Sortie : La plus belle voie

Le Couard versant NW (avec son immense ravin)

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 13-10-2018
  • 4h45
  • 980 m

Vu de la vallée de la Bléone (ou du Siron sur le versant d’en face), le fier rocher du Couard est sans conteste le plus beau, le plus esthétique sommet de Digne. Il me restait à le gravir par sa face Nord-Ouest, itinéraire confidentiel découvert récemment dans mes lectures et dont je n’ai cessé de rêver depuis…

Ce samedi matin, à l’occasion d’une petite semaine dignoise où je venais déjà de boucler sans encombre ma boucle perso de la Bigue au départ de Thoard, ça devrait le faire (ciel tout bleu, grand beau mais très frais). Petite inquiétude quand même : qu'est-ce que je vais bien pouvoir trouver sous cette raide et impressionnante falaise qu’il va bien falloir surmonter, d’une manière ou d’une autre ?

Parti à 8h15 de la retenue d’eau au-dessus d'Archail, je n’ai aucun mal à trouver le point de rupture d’avec l’itinéraire classique balisé qui file vers le Pas d’Archail. Au bout de la piste, le grand ravin qui déboule du pied de la falaise me tend les bras… impressionnant ! Je ne risque pas de m’y aventurer : grimper bien à l’ombre le long de son bord droit suffira à mon bonheur. C’est raide, c’est rude, c’est long… mais c’est tonique, varié et plaisant, même si je dois parfois m’arrêter un peu pour reprendre mon souffle (c’est que je n’ai plus 20 ans, ni même 60…). Vu les masses de terre remuées un peu partout, il doit y avoir pas mal de sangliers dans le coin !

Vers 9h45, me voici à découvert face au ravin : l’immense falaise est toute proche à gauche, et le ravin est devenu tout petit, il y a même une petite trace en face (voire d’autres plus bas – drailles ?). Mon alti marque 1705m, allez, je me lance.

Après la traversée du ravin (ici, un jeu d’enfant), ma trace se perd presque aussitôt : par où continuer ? Je me dis qu’en tirant progressivement à gauche en direction de la falaise, je ne peux pas me tromper. Au bout d’une montée certes moins raide, mais un peu aléatoire (je vais où, là ?) dans les herbes, les cailloux et les arbustes épars, j’arrive sous une bosse plus prononcée, je la remonte, et là miracle : juste en face, se dirigeant vers la paroi, la superbe croupe attendue, avec une toute petite trace au bout. Je me sens presque sauvé : et de fait, à partir de maintenant tout va marcher comme sur des roulettes. Les mélèzes à contourner par au-dessus puis, bientôt visible tout au bout, le point faible dans les rochers de la crête, y a plus qu’à ! Il est 10h35 (j’ai bien pris mon temps, vu tout ce qu’il y a à découvrir ici) quand je franchis sans peine les petits ressauts rocheux qui me mènent à la crête tant attendue.

Et là que vois-je auusitôt ? Un petit groupe de chamois qui ne s’attendaient visiblement pas à me voir émerger ici – j’ai juste le temps de 2 photos avant qu’ils ne déguerpissent, d’ailleurs sans s’affoler. Après cette belle récompense de mes efforts, me voici à nouveau en terrain connu (le final de l'itinéraire d’accès au Couard par la Barre des Dourbes). Les deux barres qui m’attendent ne m’impressionnent donc pas outre mesure. J’ai même d’abord envie de franchir la première en un autre endroit que celui qui est balisé ; mais j’ai un peu la flemme, et finalement je la redescends pour la passer là où c’est ultra facile (j’ai un peu honte mais bon…). Quant à la seconde, plus coriace, je n’insiste pas, le passage recommandé, sur le fil tout à gauche, est suffisamment ludique pour que je n’en sois pas lassé, et hop je m’y colle. Et là, juste au-dessus, deuxième récompense : tout près de moi, une brebis et son agnelet (doit pas être né depuis bien longtemps...), qui ne songe qu’à téter sa mère. Elle semble elle aussi surprise de me voir débouler ici, sans doute plus inquiète que ravie, mais elle ne s’éloignera que très lentement (l’agnelet n’apprécie pas trop que sa mère ne reste pas sur place, il a faim, lui !).

La suite est plus attendue. Mais j’admire quand même au passage le panorama, d’une netteté exceptionnelle, dont je bénéficie aujourd’hui sur la crête et au sommet (avec sa belle croix toute neuve, enfin !). Que de paysages divers en tous sens, de quoi y passer des heures ! Mais c’est pas le tout, on m’attend à Digne pour le déjeuner… Je reste quand même une bonne demi-heure là-haut, puis me précipite dans la descente 'normale', avec mon raccourci habituel vers le Pas d’Archail (où je suis tout fier de servir de guide à trois jeunes sympas qui hésitent sur l'objectif réalisable de leur rando du jour). Parti de là-haut à midi, j’arrive au parking du plan d’eau à 13h30. Digne n’est pas loin. Une matinée mémorable, parfaitement réussie, avec ces petits extras qui font tout le sel de ces escapades a priori faciles mais néanmoins revigorantes. A quand, et où, la prochaine ?

Creative Commons licence
Montée au bord du ravin
Traversée du ravin
La croupe sous la falaise
Sous le sommet du Couard
Accès à la crête (à droite)
Sortie sur la crête
Chamois
Vue sur le Cousson et Digne-les-Bains
1ère barre
2ème barre
frranchissement de la 2ème barre
petite famille monoparentale
Au sommet, devant le Cucuyon et la chaîne de la Blanche
Du sommet, la Barre des Dourbes

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