annonce blanc, la décision collégiale est prise, nous irons voler à Troubat. C'est le site historique de l'école de parapente qui allait devenir plus tard Soaring. On y vole par vent de sud et, malgré les piètres performances des premières voiles, on arrivait à faire durer le plaisir dans des thermiques généreux. 

 

En partant, nous prenons un stoppeur masqué dont la marotte est la recherche d'épaves d'avions écrasés dans les montagnes des Pyrénées, activité pour le moins scabreuse mais pourquoi pas. Nous apprendrons ainsi que deux bombardiers allemands se sont écrasés pendant la dernière guerre sur le Mont Sacon, juste à côté de Troubat. Funeste présage pour nous qui allons y voler ! C'est à Thèbe que nous laissons la bagnole pour grimper au sommet en passant par les anciennes carrières abandonnées. Plus personne ne vole ici, aussi quelle n'est pas notre surprise de croiser à mi-pente une vieille dame qui installe une flamme et commence à étaler son parapente ! Malgré ses 70 berges bien sonnées, elle semble décidée à s'envoler sur ce terrain improvisé pas vraiment net. Il est vrai qu'ici en pleine face sud, la brise est montante favorablement. Elle nous annonce que cela ne décollera pas du sommet dont elle revient, en raison d'un constant vent de cul.

 

Comme la cime est pour nous plus importante que le vol, nous persévérons à vouloir atteindre le sommet, aussi laissons nous notre vétérante à ses préparatifs. Huit vautours attendent le thermique sagement alignés en rang d'oignon sur la crête. Ils prennent peur à notre approche et s'envolent lourdement sans prendre la moindre ascendance, ce n'est pas bon signe. Arrivés sur le décollage il faut reconnaître que l'ancienne, manifestement habituée au site, avait raison... Une légère brise arrière entretient la certitude d'un envol impossible.

 

Pourtant quand le ciel s'éclaircit, il arrive que la brise s'infléchisse pour devenir plus favorable, alors sans trop y croire, nous déployons nos voiles dans ce qui reste de neige pulvérulente et enfilons nos sellettes. Je ne sais pas si ma prière a été exaucée mais au bout de vingt bonnes minutes, la lumière est devenue plus intense, nos ombres ont commencé à se dessiner sur la neige et la flamme s'est orientée de manière moins défavorable. Oh pas de face mais plutôt de travers complet. Jean Pierre, mieux placé, propose de faire un gonflage sans trop y croire, juste pour voir la faisabilité.... Eh bien croyez moi si vous voulez mais la voile est montée tranquillement au dessus de lui, et ce qui devait être un essai s'est transformé en un magnifique décollage sans anicroche. L'ultralite montre une nouvelle fois son potentiel à décoller dans les faibles conditions. 

 

Hélène, qui a la même voile, s'engage dans son sillage et s'envole tout aussi facilement. Je reste là, seul avec mon paquebot si lent au décollage. Ne voulant pas me taper la descente à pied, je tente un gonflage qui, à l'instar de Jean Pierre, se transformera en un essor vers la vallée ! Pour ce qui est des thermiques, comme les vautours, nous n'en verrons pas la moindre manifestation. Toutefois ce décollage auquel on ne croyait plus suffit à notre joie et quelques minutes plus tard nous sommes tous les trois posés dans le champ privé de la vétérante qui nous a précédés d'une demi-heure. La joie que procure ce modeste vol n'est pas proportionnelle à sa durée ! Nous sommes heureux comme des gamins qui ont réussi un exploit. Redescendre par les airs quand tout semble perdu est toujours gratifiant, comme une cerise sur le gâteau.



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