Aiguille d\'Olle par le couloir Nord

Données de la sortie

Météo GIF
  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Altitude chaussage :
  • Altitude déchaussage :
  • Risque avalanche :
  • Participants :
  • 21-06-2013
  • 3 h
  • 1070 m
  • 1630 m
  • 1630 m
  • 2/5
  • ABSOLUMENT PERSONNE (sauf quelques marmottes, un renard et quelques bouquetins).

Glandon > col de la combe > brèche du ouafouaf > aiguille d'Olle NW > Glandon

L'heure du solstice étant fixée à 6h03min57s, on peut dire que ce fut intégralement du ski d'été !!
Comme je dois écouler mon dernier RTT je me motive pour me lever tôt une dernière fois cette saison (de ski). Les conditions semblent correctes et la météo bonne le matin. Du coup je me dis que je règlerais bien un vieux compte que j'ai avec l'aiguille d'olle...
Mine de rien le jour se lève tôt en ce moment ! Enfin plus tôt que moi en tout cas. Je pars du parking à 7h00 non sans avoir réveillé l'unique camping car stationné sur place.
Après le champ de narcisses qui m'a émerveillé sur les bords de la route avec le soleil rasant, c'est un départ presque aussi bucolique qui m'attend. J'arrive à trouver un bout de sente qui monte en direction du col de la combe, quelques marmottes déguerpissent à travers les névés et quelques nuages filent devant les aiguilles. Chaussage à 2300m, où l'enneigement est continu. Il n'y a personne et pas un bruit, ni même une vieille trace en dehors de celles que j'ai attribuées à un renard, aux marmottes et à des bouquetins. Malgré quelques nuages qui passent je profite un peu mieux du paysage qu'il y a 3 semaines et ce beau rocher donnerait presque envie de grimper. La neige est ferme, juste ramollie sur les 2 premiers centimètres qui rippent sous les skis. Les derniers mètres se font donc à pied sur la neige puis dans le goulet qui est maintenant complètement rocheux (et un peu instable !).
Pareil pour accéder à la brèche du chien, j'ai fait les derniers mètres à pieds mais sans patauger dans la mélasse comme l'autre fois. De l'autre côte en revanche la neige est béton. Départ prudent puis tâtonnage pour passer la croupe qui est de plus en plus caillouteuse. J'arrive à 9h30 à pied d'oeuvre (oui ben c'est long les manip...) au pied du couloir NW. Avec crampons et piolet la montée sur cette neige dure mais pas glacée est un plaisir. Le couloir se remonte tout seul, il est bien moins raide que dans mes souvenirs (d'ailleurs il est coté 3.3 et non 4.1 comme dans le topo). J'échappe par la rive droite pour regagner des pentes plus faibles jusqu'à l'arrête et aussi une neige plus molle et pleine de trous. Les nuages sont finalement montés aussi vite que moi et j'ai vaguement la vue sur l'étendard par intermitence. Je laisse les skis sur l'arête et et me lance dans l'ascension des derniers mètres mixtes sans trop savoir si ça va passer. Ca faisait longtemps que j'avais pas écouter le joli bruit des crampons sur les rochers... Un petit raidillon rocheux me donne du fil à retordre : je sais que je peux le monter mais est ce que j'arriverai à le descendre ?! En plus bien que le rocher soit globalement sain je fais partir un gros bloc qui vient se planter dans le névé pourri du dessous dans une odeur de silex. Avec un peu de ruse et d'audace (non non pas de l'inconscience !!!) je franchi ce petit pas et débouche au sommet d'où je peux admirer ce paysage que je voulais voir depuis si longtemps : la silhouette de l'aiguille st phalle dans le brouillard et une vague apparition des Rousses entre les nuages !!!
Descente de l'arête sans soucis. Je me rends compte que j'aurais pu monter les skis plus haut au pied des rochers pour faire la partie haute du couloir un peu plus raide (4.1 alors ?). Tant pis j'ai déjà assez fait le mariole dans les cailloux, ce sera pour une prochaine fois ! Le couloir a commencé à prendre le soleil mais la neige est encore assez dure (mais accroche bien) du coup la descente est assez facile (juste quelques cailloux à éviter). Sur le glacier de l'argentière c'est une excellente moquette qui m'attend et qui m'accompagnera jusqu'en bas. Difficile à imaginer mais elle est à peine plus épaisse en bas de la combe de la croix où je déchausse à 2070m. Globalement une très bonne descente même s'il faut rester attentif aux cailloux et à deux crevasses béantes. Petite pause sur un rocher plat le temps de faire sécher les skis. Quand je me relève un renard traverse la combe sur la neige au-dessus. Plus loin sous le chemin c'est quelques bouquetins qui sont avachis à proximité du ruisseau. Quelques fleurs égayent le retour : anémones vernales, souffrées, orchis sureau... C'est maintenant l'heure de revenir à la randonnée... Les premiers hominidés apparaissent à proximité du col mais son très peu nombreux par rapport au week end.
Voila de quoi clore la saison avec une sortie digne de ce nom, variée et technique, que je ne sais pas s'il faut classer en rando, ski ou alpi facile. Mais bon la montagne s'en fout et moi aussi.

Petite pause photo au retour dans le magnifique champ de narcisse.

A la saison prochaine !!

PS : les moutons ont été fraîchement débarqués ce matin à Rieu Claret, raison de plus pour abandonner les skis car pas facile de courrir devant un patou avec les pompes aux pieds !

Photos : http://montagne-a-vaches.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=638:aiguille-dolle&catid=72:breche-de-largentiere&Itemid=18

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