Sortie : De retour au Bar

Un mort dans la tourbière

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 25-05-2018
  • 4h
  • 200 m

Moins d’une semaine après ma découverte du Mont Bar, une journée se libère, avec en plus une prévision météo favorable (pas d’orages annoncés - rare par les temps qui courent). Petite hésitation, et finalement, va pour le retour programmé à ma tourbière préférée.

Le ciel est magnifique à mon arrivée à Allègre vers 10h30. Mais cette fois-ci (sait-on jamais), je me gare près du collège et pars aussitôt à l’assaut du Bar. Un quart d’heure après me voici au col 1155, et je pars sans hésiter pour un nouveau tour de ma tourbière magique, mais cette fois dans l’autre sens (antihoraire donc) pour changer un peu. Et le charme opère à nouveau, la surprise de la découverte en moins. Il n’empêche que je découvre des choses qui m’avaient échappé la dernière fois, comme ces vieux troncs d’arbres troués de partout (un coup des pics noirs ?), ou ces multiples petites fleurs blanches au bord de la tourbière, et que je finis par identifier (merci la petite martre !) comme étant des aspérules odorantes. J’examine aussi avec plus d’attention l’ancien drain, encore bien visible malgré les troncs et branches mortes qui l’encombrent.

De retour au col, je zappe l’aller-retour à la tour-cheminée (une fois suffit…) et choisis pour mon retour de prendre le chemin non balisé qui part à l’horizontale vers l’ouest. Je me rends compte assez rapidement qu’il va tourner autour du cratère lui aussi, mais au-dessus du chemin du tour de la tourbière, que je distingue ça et là entre les arbres. Et c’est à ce moment-là que j’aperçois, en contrebas justement, dans le bois à ma gauche, une personne avec une petite chienne et un panier et qui cueille assidûment… je ne sais quoi ! Intrigué, je descends vers elle, et je l’interroge. Cette charmante personne (ma seule rencontre du jour) m’apprend qu’elle est venue ici pour cueillir… eh bien des aspérules odorantes, ces fleurs qui ne poussent m’apprend-elle que dans des endroits humides et sous des hêtres. Et pour quoi faire ? Des infusions ? Certes, mais surtout une délicieuse liqueur apéritive pour la fête de son village fin juin. Elle n’est pas d’Allègre mais revient chaque année au printemps, comme en pèlerinage dans cet endroit qu’elle adore et qui est pour elle comme un coin de paradis. Ce n’est pas moi qui vais la contredire !

La sente finale va me ramener jusqu’à la passerelle en bois, où je poursuis sans hésiter ma descente sur le GR à droite. Et je vais le suivre jusqu’au carrefour 964, où la curiosité me pousse à aller jusqu’à un château (?) que j’avais repéré de plus haut, et qui me semblait correspondre sur ma carte au lieu-dit "Courbière". Et en effet je découvre un très beau "petit" château médiéval au milieu de la verdure, que je m’apprête à prendre en photo, mais… plus d’iphone (un 4S qui remplace provisoirement mon Nikkon qui a rendu l’âme…) ! Un peu paniqué je reviens en arrière… et remonte sur mon GR, jusqu’à un croisement avec un superbe banc en bois d’où on a une très belle vue, et où je m’étais arrêté pour me changer. Et en effet je le retrouve posé là (ouf). Et comme il est midi et quart, je me rassois sur mon trône ensoleillé pour un pique-nique royal, avec vue directe sur le fameux château, et plus lointaine sur le Mézenc et la ligne des sucs.

La suite sera un peu moins sereine. Mais d’abord, je retourne à mon château de Courbière, qui m'apparait comme un véritable petit joyau - mais je n'en saurai plus qu'à mon retour chez moi. Puis je reviens au carrefour 964. Et là, enhardi par cette découverte inattendue, je tente un autre aller-retour, plus long, cette fois plein Nord, direction le "Moulin de Courbière" que j'ai aussi repéré sur ma carte. Que vais-je y trouver ?  Eh bien, rien du tout, juste une ruine et une bâtisse sans intérêt. Donc ce coup-ci c'est raté, tant pis pour moi, on ne gagne pas à tous les coups...

Cette fois c’est parti pour le grand (demi-)tour inférieur Est du Mont Bar, qui va me ramener à Allègre. Mais bientôt j’entends à nouveau gronder le tonnerre ! Ah non, ça va pas recommencer comme il y a 6 jours ?! J’allonge le pas, dans ce sous-bois agréable dont je ne profite plus vraiment. Quand j’en sors vers 1025m, en vue d'Allègre, les gouttes commencent à tomber, et cette fois je sors aussitôt ma cape de pluie aussi ultra-légère que rudimentaire. Evidemment je m’emmêle les pinceaux pour l’enfiler, je m’énerve, un vrai gag, et quand j’y arrive enfin je suis déjà un peu trempé. Mais bon. J’arrive au collège d'Allègre vers 14h45 et je me jette dans ma voiture, juste au moment où une pluie diluvienne, suivie d'une violente tempête de grêle s’abattent sur le village. Ce cinéma va durer une bonne demi-heure. Quand ça s’arrête enfin, je ressors de ma bagnole et je remonte à pied dans le village, vu qu’il est encore tôt. Je vais y flâner un bon moment, entre vestiges médiévaux superbes et nombreuses boutiques et magasins fermés, abandonnés – splendeur et tristesse... Puis je rentre chez moi, bien heureux quand même de cette seconde sortie où passé et présent se sont entremêlés en permanence, que ce soit sur les hauteurs de la montagne ou sur celles de cet attachant village perché.

Creative Commons licence
Mont Bar et Allègre
trou de lumière
derrière le rideau d arbres
la passerelle sur le fossé de drainage
la hêtraie aux aspérules odorantes
château de Courbière
le donjon carré du château
muret de petites bombes volcaniques

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