Grande Lauzière depuis le Recoin de Chamrousse

Scène de chasse

Données de la sortie

  • Date :
  • Dénivelé :
  • Participants :
  • 10-10-2018
  • 1400 m
  • Cyrille

Données de l'itinéraire

  • Massif :
  • Cotation :
  • Topo :

Cela faisait quelques balades où je rentrais bredouille d’observations animalières. Cela commençait à devenir frustrant et il fallait renverser la tendance. Je décidais de miser le tout pour le tout sur la Grande Lauzière. Mais c’est comme connaître les numéros gagnants à l’avance :  c’est un peu de la triche.

Tout n’avait pas si bien commencé. D’abord, à part une banane, une pomme, quelques radis et une poignée de fruits secs, je n’avais rien pris d’autre à manger, comptant sur la boulangerie de Chamrousse. Fermée ! Cela ne suffit pas à dissiper la bonne humeur. Malgré le vent plus fort et  froid que prévu, on s’engage vaillamment vers les Lacs Robert où on peut enfin gouter de façon fugace au soleil. On ne s’attarde pas, la route est longue jusque là-haut et le chemin du retour le sera tout autant, avec ces montées et descentes qui s’enchaînent. On bascule donc sous le verrou des lacs pour rapidement reprendre de l’altitude en passant par l’Echaillon, en direction du Lac David.

On arrive plus très loin de la bifurcation vers le Col de la Petite Vaudaine et toujours pas l’ombre d’une bête. Jusqu’ à ce que l’on tombe sur 3 chasseurs, allongés par terre, le nez sur leur fusil. Je ne peux retenir un « bonjour » sonore. En face, des chamois détalent, je me prends un regard austère d’un des chasseurs. On n’a pas fait dix mètres que la déflagration déchire le silence et nos oreilles par la même occasion. En face, c’est la débandade, ça court de partout. Le cœur un peu serré, en espérant que le chasseur ait raté son coup, j’observe ces magnifiques animaux traverser la pente à coup de grands bonds puissants et gracieux. Quelle drôle d’idée que de vouloir les tuer…

On continue notre chemin dans la flamboyance des landes à myrtilles, foulant les premières neiges de la saison tombées la semaine passée. Le vallon reculé de Jasse Bralard est alors atteint et on peut sentir à nouveau le soleil nous réchauffer. On passe les deux raidillons et le col de la Grande Vaudaine est en vue. Se découpant sur le ciel, à contre jour, deux magnifiques bouquetins mâles prennent la pose. On les observe un moment et mon compagnon du jour remarque des petits points sur le névé qui descend du Pic de Mirebel. Un coup de zoom et pas de doute possible : ce sont des chamois, un groupe de trois. Aujourd’hui on est en veine, il était temps que la chance tourne !

Et la chance va tourner toute la journée. Encore d’autres bouquetins, le troupeau habituel d’étagnes et de leur petits sur les pentes sud de la Grande Lauzière puis plus inhabituel, une harde de bouquetins mâles sur l’arête menant au Pic du Grand Doménon, puis un troupeau mixte de mouflons et de chamois sur le replat herbeux au pied de l’arête Sud de Tête Noire,  trois au quatre vautours remontant la crête sud de la Grande Lauzière, et  enfin quelques mouflons sous la Pointe Est de Jasse Bralard. Ouf ! On a également vu un grand corbeau jouant avec le vent  soufflant en rafale, en vol stationnaire trois mètres à l’aplomb du sommet pendant une bonne dizaine de seconde, nous croassant dessus comme si il voulait deviser avec nous.

Une sortie plus que réussie malgré une météo plus capricieuse que prévue avec les couleurs sublimes de l’automne en prime !

D'autres photos ici.


Bouquetins au Col de la Grande Vaudaine.
Chamois sous le Pic de Mirebel
Grande Lauzière
Vautour
Bouquetins sur fond de Grandes Rousses

© 2024 bivouak.net, ainsi que tous ses membres, ne sauraient être tenus responsables en cas d'incident. Sachez faire preuve de discernement et de prudence en toutes circonstances. Soyez responsables...

Identification

Social Media