Sortie : Nostalgie de la lumière

Ce n'est pas tant que ces deux derniers jours furent mauvais mais plutôt que le soleil est resté tamisé par un voile d'altitude plus ou moins opaque. À tel point qu'on en finissait par avoir une certaine nostalgie de cette lumière irradiante. Aujourd'hui c'est différent, triomphal et insolent, le soleil a rendu incandescents la forêt et le sentier qui serpente doucement jusqu'à la cime. Après avoir laissé la voiture à côté de l'église de Saint Hugues, en avant pour une promenade éblouissante.

L'ombre des troncs dessine sur le sentier des arabesques, parfois une clairière éclabousse mon visage d'une chaude et douce lumière, les dernières feuilles d'or frémissent dans un air tiède... Serait-ce le thermique naissant ? Bientôt arrive le petit collet qui permet de basculer sur Malamille, un grand gendarme de pierre garde le passage. Il ne reste plus qu'à poursuivre à travers les grandes dalles de la face Est. Un vent de sud turbulent se fait sentir, entretenant une fraîcheur agréable sur ce chemin taillé dans les roches calcaires où il y fait d'habitude des températures infernales.

Les foules ont déserté le sommet qui retrouve du coup une quiétude apaisante, une fois le petit tour d'horizon traditionnel effectué, il est temps de retrouver la voile qui m'attend sur l'aire de décollage. L'envol est une formalité dans ce flux pur et cristallin. Après un vol plané dans ce décor chartroussin, une visite s'impose à l'église de Saint Hugues, c'est nécessaire et presque vital. En effet cet ensemble sacré d'art contemporain est une source permanente d'émerveillement, rien de tel qu'une petite visite pour vous plonger dans un monde parallèle, celui dArcabas avec ses anges à bicyclette et ses couleurs d'automne, comme celles de la forêt qui entoure le site.