Aiguille de Chalais Depuis Voreppe par les Carrières

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 08-03-2014
  • 2h00
  • 900 m

Compte tenu des chaleurs annoncées - sans doute la fin de cet hiver qui n'a jamais commencé - il me semble préférable d'opter pour une sortie de parapente d'autant plus que ma récente luxation de l'épaule me limite singulièrement dans mes débattements.

Au début de l'autoroute vers Voreppe, je prends en charge deux superbes Ukrainiennes qui font du stop nonchalamment sur le bord de l'autoroute, elles se sont placées à un endroit totalement inapproprié. S’arrêter sur le bord de la route relève de la plus grande imprudence néanmoins il convient d’être charitable... Elles n'ont vraiment pas l'air pressée, dans une français très approximatif celles-ci me font comprendre qu'elles se rendent à Saint Saint-Exupéry. Les demoiselles entassent tout leurs fatras dans le coffre sans se soucier des autres bagnoles qui éructent au passage... je commence déjà à regretter de faire du social. Alors que la blonde monte à l'avant, la rousse farfouille encore dans son sac tant et si bien que je la croyait déjà dans la voiture... je redémarre en trombe mais la blonde hurle que sa copine est encore sur le bas coté... putain mais je vais avoir un carton à force d’être arrêter comme ça sur la file de gauche au bord de l'autoroute. Finalement je me débarrasserai de ce colis encombrant au péage de Voreppe en leur conseillant cependant de mieux choisir leur lieu de stationnement. En plus avec leur physique plus qu’avenant, un simple sourire devrait suffire à faire arrêter la première bagnole venue. Soit-dit en passant, le sourire ne semble pas une priorité chez elles...

Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, comme la neige épaisse interdit toute incursion en montagne autrement qu'avec une paire de planches, il faut se contenter d'une sortie en basse altitude. L'Aiguille de Chalais est une bonne pioche puisque la neige n’apparaît que sur la dernière prairie sous le monastère. Le bâtiment séculaire surgit au dernier moment sous une épaisse couche de neige dans une quiétude absolument élégiaque. Le soleil est encore bas à cette heure matinale et peu de touristes sont là pour quérir les traditionnels biscuits de Chalais, qui, s'il ne sont pas particulièrement bon, on au moins le mérite de l'authenticité. Passer sous le mur d'enceinte est toujours un moment unique au milieu des arbres fruitiers encore lourds de la neige récemment tombée. Les moines ont toujours eu le chic pour dégoter des endroits uniques et beaux. Au loin la barrière du Vercors brille dans un soleil généreux, les doux vallons de prairies sont entièrement blancs. La couche de neige est par moment épaisse, probablement plus d'un demi mètre. Mais il n'est pas encore l'heure de poser le sac.

La fin de la balade se passe sur fond blanc, mais peu tracé, la neige n'est pas désagréable, elle n''est plus dure et crisse sous mes pas. Sur la crête, la brise est insignifiante, elle vient du nord mais elle est tellement faible que cela ne devrait pas gêner l'envol coté soleil à la faveur des thermiques qui ne devrait pas tarder à démarrer. En arrivant dans la prairie d'envol c'est un peu la déception, la brise est idéale mais il reste encore de la neige, ni peu ni assez, juste une couche qui rend la pente extrêmement glissante. Il me faut chercher une anomalie dans le terrain, soit une parcelle sans neige soit un creux suffisamment rempli. Après avoir parcouru la pente en long en large et en travers, je jette mon dévolu sur une dépression bien blanche surmonter d'un petit carré d'herbe sèche. La voile est étalée avec difficulté, ça glisse horriblement, mais ensuite, à grand renfort de pâtée de neige je cale le bord de fuite pour éviter que le prochain thermique ne s'engouffre sous la voile et ne détruise ma fragile installation, 15 minutes plus tard je suis fin prêt. Cependant les thermiques qui passaient à espace régulier ont décidé de faire gréve. Je mets à profit cette attente en détaillant soigneusement tous les sommets qui dépassent de la brume, je me remémore ceux où j'ai réussi l'envol, chaque anecdote, chaque mésaventure est soigneusement répertoriées dans ma mémoire comme si ces vols revêtaient pour moi les plus importants priorités.

C'est sur ces considérations que le thermique qui se faisait attendre déboule. Une petite impulsion et la voile se lève impeccablement, la course qui a suivi en revanche a été plus que chaotique, un boulet de canon s'est engouffré dans la voile la faisant méchamment tirer à gauche, puis dans la seconde suivante, comme un fétu de paille, je suis parti à droite sans rien comprendre. Le seul point positif c'est que je m’éloigne du relief, et ça c'est déjà pas mal. Comme j'ai horreur de ne rien y comprendre, je laisse le soin aux kdors d’interpréter le moindre phénomène météo, pour ma part, il me faut quitter prestement cet ascenseur sans demander mon reste. Y a à tortiller, le printemps est là avec 10 jours d'avance.

La suite du vol n'a pas été de tout repos, des ascendances issues de la vallée chahutent un peu la voile. Comme je n'ai pas réussi à joindre Jeannot sur son portable, je ne sais toujours pas si la brise de vallée qui était très forte ce matin s'est enfin calmée. Compte tenu de l'agitation ambiante genre eau en ébullition, je me déroute vers les grandes cultures pour l'instant incultes. Un vieux champ de maïs, malgré ses tiges agressives en rang d'oignons, sera très bien pour moi, il est de taille respectable. J'ai bien fait de choisir une vaste surface car j'ai bien raté la cible virtuelle d'une bonne centaine de mètres... Voilà un vol qui ne restera pas dans les annales, cependant cette petite balade en terre sacrée reste une petite boucle hautement recommandable.



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