sortie : Heurs et malheurs

Rocher et chapelle Ste Madeleine, Thoard, crête de Vaumuse

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 01-09-2018
  • 8h30 !
  • 1230 m

Pour cause de timing serré et aussi de forme physique convalescente, je choisis cette fois pour mon retour à Digne, pour changer du Cousson, cet autre modeste sommet tout aussi proche qu’est la Bigue, mais par son versant ouest que je ne connais pas encore.

 C’est toujours un plaisir de revenir à Thoard, et me voici donc ce matin frais et ensoleillé sur l’itinéraire de la GTPA, avec l’intention d’aller aussi faire un tour sur la crête nord-ouest, jamais faite non plus et qui m’intrigue, et peut-être même, qui sait, de redescendre du sommet par une boucle improbable de mon invention concoctée la veille sur ma carte IGN, hors de toute trace…

 De la chapelle Ste Madeleine jusqu’à l’apparition de la crête convoitée au-dessus de moi, c’est le nirvana de l’immersion paisible et lumineuse dans la hêtraie, avec ça et là d’éblouissantes percées vers les lointains, avec ces nombreux sommets si familiers dont je ne me lasserai jamais - chacun m’évoque des souvenirs précis chargés d’émotions qui parfois me bouleversent. Une fois sous la crête, plusieurs accès probables se présentent, plusieurs fois j’hésite, tant et si bien que je décide finalement de poursuivre jusqu’au bout par la voie 'normale' de la GTPA, que je découvre donc jusqu’à la jonction avec l’itinéraire familier de montée depuis Digne (je verrai une fois au sommet).

 Et parvenu au sommet, bien connu mais pas exaltant en soi avec son gros pylône métallique, je repère aussitôt le départ de la petite trace qui m’engage sur la crête nord-ouest. Quelle superbe découverte, quels beaux mélèzes, quels panoramas splendides – je reste fasciné en particulier par cette 'mystérieuse' vallée des Duyes et toutes ces montagnes inconnues côté ouest, y compris au loin par-delà la vallée de la Durance masquée par la longue crête de Vaumuse. La crête nord-ouest est très variée, assez sinueuse, un vaste pâturage s’y est installé, la trace disparait ici ou là mais on ne peut pas se tromper. Cela dit, je suis venu ici pour trouver l’aboutissement de la trace d’accès par le versant Est, qui sur la carte IGN (où elle figure en pointillés) est sensée y déboucher vers 1530m. Mais je ne le trouve pas, et fais demi-tour vers 1480m... Mon acharnement finit toutefois par payer, et je découvre enfin une large trace mais qui commence 20m sous la crête, et est invisible d’en haut, cachée par les buissons. Mais est-ce bien la bonne ? Il ne me reste plus qu’à la suivre en descente, bien décidé que je suis à continuer jusqu’à la jonction espérée avec le GR de montée. Bingo : malgré quelques brèves intermittences de la trace, je rejoins enfin mon GR de tout à l’heure, mon alti marque alors 1440m. Tout content d’avoir trouvé, je m’assieds sur un tronc à l’endroit précis de la fourche et vu l’heure, décide de pique-niquer là, tranquille face à ma crête… Cela fait je remonte sur la crête (1535m), puis de là au sommet par l’itinéraire que je viens de découvrir (et hop, + 215m de dénivelé !).

 Mais la Grande Aventure reste à venir : ma voie perso de descente ! Disons tout de suite qu’il n’y a pas de quoi pavoiser, car si j’ai bien fini par arriver à bon port et à boucler ma boucle, ce fut au prix d’une sorte de chemin de croix. Certes, une fois descendu du sommet par la facile épaule sud-ouest, je cale ma boussole sur l’ouest et je me lance… dans ce qui va s’avérer être une galère pas possible : près de 400m de dénivelée négative plus ou moins en dévers sur les pentes excessivement raides d’un sous-bois dense et encombré, sans le moindre repère, où je dois en permanence soit m’accrocher aux branches, soit dévaler des langues d’éboulis parfois assis sur mes talons… Lorsque, tout épuisé, je peux enfin suivre tranquillement le lit d’un ruisselet très encaissé mais peu pentu, je crois être arrivé à la fin de mes épreuves,. Mais ce que je craignais va se produire  : il a fallu que ce filet d'eau s’essaie à une cascade au sommet d’une barre rocheuse, évidemment infranchissable pour moi ! Je grimpe donc sur la très raide pente en rive droite… à l’issue improbable, donc je redescends prudemment et j’essaie la rive gauche, tout aussi raide. Et là, miracle, je vois de l’autre côté, tout en bas en contrebas de la crête à laquelle je viens d'accéder… une piste, une vraie ! Sans hésiter je me lance, et moyennant quelques petites acrobaties dans la descente du rocher je la rejoins sans trop de mal. Le reste – suivre les bons lacets de la piste puis le petit raccourci qui m’a ramené sur le début du GTPA au-dessus de Thoard – ne sera plus qu’un jeu d’enfant. Bref, à ne pas faire et surtout à ne pas recommander ! Mais j’ai déjà un plan B, plus malin je pense, concocté dès le lendemain matin sur ma carte, et que je compte bien essayer dès mon prochain retour à Digne... à suivre donc.


Thoard, Vaumuse, Montagne de la Baume depuis la descente de la crête
Crête NW
Dans le rétro, sommet de la Bigue au bout de la crête
LA fourche !
Début de la remontée sur la crête
Fin de la trace 20m sous la crête
La reine du jour
Vue arrière sur le point de jonction avec la crête (cairn)
De retour au sommet, vue sur le Cheval Blanc et le Pic de Couard
sur l'épaule, en début de descente
Cool sur la piste de retour à Thoard

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Date Titre Auteur
09-10-2018 Mission accomplie Geoffroy Rémi

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