Grande Vire du Ranc-Traversier depuis le sentier du pas de Serre-Brion

Depuis la vire de Serre-Brion

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Distance :
  • Participants :
  • 30-07-2013
  • 4 h
  • 1200 m
  • 5 km
  • PatdeGap

.
Et bien voilà : j’y suis retourné.

Comme l’écrit Luc dans son commentaire ci-dessous, il y avait comme un effet de date anniversaire, car effectivement la date pile-poil n’était pas loin… C'est vrai que cette quasi-coïncidence était bien amusante. Mais ce retour là-haut n’était en fait pas lié à une quelconque célébration d’anniversaire. Non. La vraie raison tient tout simplement à l’attraction qu’exerce cette vire sur mon esprit.



Retour d’un an en arrière…

Juillet 2012.
Au sortir du premier contact avec ces lieux reculés, j’étais « refroidi » par leur austérité et l’engagement qu’ils réclamaient. Se balader seul, sur un terrain non répertorié, après avoir posé un rappel qui – d’une certaine façon - « coupait les ponts », avait de quoi me mettre la pression. Evidemment que j’étais venu là volontairement, après maintes hésitations et préparations, mais la taille de la falaise était plus grande que le moral de l’aventurier. Et la rampe Pagran avait facilement stoppé l’hurluberlu…

Bien content de m’en tirer à bon compte, j’avais décidé que cela suffisait. Et que cette rampe-là était décidément trop infernale pour que j’aille me rompre les os dessus. Ce d’autant plus que les 2 tentatives d’intrusion par le sud, depuis le point coté à l’altitude 2012, avaient elles aussi été repoussées, assez fermement. J’avais bien entrevu, dans ces cheminements et au travers des volutes de brouillard de ces jours-là, un monde fantastique. Mais le manque de rodage à de telles conditions avait empêché que je puisse aller au bout de cette trace de bouquetins.

Dans les semaines d’août qui suivirent, la belle connivence avec Raf et Cathy nous fit parcourir, ensemble, les autres vires du coin : la Vire Haute, au Ranc-Traversier nord ; puis celle de la 7ème tour du Playnet. Ces expériences, mêlées de surprises et de délectation, renforcèrent le mental d’un bon cran. Et la conviction qu’une solution pourrait être trouvée pour la rampe Pagran revint alors lentement à la surface. La saison des acrobaties 2012 tirant à sa fin, c’est ainsi que nous nous sommes fixé rendez-vous, pour l’année 2013, en vue de la « fameuse sortie ».



2013.
Un long printemps neigeux, puis des journées de pluie, empêchèrent toute initiative précoce sur les vires. Et ce ne fut qu’en juillet que se présentèrent les premières journées favorables. Enfin, quand on dit favorables, il faut savoir qu’elles furent aussi rapidement très chaudes : on frisait la canicule ! Raf ne craignait pas ce genre de contrainte. Mais pour ma part, au-dessus de 25°C, la chaudière s’essouffle. Il fallait me résoudre (un peu par force, je l’admets) à rester en réserve, à l’ombre, et laisser Raf partir en scène, sous le chaud soleil.



Juillet 2013.
Le simplissime compte-rendu de Raf, sur sa sortie du samedi 27 juillet, ne permet pas de bien réaliser ce qu’il se passa ce jour-là. Sans chercher à offenser sa discrétion, il me paraît indispensable de porter témoignage de son périple.
Parti pour observer, et visiter si possible, l’arche de l’œil du Gorille, au rocher de la Peyrouse, un tel programme ne pouvait pas suffire à endiguer, à lui seul, l’énergie du bonhomme. Se trouvant dans une forme physique bonne en tous points, sentant son moral et son mental au top, Raf enchaîna alors dans la foulée : la Vire Haute, puis la vire de Serre-Brion (facilement), puis le rappel, puis la Grande Vire du Ranc-Traversier. Arrivé devant la rampe Pagran, il n’en fit qu’une bouchée, continua le long de la trace vers le sud, et arriva finalement au col coté 2012 sur la crête avant Malaval… Rien ne sera ajouté à propos de l’horaire fulgurant, mais il est aisé de comprendre que, faute de compagnon qui le freine… Et puis aussi, c’était un jour de forte chaleur, alors il fallait bien ne pas trop traîner sous le soleil !
Toujours est-il que ce samedi-là, Raf fit tomber les barrières psychologiques qui restaient. Et qu’ainsi le chemin des vires s’ouvrait aux autres candidats.
C’était là une sacrée grande performance !
Félicitations à toi, Super Raf !

