Un œil par la fenêtre aux aurores ne m’invite guère à bouger. Je prends donc le temps de faire tranquillement ce que j’ai à faire et c’est en sortant de la crêche à 9h20 que je m’aperçois que le bleu a envahi le ciel. Oups, je passe chercher la voile et file direct sur le Charmant Som. Le parking à 10h30 est pratiquement désert. Je rejoins rapidement le déco, qui est plutôt bien ventilé, la montée l’étant je ne suis guère surpris. C’est en vol en revanche que je vais être surpris.
Je replante la biroute du haut, qui, par moment, s’éteint. Tandis que la petite en aval dans la pente ne faillit point. A 11h00 me voilà parti. La prise en charge immédiate. C’est mieux que le 20 mai 2012… Je file sur la face Est et m’aperçois que je ne descends pas comme à l’habitude, je fais demi tour sud, puis repars nord et ainsi de suite… et je dois vous avouer que je n’aime pas bien ces brassements là-haut… alors qu’en montant j’imaginais essayer une voile qui pourrait « tenir »…. Bein voilà j’y suis, reste y donc ! Bein non ! Pi c’est étrange de ne pas descendre avec mon tissus de 18 m2, non ?! Allez, re… mais j’y trouve pas mon pieds, pi je bosse moua, faut remonter après… allez, trois kilomètres plus tard à faire des huits je file sur les Revols.
Et je file dans un air dont la consistance et masse semble etre une ch’air sacrément bien ferme. C’est pas comme ça d’habitude… d’habitude je tombe comme la pomme de Newton… Au-dessus des Revols, ça ventile tout autant, j’ai l’impression que je pourrais y rester la fin de matinée à faire le yoyo. P’être pour ça que ça s’appelle Revol ici…
Je me poserai à l'entrée des Revols, après quatre petits kilomètres au dessus du hameau et d’un jardinier qui s’occupe de son lopin de terre avec une main de maître, lui ! Dans cette prairie aux herbes grasses, j’en remets une petite couche face voile… et cette dernière, avec le geste du moindre effort, remonte au dessus de ma tête dans le vent du sud. C’est amusant. Je rejoints ainsi en trottinant Les Cottaves, où il faut bien finir par remettre tout cela dans le sac et prendre le chemin du retour : monter, monter à pieds !
Ce n’est pas comme ça d’habitude. On monte, on vole. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Alors que la contemplation en montée est souvent sujette à moults interrogations sur le vent, le déco et etc… je fais donc fi de tout cela aujourd’hui. Les pensées sont plus basiques et quotidiennes, voire existencielles ! Si, si !
Sous l’oratoire d'Orgeval, le petit val qui remonte à la Bergerie est somptueux de ses jonquilles et l’air me caresse de sa tiédeur, alors qu’hier au lever du jour c’était le théâtre d’un combat entre deux chamois. Au parking, une gendarmette et son gendarme, baragouinent quelques mots d’anglais avec un couple de suisses qui se sont faits fracturer leur voiture. Vitre pétée. En l’espace d’une demie heure. Monnaie courante sur les parkings de Chartreuse me dira la Schtroumphette en bleue. Je leur prête une balayette. Les hommes en bleu sont efficaces.
En attendant et je ne leur dirai pas, sait-on jamais, bein moi j'ai volé aussi... Sacré joli petit créneau de deux heures, dans un ciel tout de bleu. Le retour dans la vallée est bien sombre. Belledonne et Vercors sont pris dans des nuages gris, blancs, noirs, brrrrrr ! Il est tant d’aller bosser....