Orionde depuis Pré Marcel ou Betta...

Je savoure aujourd'hui ma petite sortie, elle n'a rien de particulier néanmoins j'ai récupéré de ce foutu décalage horaire et j'ai pu goûter à sa juste valeur la promenade sous la douce protection des arbustes dont la verdure éclatante offre une ombre bienveillante.... En plus je n'ai pas souvenir d'être monté à Orionde par ce sentier en été.... C'est donc une nouvelle balade et j'aime ça... La barrière sur la route est ouverte, les panneaux d'interdiction ont disparu, cependant compte tenu du fait qu'il faudra bien chercher la voiture après le vol, rien ne sert de monter plus haut. Au pire je vais faire du stop... Manque de bol, pas une voiture ne me doublera pendant que je remonte la route, bizarrement elle me semble plus raide et plus courte qu'en hiver....

Au vrai pont de la Betta sous la cascade de Crop, je me fais doubler par un énorme camion de chantier, pourtant les travaux de terrassement sont belle et bien terminés, la route est superbe. Il part en direction de Pré Marcel dans un vacarme d'enfer, et puis la montagne retrouve son apaisante tranquillité. Sous la face nord d'Orionde, décision est prise de ne pas suivre le gros sentier mais plutôt de prendre droit sur le col du Rafour. Le vieux sentier disparaît souvent par endroit et réapparaît à la faveur d'une clairière, Pour finalement atteindre le replat final.

Les plus hauts sommets sont chapeautés d'étranges nuages lissés par le vent, donnant un aspect inquiétant au paysage, en face la Chartreuse brille sous le soleil matinal, il ne reste plus qu'à trouver l'endroit idoine pour déplier le matos. Ici non plus les moutons n'ont pas fait leur boulot, la végétation est exubérante et ne va pas facilité l'envol, en plus la brise est carrément sud Est??? Après une préparation minutieuse, Go. La voile monte bien droite, parfait. Le sol s'écarte un peu trop lentement à mon goût, un rapide coup d'œil pour confirmer la propreté de la voûte, tout est bon. Sur la longue épaule qui descend du sommet, des petits pétards fusent, Chrigel Maurer en profiterait pour prendre 1000 mètres de gain.... Je peine à me maintenir à la hauteur du refuge. Quelques minutes plus tard je me pose comme une fleur à Prabert, juste à côté de la flamme que j'ai exceptionnellement pris la peine d'installer dans ce champ un peu cabossé. C'est une bonne initiative car je me pose délicatement dans la prairie fraîchement tondue.

Une sortie délicieuse en écoutant Marco Polo de Loreena Mac Kenitt dont les exquises intonations orientales prolongent agréablement cette sensation étrange d'avoir laisser mon esprit et mon coeur encore dans les hauteurs désertiques de l'Asie...