Tout est calme quand j'arrive à Bozel, pas un nuage, pas un brin d'air. Le sentier est particulièrement agréable sous les frondaisons à l'ombre du cuisant soleil. La balade est ponctuée de charmants oratoires, ou des croix immenses. La traversée de Tincave encore dans la douceur du matin est faite comme dans un rêve, personne ni aucun véhicule dans les ruelles étroites et raides. Le vieux sentier pavé de grosses pierres est raide, sans nul doute ne devait-il servir qu'à la descente des hommes, du matériel et des bêtes. Parlons en des vaches, on ne les voit pas mais elles sont bien là , les sonnailles résonnent dans toute la vallée. Les jardins potagers sont rigoureusement agencés si bien que l'on pourrait se croire dans le valais, c'est beau.
N'ayant pas vraiment lu le topo de Marc, je décide d'atteindre le dôme de la Duy par le nord pour découvrir le paysage au dernier moment... ben c'est raté, au sommet, il n'y a rien a voir, des arbres partout !. Pourtant la carte montre bien un dôme d'herbe tendre, les sapins ont du pousser depuis. Il s'en suit une petite séance de sanglier à travers un forêt impénétrable. Manque de bol, je pars trop à l'est... impossible de trouver la moindre trace de décollage. Finalement j' appelle un ami - Luc - à la rescousse pour qu'il me fasse la lecture du topo, c'est plutôt à l'ouest du sommet. Je rejoins un joli sentier et descend vers la Duy. Bingo ! Voilà sans doute la prairie du décollage.
Il me faut donc remonter cette prairie balayée par des bourrasques étranges... sans doute le thermique de la face est. Cependant l'orientation du vent reste à peu près constante. Il y a un replat en haut de la pente parfait pour décoller. Une fois prêt, je prends ma respiration et à la bouffe suivante, Go. Comme prévu, je me suis fait atomisé dans le thermique venu de gauche. Pendant quelques secondes j'avoue ne pas avoir trop maîtrisé la trajectoire de la voile. Seul importe alors de la garder au dessus de la tête ainsi que de contrôler la direction, tout ça dans un roulis impressionnant, et toujours rester le plus loin des sapins. Punaise c'est plutôt musclés comme conditions.
La suite du vol est plus tranquille, et l'atterro une formalité dans une brise montante encore bien molle. Voila une sympathique balade sur de vieux sentiers chargés d'histoire. C'est beau la Vanoise.