Merci de si bien mettre en mots tes impressions et tes émotions de montagnard. Ecriture- jouissance? Pour poursuivre sur ce thème, je recommande la lecture (ou Idée-cadeau) de"Montagne Vagabonde"de Pierre Gilloire, un autre magicien des mots, "qui porte un regard jamais lassé, souvent ébloui sur le monde de la montagne". Ouvrage à mettre entre toutes les mains de randonneur contemplatif...
Réponse à Mam. Réponse à Michel. « Merci ! Encore ! », M’avez vous écrit. De ces mots, courts et forts, J’ai été saisi. Bien sûr, je devais une réponse, Mais là n’était pas le problème. Je voulais, surtout, une « vraie » réponse, Quelque chose qui fut dans le thème. A l’un, par téléphone, j’ai pu parler. Pour l’autre, par contre, il fallait changer la solution. P5 avait-il été écrit ! Chiche, ai-je lancé ! Du texte initial, il fallait donc une nouvelle version. C’est ainsi qu’aujourd’hui, chers amis, Je mets en ligne sur Bivouak Un essai de petite poésie, Espérant qu’il n’y aura pas de couac ! Trouvez donc là la réponse Que peut-être vous attendîtes ! Ce fut pour moi un vrai plaisir. A vous maintenant, d’en lire la suite. PLAISIRS A LA GRANDE ROCHE ST MICHEL - 8 bis - Un petit texte, court, pour fixer sur le papier les impressions reçues un matin d’automne, lorsque les réglages subtils, mais brefs, de la lumière provoquent des beautés étourdissantes… ***** Mardi. C’est un petit matin d’automne, Le tout début de la journée. Dehors, il n’est encor personne ; Dans le ciel, très haut, tout est bouché. Par-dessus la vallée, de lourds nuages Bloquent fermement l’accès au bleu ! Aujourd’hui ne sera pas : « Voyage Vers le pays merveilleux ». En sortant de la maison, l’air est vif, piquant. Aux vitres de la voiture, le froid de la nuit A plaqué du givre, qui résiste longtemps Aux efforts de la raclette. Premiers ennuis ! C’est en tournant autour de la voiture Qu’apparu le Moucherotte, couvert d’un nuage foncé. Le nuage, surprenant par son allure Ne pouvait laisser d’être inquiet. Gris, avec des reflets tendant au mauve Voire même, au-delà, vers le violine, Ce nuage, comme si un choc était la cause Avait dans son gris, des nuances sanguines. Un tel mélange de teintes inspirait De désagréables sentiments, Où la violence, c’est vrai, l’emportait Sur le calme du décor géant. Majestueux, dans cette parure foncée, Le Moucherotte en imposait terriblement, Au-dessus de la ville engoncée. Il poussait à l’allégeance, forcement. Et là, sur la droite, un peu plus bas que lui, Dans un éclatant jaillissement de lumière, Les Pucelles de St Nizier ont surgit, Par un soleil éclairant leurs faces claires. Dans un miracle de circonstances Que, rares, quelques minutes peuvent offrir, Le soleil, envoyant de loin ses lances, Par un trou de boite à lettres, parvenait à sortir. Jetés, au-dessus des crêtes de Belledonne Mais par-dessous la chape des nuages sombres, Ces feux, qu’un premier jour nous donne, Filtraient bien à plat, petits en nombre. Délicatement, ils caressaient les Pucelles, Et c’était, sur elles, d’une beauté infinie… S’appuyant sur la haute sœur jumelle, L’ombre de l’aiguille, première éblouie, Donnait à cette sculpture, dans les cieux, Ce brillant relief qui façonne le somptueux. Cet effet pur, de l’ombre noire, Tranchant sur le jaune vif du rocher, Au-delà de ce qu’on pourrait croire Dépassait de beaucoup toute réalité. Se découpant sur le nuage gris-violine, Ce fin rocher semblait sorti d’une magie. D’une telle perfection, où est l’origine ? Et qui donc, ce matin, est à l’œuvre ici ? Comment bouger ??? Capturé par l’inouïe beauté de l’instant, Il n’est de possible plus aucun mouvement… Pourquoi bouger ??? Faut-il s’échapper à un tel spectacle, Et faire comme s’il n’existait pas ? Ou bien, au contraire, le porter au pinacle, Et pour cela : admirer ! Et rester là… Rester là… Hélas, il n’est rien qui puisse durer ! Tout s’arrête, même si on ne le veut. La force de l’aimant est en train de diminuer Avec la baisse, lente, de l’éclat lumineux. Rien donc qui indéfiniment ne reste ! L’inattendu, l’inespéré prodige s’étiole... Il aura suffit d’un petit mouvement céleste Pour que l’équilibre instable s’envole ! Hier soir d’abord, deux minutes à peine. Ce matin encore, à peine deux minutes. Est-il normal d’éprouver tant de peine Quand, de ces couleurs, on a vu la chute ? C’est surtout que le spectacle fut si court. Pourquoi n’a t-il pas brillé plus longtemps ? Il aurait fallu, oui, qu’il durât toujours Et non pas, seulement, ces infimes instants. Et je reste, au final, avec cette seule question Face à laquelle, ici, là, je ne sais comment Je pourrais endiguer la détresse. Cruelle émotion Lorsque au-dedans elle me perce : « Est-ce suffisant… ? » Seyssinet, 16 décembre 2007
Je passe toujours un bon moment à lire tes articles et surtout le dernier (le huit). C'est pas tout les jours que je lache un commentaire (chui timide :oops: ), mais depuis plusieurs articles ça me démangeais.