Comme il n'y a pas de vent, et qu'il fait beau cet aprem, je sors du lycée en courant pour tenter un petit vol du Baure.
Départ du parking quand même un peu tard, presque 14h, je ne sais pas comment je me suis débrouillée ...
En arrivant en voiture, je voyais le fond du Manival tout blanc, et commençais déjà à me faire des films de coulées de neige lourde dans les pentes raides de la forêt, de brassage sans fin, et me voyais presque faire demi-tour pour cause d'épuisement ... !
Il n'en fut heureusement rien, il y a à peine 5cm de neige à partir de la cabane du Manival, et juste au ras des chaussures sur le chemin menant au déco une fois arrivée au col, les guêtres sont une fois de plus restées accrochées au sac.
Dans le pré, juste deux traces horizontales de ski de fond, la belle pente toute blanche est vierge. Je m'installe tranquillement car il n'y a pas un souffle, mais à force de trainer, le soleil finit par passer derrières les arbres, et au moment précis où après un beau gonflage, je fais ma tempo, une bonne vague descendante se met en place ...
Je tente quand même le coup car j'ai la voile au dessus de la tête, en courant comme une dératée, et finis par décoller, mais j'ai perdu pas mal d'altitude dans l'affaire, et le passage des arbres n'est pas gagné !
Je poserai finalement devant le rideau, et manquerai de me faire trainer par la voile, car la dégueulante est quand même bien forte !
Le temps de dégager mes suspentes du buisson épineux qui trainait par là comme par hasard, et de remonter la centaine de mètres jusqu'en haut du pré, elle se sera calmée, donc je me dis que je peux faire une seconde - et dernière - tentative.
Déco normal cette fois-ci, mais ça descend quand même un peu plus que d'habitude, et j'arrive devant les arbres avec vraiment peu de hauteur, il faut prendre une décision, et la bonne !
Alors comme à chaque fois que j'ai fait ce vol, il y avait une bonne grosse bulle juste au passage du champ à la forêt, je me dit qu'elle devrait bien y être aussi aujourd'hui, même à cette heure, même très affaiblie, ce qui sera juste suffisant, car la forêt est quand même un peu plate au début ...
Je reçois effectivement un minuscule coup de pouce, mais je m'aperçois avec horreur que je redescends rapidement et que je ne passerai pas les arbres juste devant moi, et qu'il est trop tard pour revenir dans le pré !
Je réussis quand même à me faufiler vers quelques arbres un peu moins hauts que les autres, dont les minces branches faîtières me caresseront tout de même les mollets, et finis par rejoindre une zone plus pentue où je suis désormais en sécurité. OUF !!! Je pousse un cri de soulagement et me dis que je suis quand même bien c...
Ma récompense sera un petit groupe de 5 chamois sous la falaise, et un paysage toujours aussi splendide avec les Belledonnes toutes blanches.
Je me promets quand même d'arrêter les conneries, il faut que j'arrête de me croire invincible !