Crête du Pré de l'Evêque, Sommet de Cucuyon entre Couard et Cheval Blanc depuis Archail

Draix

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 24-04-2013
  • 2h50
  • 1420 m

Dans mon histoire personnelle, commencée il y a près de 30 ans, de randonneur en montagne et de (modeste) alpiniste, cet itinéraire est marqué á tout jamais d’une pierre blanche (ou noire !)…

En effet, après l’avoir découvert, ébloui, en mai 2002, je l’ai refait encore deux fois, toujours dans le sens Cucuyon-Cluchemet, en juillet de la même année, puis en avril 2003. Avec á chaque fois quelques variantes : avec ou sans le Couard, retour par la looooongue piste ou par l’itinéraire de crête en sens inverse, et même, en juillet 2002, en tentant de 'compléter' ce parcours de crête par la très rude montée, en pleine pente (aucune trace), du Col de la Cine au sommet du Cheval Blanc (+820m !) ; mais ce jour-lá j’avais fait demi-tour un peu plus de 200m sous le sommet.

Comme je n’aime pas rester sur un 'échec', j’ai alors refait la même tentative le 22 juillet 2003. L’été de la canicule ! Mal m’en a pris ! Certes après mon parcours de crête jusqu’au Col de la Cine, j’ai fini cette fois par arriver au sommet du Cheval Blanc, après une épuisante montée (+ 820 m du Col de la Cine au sommet !), en plein cagnard (le 'Cheval' n’est pas 'Blanc' pour rien : quasiment plus de végétation, que de la caillasse chauffée á blanc dans cette très raide pente). Mais vers le bas de la redescente, très éprouvante, je me suis affalé, totalement épuisé, la gorge en feu et complètement déshydraté (plus une goutte d’eau dans ma gourde), contre un petit pin rabougri. Impossible de retourner à Archail dans ces conditions, si loin de toute habitation et de tout point d’eau ! C’est alors que j’ai aperçu en face, au fond du vallon, ce qui m’a semblé être une ruine. Avec, donc, peut-être, un petit espoir de trouver lá… de l’eau ? Rassemblant mes dernières forces, j’ai encore réussi á me trainer jusque lá, et alors il s’est produit un petit miracle : il y avait lá en effet une vieille caravane, et dans la caravane… un berger ! Avec plein d’eau fraiche ! J’ai dû en boire plusieurs litres, sous la surveillance attentive de mon sauveur, qui après m’avoir réconforté et refait le plein d’eau, m’a indiqué le moyen le plus économique de remonter au Col de la Cine (pas très loin) et, de lá, de descendre par la piste en pente douce jusqu’á Draix (fontaine !) puis de rejoindre Archail (nouvelle fontaine !) par la route, vu mon état. Inutile de dire ce que j’ai ressenti en arrivant enfin en début de soirée sur la place d’Archail (avec tout de même quelque 2200m de dénivelée cumulée dans les pattes, sous un soleil torride !).

Il aura donc fallu dix ans pour que je m’y recolle. Dans l’autre sens ce coup-ci, pour changer encore… et bien sûr sans remonter au Cheval Blanc par ces pentes inhospitalières (et pourtant si attirantes) ! Ce mercredi le temps était parfait, frais mais ensoleillé et lumineux. Seule contrariété du jour : ayant pris á la sortie de Draix le premier sentier marqué 'Col de la Cine', j’ai perdu près d’une heure á chercher, en vain, le bon itinéraire (cf. mon topo). Par contre, le « bon » sentier pris plus haut sur la piste était un vrai régal. Quant á la chevauchée fantastique sur la Crête du Pré de l’Evêque, autre régal, elle était agrémentée cette fois-ci des premières fleurs du printemps, crocus blancs et mauves, anémones hépatiques et d’autres tout aussi belles que je n’ai pu identifier, sur fond de feuilles mortes ou d’herbes sèches á peine déprises de la neige, dont il restait encore quelques rares coups de pinceaux ici ou lá. Quant au panorama qui s’offrait á la vue tout au long de la traversée et plus encore sur les plus hauts sommets (Cluchemet et Cucuyon), il était plus magnifique que jamais. Jamais encore, au cours de mes nombreuses ascensions du Couard, du Cucuyon ou du Cheval Blanc (par ses voies 'normales' !), je n’avais distingué avec une telle netteté les sommets lointains, aujourd’hui encore bien enneigés, aux quatre coins de l’horizon.

À la redescente du Cucuyon, les plaques de neige qui tapissaient encore le versant est du Couard me fournirent opportunément une bonne raison de ne pas y monter ! Donc, au Pas d’Archail, toujours aussi constellé de fleurs, direction la descente vers Archail. C’est peu après que j’ai croisé un jeune Grenoblois qui poussait son VTT dans les lacets des éboulis, avec l’intention de monter au Couard et/ou au Cucuyon 'si possible'. En stage á Draix, il découvrait la région, et je l’ai donc renseigné du mieux que j’ai pu. Après cette unique et sympathique rencontre, le retour á Archail sur un chemin que je connais par cœur bouclera la boucle dans la douceur d’une fin d’après-midi printanière, bien loin du terrible été 2003…

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Piste sous le Col de la Cine
Cluchemet depuis le Col de la Cine
La Crête depuis le Cluchemet
Cluchemet et Cheval Blanc
La Crête depuis le sommet 2
Crocus mauve
Crocus blancs
Cucuyon
Tête de l'Estrop et Trois Evêchés
La Crête vue du Cucuyon, Cheval Blanc au fond
Le Couard vu du Cucuyon
Les Ecrins depuis le Cucuyon
Bulbocodes printaniers
Anémones hépatiques
Archail

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