sortie : Le joueur de cornemuse de Saint-Clair

Plan d'eau de Ronzey

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Participants :
  • 21-06-2020
  • 4h30
  • 275 m
  • Sylviane

Aujourd’hui, retour aux crêts et vallons bucoliques des Monts du Lyonnais, mais cette fois-ci pour une première découverte des environs d’Yzeron, plus proche de Lyon donc. La météo est impeccable, qui alterne en permanence franche chaleur au soleil avec fraicheur et petite brise dans les passages en sous-bois.

Une belle découverte en effet : de ce côté-ci les vues plongeantes sur la vallée du Rhône et l’agglomération lyonnaise, et plus lointaines vers le Pilat et les Alpes (mais celles-ci aujourd’hui noyées dans les brumes comme attendu) sont aussi fréquentes qu’extraordinaires, vu la faible altitude des points hauts.

Et une découverte mémorable, car même ici il est rare qu’une journée de marche en montagne ne réserve pas quelques excellentes surprises.

À commencer par le paisible et verdoyant plan d’eau de Ronzey, dont nous commençons par faire le tour. De nombreuses familles sont venues s’y déconfiner avec volupté sous les frondaisons au vu et au su des canards qui sillonnent le lac en tous sens. La traversée en descente du pittoresque bourg d’Yzeron ajoute une touche d’animation villageoise au tableau dominical.

Après la brève mais assez raide montée jusqu’au pied de la monumentale Madone du crêt éponyme, on va se restaurer (oui c’est déjà l’heure… on n’est pas partis bien tôt !) sur un des bancs de pierre posés tout autour du terre-plein sommital. Heureusement qu’il y en a plusieurs, vu que nous ne sommes pas vraiment seuls… Mais force est de constater que la vue sur les Alpes (depuis le socle de la Madone) évoquée dans la sortie d’Alain Bellon n’est plus qu’un souvenir : les arbres ont bien poussé depuis, et ils ont fait leur office ! Mais dès la clairière suivante, la vue panoramique est bien au rendez-vous… et nous la retrouverons à de multiples reprises dans la suite de notre circuit.

Et en particulier au sommet du crêt de Barmont : là c’est magnifique ! A défaut des Alpes aujourd’hui (on s’est promis de revenir en hiver !), on a sous nos yeux toute la chaîne du Pilat et l’immense vallée du Rhône depuis Lyon jusque très loin vers le Sud. Mêmes trois trialistes montés après nous vont s’arrêter là un moment (non sans avoir fait au préalable leurs habituelles cabrioles sous nos yeux consternés) : c’est dire !

C’est dans la descente vers la Croix de Pars que nous allons faire notre plus belle découverte du jour, et elle sera… musicale ! En effet, dès la descente du Barmont, nous entendons très distinctement une mélodie répétée mais variée, et dont la sonorité forte et un peu nasillarde ne laisse guère place au doute : c’est le son d’une cornemuse ! Elle provient sûrement du crêt d’en face, un crêt sans nom (curieusement, vu qu’il culmine quand même à 901m, soit plus haut que nos deux crêts du jour). On écarquille les yeux pour voir l’origine de cette mélopée insolite en ces lieux – en vain. On retourne alors comme prévu aux ruines de la chapelle St-Clair posée là au pied de notre crêt sans nom. Le musicien inconnu, lui, persiste et signe… On s’engage ensuite sur le bon chemin qui part vers le col de la Croix de Pars, lorsque soudain nous apercevons devant nous, en haut d’un grand pré en pente à droite de notre chemin, le musicien à la cornemuse : droit dans ses bottes, face au magnifique paysage de la vallée du Rhône, il joue à perdre haleine à l’adresse d’un auditoire d’une quinzaine de vaches qui broutent paisiblement en contrebas. Nous allons passer derrière lui et prendre plusieurs photos sans qu’il s’en aperçoive, tant il semble plongé dans l’exercice, au demeurant impeccable, de son art. Et peu à peu, au fur et à mesure de notre progression, nous allons l’entendre de plus en plus piano, puis pianissimo, avant de retrouver presque à regret le silence (très relatif au demeurant) de la nature.

Enfin, bel épilogue de notre rando du jour, c’est au carrefour du Thiollet que nous croisons pendant notre dernière halte au bord du chemin un couple de très sympathiques Lyonnais (paroles de Stéphanois, faut le faire !), avec lequel nous allons discuter très longuement et très agréablement. Ils nous apprennent en passant que c’est aujourd’hui la fête de la musique : eh ben voilà donc le pourquoi de la prestation de notre joueur de cornemuse ! Et nous voici en train de parler musique, entre autres, vu qu’il apparait que nous sommes trois à pratiquer un, voire plusieurs instruments en amateurs (et même, un temps, en semi-professionnel pour notre interlocuteur tromboniste). Mais l’heure tourne, et nous nous séparons enfin pour, en ce qui nous concerne, boucler notre boucle du jour. Et là nous aurons comme ultime gratification la vue d’un énorme et imposant hêtre multi-centenaire dans le merveilleux sous-bois qui nous ramène droit à notre lac de départ. Comme quoi, avec un peu de curiosité et d’attention, même une "petite" rando dans de "petites" montagnes peut apporter de belles découvertes et d'agréables surprises.


La madone au sommet de son crêt
Crêt de Barmont en vue
Ruines de la chapelle Saint-Clair
Vallée du Rhône depuis Barmont (fragment)
Le voilà !
De plus près...
Avec ses auditeurs
Panneau antédiluvien au carrefour du Tiollet
Le hêtre multicentenaire

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