Dans un mail d’anthologie, il nous décrit son parcours. Et au sein de ces quelques lignes d’écriture, les mots qu’il choisit surent parfaitement rendre l’intense émotion qu’il vécu pendant ces heures-là.
Le lendemain encore, le plaisir, la joie, l’étreignaient toujours : à 200 %...



PatdeGap et moi étions subjugués par autant « de vie et de liberté ».
Nous n’avons pas pu résister longtemps à cet appel du grand large et, en moins de mails qu’il n’en faut pour le dire, nous nous retrouvions, le mardi suivant, dès 8 h du matin, au parking de Bourgmenu. C’est ainsi que, sans en avoir conscience je vous l’assure (!), je me retrouvais en passe d’aller fêter un anniversaire.
Il faut tenir compte que, en binôme avec Patdegap, tout devient plus facile. Et que, muni des explications de Raf, les difficultés de la rampe et celles des autres vires locales ne pesaient donc plus si lourd dans la balance. Nous gardions toutefois la tête froide et envisagions sereinement le demi-tour, s’il fallait s’y soumettre.

Une fois de plus : tout fut simple.
Parcourir en toute quiétude ces chemins de bouquetins, profiter des panoramas chaque fois que les brumes se dissipaient, se photographier réciproquement, discuter, rire, s’extasier, furent toutes nos occupations de la journée. Comment une telle ambiance était-elle possible, aujourd’hui, alors que l’année dernière c’était tout l’inverse qui s’était produit ?? Je ne sais pas l’expliquer, hormis par le fait que la solitude et l’inconnu m’avaient alors trop enserré dans leur étau. Aujourd’hui donc, cette balade fut vraiment proche d’un rêve. La simplicité des lignes, l'évidence du cheminement, la maîtrise dans les passages, firent de ces instants un pur plaisir.
Aucune hésitation jamais, aucune difficulté ressentie, presque pas de fatigue…
Et puis quel paysage !
Quel paysage… !
Vraiment, nous étions emballés par ces profils filant soit vers le haut, soit vers le bas, mais toujours à la verticale.
Nous étions emportés par ces surprises, chaque fois renouvelées en arrivant à un nouvel éperon (et ils furent nombreux ces éperons)… !
Nous étions rassurés aussi par cette trace confortable sur place, alors qu’elle nous inquiétait tant vue de loin !
Et se peut-il vraiment qu’un tel chemin existe ???
La façon dont il s’insère dans les falaises nous laissait songeurs, et admiratifs.
Comment aurait-on pu penser à un tel élan, avant de l'avoir vu de ses propres yeux ??
Et puis comment imaginer que cela puisse passer, dans ces passages furieux ??

Pourtant aucun doute n’était possible !
Raf n’avait donc ni rêvé, ni affabulé.
Ce n’est d’ailleurs pas son genre.
Et nous aujourd’hui, comme lui avant-avant-hier, ressentions une même énorme euphorie…

Ces moments-là sont d’une extraordinaire richesse, comme parfois on peut la trouver dans une montagne magique.


Il peut être écrit, maintenant, que je retournerai là-haut.

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Rappel d'accès
Talus terreux pour accéder à la vire
Premier éperon
Regard arrière sur le départ
On poursuit la vire
Traversée du cône terreux
La rampe Pagran
Début de la rampe Pagran
Milieu de la rampe Pagran
Pente d'herbe da la rampe Pagran
Au sommet de la rampe Pagran
L'arête sommitale de la rampe Pagran
En continuant vers le sud
Traversée magnifique
Contemplation
L'inimaginable est pourtant bien réel
Vers la fin
Ambiance , quand tu nous tiens
Rampe Pagran vue du haut
Retour sur la vire de Serre-Brion
Grande Vire du Ranc-Traversier

Commentaires

François LANNES
03-08-2013 17:12:03

Bon, ça y est, Luc. J'y suis arrivé, à l'écrire, ta prose.

Luc
02-08-2013 11:40:37

Voilà qui est fait donc! Tu te fais les dates anniversaires... [quote:e1b8e7ff69]Aujourd'hui qu'elle et moi avons fait connaissance, ma vie est plus simple, moins tendue... Je pourrais même avoir presque envie d'y retourner, c'est vous dire. Pourtant, qu'elle est belle, cette vire ! Oh oui... Ses pentes, à l'herbe pas très fournie mais parfois bien grasse; sa trace de bouquetins si nette et si rassurante; sa rampe tant forte et majeure qui bloque la sortie vers le sud... Tout a de la gueule, ici ! Tout ! [/quote:e1b8e7ff69] Vivement ta prose de ce 30 juillet ;-)



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