Sortie : Mission accomplie

Carrière de gypse

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 09-10-2018
  • 7h15
  • 1040 m

Chose promise, chose due : dès mon retour à Digne, j’attends le premier jour de beau temps (rare, par les temps qui courent) pour faire mon 2e essai de descente en boucle entre le sommet de la Bigue et Thoard – mon premier (ma sortie du 1.09.2018...) n’ayant pas du tout été concluant.

Va donc pour mon plan B à la descente. Mais d’abord, faut monter… Départ de Thoard sur le GR à 9h pile, il fait beau et très frais. Une fois passé le petit pensum de la route jusqu’à la Banette, je n’ai pas envie de refaire l’aller-retour à la chapelle. Mais par contre, comme j’ai du temps devant moi, j’irais bien explorer ledit "sentier de découverte" sur IGN (qui devrait me mener à une ancienne carrière de gypse ?). Trop impatient, j’oblique dès 1025m à droite sur un bon chemin : la direction était bonne, mais pas l'altitude, car il me mène à une impasse, un terre-plein sous un vaste éboulis, avec 2 cairns certes, mais sans débouché – réflexion faite, j’imagine qu’il devait mener autrefois jusqu’au pied de la fameuse carrière, devenue inaccessible aujourd’hui. Donc demi-tour ; retour au chemin balisé, où je trouve peu après, juste après la stèle à deux jeunes résistants fusillés ici, le panneau "La carrière". Cette fois pas de doute, je prends la petite sente qui grimpe à droite, mais bientôt elle bifurque dans les éboulis ; aucune indication, j’essaie à droite, échec et retour, puis à gauche, et là c’est bon : un nouveau panneau très complet m’envoie d’abord à un promontoire face à ladite carrière de gypse en contrebas, puis me ramène sur le "sentier du gypse" dans l’autre sens. Une petite merveille, parallèle au chemin classique en-dessous, mais tellement plus beau avec ses superbes vues sur la vallée.

Après le Pas du Lièvre, où les deux se rejoignent, je retrouve ma hêtraie préférée. Plus magique que jamais, avec ses jeux permanents d’ombres et de lumières, ses troncs tantôt fins ou multiples, tantôt énormes et torturés pour les plus vieux d'entre eux, et même, surprise du jour après le Col de la Croix, un troupeau de vaches et de petits veaux trottinant en file indienne devant moi sur le GR… À peine suis-je repéré, les voici qui se mettent à courir, je tente de les rattraper, mais je me fais distancer (un comble...) et me retrouve à nouveau tout seul dans ma hêtraie.

Bien évidemment, je vais rejoindre le sommet en quittant le GR à la fourche 1440 pour retrouver ma belle crête NW découverte la dernière fois. Et là je tombe pile poil sur mon cairn ! Il est passé 13h, j’ai bien pris mon temps… mais je décide de rejoindre le sommet au plus vite pour mon pique-nique du jour, tout en repérant au passage, sur la droite, les trois bosses boisées que je me suis choisies cette fois-ci pour commencer ma descente.

Arrivé au sommet à 13h45, j’en repars à 14h30 après avoir une fois de plus savouré l’incroyable tour d’horizon, d’une netteté stupéfiante après les bonnes pluies d’hier... Passée la facile épaule SW, le toboggan à trois bosses (quoique la première n'en soit pas vraiment une...) qui s’ensuit est un vrai régal. Et une fois au sommet de la Blache, je sors ma boussole et commence ma descente vers le N, légèrement NW. Et cette fois, au lieu du petit calvaire de la dernière fois, je m’amuse comme un gamin. Le jeu consiste à trouver à chaque pas le passage le plus facile (ou le moins difficile), tout en maintenant le cap dans la bonne direction. Malgré les branches en travers, malgré la raideur d’un éboulis, malgré des buissons parfois trop compacts. Le terrain varie sans cesse… Et quand arrive plus bas un bosquet de hêtres, c’est le bonheur… comme quand j’aperçois soudain, par un trou de verdure, tout en bas, un bout de piste ! Quand enfin la pente s’adoucit, que le terrain s’aplanit, je me dis que voici la fin des difficultés, comme on dit. Eh bien, grave erreur, c’est le pire qui m’attend : le pire, c’est-à-dire une vaste et très dense forêt de genêts d'au moins 2 m de haut, entrelacés d’horribles ronces. Alors même que le terrain est tout plat, que la piste salvatrice est proche, je n'avance plus qu'à grand peine, et même je m’étale de tout mon long dans ce petit enfer inattendu, et j’ai un mal de chien à me relever avec ces fichues ronces de partout ! Mais bon tout a une fin, et me voici enfin, griffé de partout, sur la piste salvatrice ! Et bon, maintenant ça va rouler tout seul jusqu’à Thoard, avec juste une dernière petite émotion, quand je dois croiser, sur cette même piste, un gros troupeau de moutons avec pas moins de 7 chiens, dont 4 patous ! Mais non, à part le premier patou qui aboie et grogne même un peu à mon approche, mais sans s’énerver vraiment, tout se passe pour le mieux, les trois autres se contentent de me renifler. D’ailleurs le berger est là, et on cause un peu (il ne semble pas trop craindre les loups, pourtant il y en a pas loin d’après ce qu’on m’a dit, mais je vois une immense bergerie toute proche, ça doit aider). Puis enfin, j'arrive à Thoard, il est 17h30 : mission accomplie, repos ! Cela dit, j'aurai quand même ramené un petit souvenir (involontaire) de mon épopée dans les genêts : une belle tique !

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Dans la hêtraie
Dans la hêtraie
Boussole tissée
Du monde dans ma hêtraie
Epaule, croupe (Guéride), Colerette et Blache
Le PR vire à gauche, la suite (épaule, 1580m) est droit devant
Vue arrière depuis le sommet de la Blache
Gros hêtre et éboulis dans la descente sous la Blache
Piste en vue tout en bas, sous Pié Gros
Vue arrière depuis la piste

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Date Titre Auteur
01-09-2018 Heurs et malheurs Avatar de anonymous Geoffroy Rémi

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