Sortie : Des nuages trop envahissants...

Des nuages trop envahissants...

Données de la sortie

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  • Date :
  • Dénivelé :
  • Temps de vol :
  • Plafond max :
  • Participants :
  • 30-11-2020
  • 900 m
  • 15' m
  • 1900 m
  • Hélène

En débarquant au parking de la Conversaria, au dessus de Villard de Lans, c’est pour constater la montée inexorable de la mer de nuages. Si la marée basse a été favorable à Julien hier, la marée montante l’est beaucoup moins pour nous aujourd’hui. En effet le terrain d’atterrissage est à moitié noyé dans le brouillard. Mais il en faut plus pour briser l’inoxydable moral d’Hélène... Alors on commence la marche vers le Cornafion. Le chemin est tout à fait charmant, il grimpe paisiblement, laissant derrière nous les nuées glaciales de la vallée.

Là-haut c’est un temps calme et magnifique qui nous accueille. La vue est époustouflante sur les hauts sommets du Vercors, de la Chartreuse et du Jura. Pour les fonds de vallée, c’est raté on n’y voit que dalle avec cette mer de nuages immense. Un troisième parapentiste arrive, il est galvanisé pour décoller. Je lui objecte que l’atterrissage, que nous ne voyons pas depuis notre citadelle, n’est pas forcément dégagé. Alors, il nous laisse sa voile et court tout au bout du plateau en contrebas pour voir. C’est tout essoufflé qu’il remonte au bout d’un quart d’heure pour nous montrer une photo de l’atterrissage... On y distingue à peine le chemin qui le coupe en deux. Il commence sans plus attendre la préparation de la voile.

Conscient du caractère improbable de l’ouverture, je lui propose de redescendre moi-même au belvédère pour lui confirmer par téléphone la possibilité du vol, pendant qu’il termine sa préparation. Quand j’arrive au point de vue, il n’est plus question de visibilité, on n’y plus que dalle de la vallée. Heureusement qu’il n’a pas décollé !

Un plan B est alors envisagé, il y a plus au sud deux terrains possibles pour se poser dans la vallée seulement nous ne les connaissons pas. Comme hier, je propose à Hélène que nous décollions ensemble et que j’atterrisse en vitesse afin de montrer le chemin. Le troisième larron adhère au plan et se propose même de faire le fusible en décollant le premier, ça tombe bien il est prêt. Parfait. Cependant le décollage n’est pas si simple. Il y a une alternance entre les ascendances au sud et le vent météo au nord. Il faut absolument une personne en observateur derrière le décollage pour confirmer qu’il n’y ait pas de vent rabattant. Je me propose une nouvelle fois pour la vigie. Au moment opportun, je donne le Go et notre nouveau copain, Sylvain de son prénom, décolle impeccablement.

Le problème maintenant qu’il ne reste plus qu’Hélène et moi en haut, c’est que je ne peux pas être à la fois devant prêt au décollage et derrière pour confirmer que les conditions d’envol sont favorables. Si je la fais décoller, je n’aurai pas le temps de lui montrer le chemin en bas. Mais comme il y a Sylvain, c’est lui qui aura la lourde responsabilité de faire les signes adéquats pour communiquer les conditions sur le terrain que nous ne voyons pas. Alors nous préparons la voile d’Hélène, je me mets en poste derrière et quand tous les feux sont au vert, je donne le Go. Hélène démarre avec maestria !

C’est lors de ma préparation que j’ai pris peur. Pendant qu’Hélène enroule un magnifique thermique devant moi, je reçois un message de Sylvain qui me dit : « Surtout ne décollez pas, le terrain dans lequel je viens de me poser se couvre complètement de brouillard ! » Trop tard. De mon côté, le vent du nord est de plus en plus insistant, rendant mon décollage aléatoire... J’installe en vitesse une flamme plus en arrière, saute dans la sellette et m’envole précipitamment pour rejoindre Hélène dans le ciel. Elle se dirige d’ailleurs vers le dernier terrain accessible, loin, très loin dans la vallée... Celui-ci est totalement inconnu et entouré de gigantesques sapins. Impossible pour moi d’atterrir avant elle.

Finalement elle atterrira parfaitement et me montrera du sol la meilleure option d’approche selon notre signalétique gestuelle que nous avons mise au point. Je me pose donc comme une fleur à côté d’elle pendant que la mer de nuages monte inexorablement pour nous plonger définitivement dans un brouillard épais. On l’a échappé belle, c’était la dernière option possible !

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Des nuages trop envahissants...
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