On prend les mêmes et on recommence, puisque Montlambert est le seul lieu à l'abri du vent c'est encore ici que nous venons traîner les voiles. Sur le sentier qui monte au décollage nous croiserons bien des chasseurs. C'est avec le plus ancien que nous taillons le bout de gras, malgré sa vue et son ouïe qui baissent, il bat encore la campagne avec son fusil. C'est quand Jacques lui demandé l'usage du triple canon au bout de son flingue que nous avons pris un gros risque... Très fier de son outil de chasse, le brave homme se fait un devoir de nous faire une démonstration du maniement de sa carabine, non sans nous avoir montré les trois chambres garnies de trois bastos et de la gâchette ultra sensible.... Je me suis dit, là Michel on n'est pas loin de l'accident de chasse, surtout avec ces munitions taillées contre la charge de pachydermes.
Heureusement le coup n'est pas parti, nous avons repris la marche à pas forcés jusqu'à ce qu'un repli de relief nous mette en sécurité du vieillard cacochyme. Pour peu que ce dernier ait également alzheimer, il suffirait qu'il ait oublié notre rencontre et qu'il nous prenne pour des sangliers pour qu'il nous tire soudainement comme des lapins.
Au décollage les conditions ne sont pas parfaites même si elles sont un peu moins mauvaises qu'hier, les voiles sont donc rapidement mises en place et c'est à ce moment que je remarque une ficelle cassée... Me voila à quatre pattes dans la neige à rabouter grossièrement les ficelles avec mes doigts gourds... ça tiendra bien pour un petit vol. Envol toujours délicat dans ces conditions marginales et vol de courte durée. L'essentiel étant de se promener, la balade est donc une réussite.