sortie : Premiers contacts avec la neige

Enfin au soleil

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 08-11-2014
  • 3h30
  • 1200 m

Cette semaine tous les éléments semblaient présager l'arrivée tant redoutée de l'hiver, et ce matin encore j'avais des doutes sur la qualité de cette journée... Il est plaisant de se tromper à ce point. Certes les températures sont fraîches au parking désert de la Correrie, à huit heures pétantes le groupe est constitué, une sortie 100 % Redford & Robert. Dans un silence quasi monacale résonnent les cloches des laudes, nous pouvons commencer la marche. Remonter le chemin bordé de grand frênes, dépasser le grand monastère, longer la scierie, atteindre la retenue séculaire, le début de la balade est comme un chemin de croix borné de stations, c'est beau.

La suite est tout aussi agréable, dans la sombre forêt aux arbres touffus, les plus grands n'ont plus d'inquiétude à avoir... En effet, ils ne finiront jamais mats d'artimont sur de fiers vaisseaux car ce n'est plus d'actualité. Ils termineront tranquillement leur vie ici parmi leurs semblables. L'ambiance est sympathique et nous cheminons tout en devisant au sujet d'anecdotes du travail. La neige fait son apparition sous le col de Bovinant tandis qu'il est agréable de voir qu'il n'y a pas trop de vent, la météo nous aurait-elle menti ? Il reste encore une pente à l'ombre à grimper, la neige est maintenant assez épaisse pour former des marches, mais certainement pas pour skier. Bientôt le soleil bienfaisant nous atteint en arrivant sur la crête. La neige rend le décor somptueux, on se sent tout petit dans un cadre pareil. Nicolas doit hélas rentrer tôt, il propose de nous laisser ici.

Qu'à cela ne tienne, le festin que Laurent avait prévu pour le sommet sera consommé ici tous les trois réunis. C'est une bonne idée ça, voilà un moment convivial partagé avec sincérité. Un blanc des Abymes donne du panache aux agapes... Compte tenu des conditions extraordinaires, il est temps pour nous de poursuivre jusqu'au sommet, le sentier n'est pas trop difficile à suivre malgré quelques errements. Une bise douce remonte les pentes ensoleillées, le plateau sommital demande un peut plus d'effort avec une neige finalement pas tant épaisse. Au décollage, les conditions sont parfaites mais il est plus prudent de poursuivre jusqu'à la cime pour voir. Au sommet règne une quiétude unique, l'air limpide permet de distinguer tous les sommets, une parenthèse hors du temps ou il est bon de profiter du moment présent, hier et demain n'ont plus d'importance, vivre et rien d'autre.

Il est temps maintenant de déplier la voile, aucune inquiétude sur les conditions, seule la neige oppose une bien maigre entrave, elle est recouverte d'une fine pellicule de croûte qui rend la tenue de la voile aléatoire. Mais finalement il est facile de la bloquer par des petites boules de neige sur le bord de fuite.

Quoi dire du vol sinon qu'il est magique dans un cadre aussi épatant. La montagne se présente aujourd'hui comme un gâteau à deux saveurs, une belle chantilly recouvre tous les sommets alors que les vallées sont encore vertes et parsemées de fayards en feu. Si les thermiques ne sont pas au rendez-vous au départ, je les trouverai un peu plus bas à la faveur d'un beau vallon exposé plein sud et libéré de tout givre. Tourner jusqu'à l'ivresse entre Saint Pierre d'un côté et la Grande Chartreuse de l'autre est un menu plaisir à consommer avec gourmandise, comme les délicieuses agapes matinales de Laurent. Cette cavalcade à cheval sur la crête couverte de sapins durera une bonne petite demi-heure, et puis le thermique m'a lâché et il a fallut basculer sur le nord vers le grand monastère. Survoler ces bâtiments plusieurs fois centenaires est toujours impressionnant, j'ai bien conscience de la fugacité de mon passage, mais il convient de passer à la verticale du site ne serait-ce que pour remercier ce dieu d'une journée pareille. Celui-là ou un autre peu importe, les maximes de bouddha sont toujours opportunes...

Même le poser sera agréable, une petite brise chaude remonte le vallon vers les austères bâtiments blancs, l'aile me dépose délicatement au pied de la petite flamme plantée ce matin même. Alors que je termine déplier la voile, la tête encore dans les brumes célestes, arrive Nicolas qui en fini avec la descente.

Lumière étonnamment belle, douceur inconcevable trois heures plus tôt, couleurs au paroxysme de l'automne, voilà un cadeau du ciel que je ne suis pas près d'oublier.


Petite pause avant la poursuite
Vers le nord
Au sommet le vent est parfait
le sommet s'éloigne lentement
Arrivée sur la Grande Chartreuse
Au dessus des toits
Avant de poser dans les prairies
La fin d'une belle balade
Michel .. devant l'objectif.
Michel en prépa
Michel contre le vent ...
Michel contre le jour ...

Commentaires

Nicolas CHAPPEL
08-11-2014 18:38:17

Bonsoir Michel, Même si je n'ai pas pu fouler la cime altière du Grand Som, cette randonnée automnale fut des plus agréables en espérant qu'il y en aura d'autres... peut être à skis cette fois? Je confirme que le casse-croûte de Laurent sur cette crête enneigée avec cette vue magique sur le Mont-Blanc et le massif de Belledonne a été un enchantement dont je me souviendrais un bon moment


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