Itinéraire : Pont des Allemands - Col de la Ruchère - Cheminée du Petit Som - Col de Léchaud - Habert de Bovinant - Casalibus - Pont des Allemands.
Pas terrible, ma première rencontre avec le Petit Som ! Pourtant la météo (de la veille au soir) devait être parfaite, ensoleillée et tout… mais la réalité était une fois encore tout autre : tout gris, brouillard à couper au couteau et vent glacé à partir du Col de la Ruchère et bien sûr au sommet, où j’ai tout juste pu distinguer la croix…
Pas terrible mais mémorable quand même ! En effet comme d’hab je me suis entêté à faire une boucle, c’est plus sympa et on voit plus de choses… Donc me voilà parti à 8h30 du Pont des Allemands (avant tout le monde, seul sur la place), et déjà j’étais mal parti ! En effet sur le topo moi je lis « suivre la grosse PISTE »)… et donc, bête et discipliné, j’ai pris la piste (en terre comme il se doit), qui part en effet plein nord. Résultat : monstrueusement ravinée, bientôt quasi impraticable, elle se termine en cul de sac ! Demi-tour, et donc je repars… cette fois rive droite sur la ROUTE (goudronnée comme il se doit). Bon j’ai perdu 25 minutes… Avis à quelques (rares…) auteurs de topos qui gagneraient à un peu plus de rigueur dans le choix de leurs mots, en pensant aux pôvres randonneurs qui viennent parfois de loin et, découvrant ce que la plupart des locaux connaissent par cœur, se fient aux indications du topo !
La suite se déroule enfin sans problème (tout est impeccablement balisé), mais toujours dans la grisaille : le couvent, le habert de Billon et le Col de la Ruchère, où le vent froid et le brouillard m’accueillent, et ne me quitteront plus jusqu’au sommet. Avec en plus la neige, de plus en plus présente au fur et à mesure que l’altitude augmente… Du Col je trouve sans mal la trace qui monte à l’Est, c’est vachement glissant mais on s’y fait. Au lieu-dit « Sous le Petit Som » (1530m, poteau), je suis la direction « Petit Som/Col de Léchaud » (aucune mention de la cheminée). Malgré le brouillard la trace se suit facilement, et me mène au pied de la cheminée, que je distingue vaguement. Le début est « mixte » (rochers et neige), la suite parait complètement en neige (mais je ne distingue que le bas). Alors, j’y vais ? j’y vais pas ? Allez, j’essaie, je serai toujours à temps de faire demi-tour. Et pas après pas, je monte. Arrivé à la neige, je découvre la trace d’une (une seule) personne, qui a dû descendre la cheminée la veille (chapeau !), et a laissé de profondes empreintes dans la neige, durcies de surcroît par le froid nocturne. Quelle chance, je mets mes pas dans les siens, en posant parfois les mains dans les traces supérieures (pas très orthodoxe, mais bon). Et ça passe ! Vers le haut, je tire à gauche, et je finis par arriver sur la crête. Voilà une bonne chose de faite !
De là je file au sommet tout proche, où je ne vois strictement rien (enfin si, la croix, quand même, au dernier moment), et où je ne reste que quelques secondes, vu le vent glacial qui y souffle.
La descente sur le versant Est sera plus cool. Et déjà, le brouillard finit par se dissiper, il y aura même quelques brèves trouées de ciel bleu ! Le balisage rouge-jaune sur les rochers me permet de trouver facilement ma voie là où il n’y a plus aucune trace dans la neige, et d’arriver rapidement au habert de Bovinant. Là, vu qu’il est midi, je décide de pique-niquer à l’intérieur, tranquille-peinard, tout seul. Seul ? Eh non, c’était compter sans la petite souris du habert, qui mène son train sous mes yeux, filant à toute allure d’un coin à l’autre, disparaissant, revenant, comme si je n’étais pas là. Quel culot ! Mais après tout, c’est elle la gardienne permanente du lieu, et malgré la porte grande ouverte elle ne manifeste pas la moindre envie de sortir. J’essaie de la prendre en photo quand elle réapparaît. Impossible, elle va trop vite. Alors j’imagine de partager un peu de mon repas avec elle, un bout de gruyère fera l’affaire. Je le jette devant moi. Rien. Et soudain la revoilà, elle file vers le fromage, hésite une seconde, puis le saisit dans sa gueule (il était aussi grand qu’elle, faut le faire !) et disparaît à toute pompe avec sa proie dans un recoin inaccessible de la pièce. Je ne la reverrai plus, et donc pour la photo, c’est raté, faudra que je revienne.
La suite par Bourdoire, puis Casalibus, le couvent et la ROUTE jusqu’au parking sera agréable évidemment, mais sans nouvelle surprise, sauf les rencontres et les échanges avec quelques autres randonneurs isérois montant là-haut, et que je renseigne parfois doctement comme si j’étais un vieil habitué du coin, moi qui viens ici pour la première fois (mais pas la dernière, faut que je revoie ma petite souris de Bovinant).